La présentation, lors du dernier festival de Cannes, du reportage de Carlos Agullo, Plot for Peace, qui retrace les tractations secrètes d’un homme d’affaires français, Jean-Yves Ollivier, pour permettre l’établissement des conditions nécessaires à la chute de l’Apartheid et à la libération de Mandela, montre que le cinéma peut (et doit ?) être plus que du divertissement.
Si Plot for Peace se présente sous la forme d’un documentaire classique, cet OVNI audiovisuel reprend, dans sa réalisation, de nombreux codes du cinéma « de divertissement ».
Les choix des musiques, la mise en scène, le travail incroyable sur l’esthétisme des images, la construction narrative, tout est fait pour donner la sensation au spectateur qu’il regarde un film d’action hyper efficace. On voit bien qu’il est possible d’aborder des sujets de fond tout en proposant un support attractif.
Cinéma et histoire
Présenter un épisode de l’histoire de l’humanité en sortant des traditionnels documentaires ennuyeux et poussiéreux, voilà l’un des paris réussis par Plot For Peace.
Si la biographie de Jean-Yves Ollivier est présentée sous la forme d’un documentaire, plusieurs films mythiques ont également permis de lier scénarii et création artistique de qualité avec un véritable questionnement historique (Paris brule-t-il, Casablanca, Platoon, Le nom de la rose…).
Comme quoi, et les cinéastes français ne semblent pas le comprendre, le cinéma de qualité peut proposer des thématiques intelligentes dans des films « populaires ».
Cinéma et politique
De la même manière, de nombreux films permettent de comprendre différents enjeux politiques.
Encore une fois, les Américains sont les meilleurs pour produire des films qui abordent de réelles problématiques politiques, sociales ou géopolitiques au sein de films efficaces et divertissants (Les Marches du pouvoir, Amercian History X, Malcom X, Lord of War…).
On retrouve ce procédé dans Plot For Peace, où l’on apprend énormément sur les relations internationales au sein de l’Afrique, comme sur la diplomatie parallèle, mais sans s’ennuyer, en restant scotché par le suspense.
Si le documentaire Plot For Peace a connu un véritable succès chez les professionnels qui l’ont visionné à Cannes, ce film prouve que l’on peut faire du cinéma intelligent sous toutes ses formes, tout en s’adressant au plus grand nombre.
Un film peut (et doit ?) être intelligent, proposer une vraie réflexion, sans rentrer dans le snobisme des productions prétentieuses réservées à une poignée de cinéphiles qui n’aiment dans le cinéma que la sensation d’appartenir à une élite.