L’une des maximes d’Edwy Plenel, de Mediapart, c’est qu’il faut avoir toujours plus de billes que ce qu’on publie. Ce qui se discute. Mais à peine la RTS (radio suisse) révélait-elle que Philippe Péninque, proche du couple Cahuzac et de la famille Le Pen de longue date, avait ouvert le compte en Suisse de l’ex-ministre, que le titre remémore les accointances de J. Cahuzac avec une société travaillant pour les laboratoires pharmaceutiques, ainsi que les faits d’armes du conseil en gestion du Front national.

Ce n’est pas une nouvelle révélation de Mediapart, mais une confirmation étayée : Jérôme Cahuzac, copain de Daniel Vial, de PR International, agence travaillant pour les labos pharmaceutiques, a peut-être œuvré pour Servier, Bayer, Glaxo, en sus d’Innothera. Sur un an (automnes 1992-1993),  Cahuzac Jérôme (et non Cahuzac Conseil) est créditeur pour près de 30 000 francs chez PR International. Une somme mieux que rondelette pour l’époque.
Or, quand on est travailleur indépendant, profession libérale, il convient que ses activités réelles soient au moins en relation avec celles déclarées.

On finira bien par savoir pourquoi, proche de l’extrême-droite à la fin de ses études et après avoir monté, avec son épouse, Patricia, la clinique de capilliculture et d’implantologie, Jérôme Cahuzac finit par infiltrer le cabinet de Claude Évin, ministre de la Protection sociale et de la Santé, puis de la Solidarité, de la Santé. Claude Évin, devenu un temps avocat, est actuellement directeur général de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. Que l’on sache, il n’est plus tenu par la solidarité gouvernementale ni par un devoir de réserve.

Plus intéressantes sont les relations qu’entretenaient le coupe Cahuzac avec divers anciens du Gud, lesquels, comme les membres du mouvement Occident, préparaient la lutte armée et la prise du pouvoir par la force (les camps d’entraînements permettaient de s’exercer au maniement des armes à feu). Les Cahuzac étaient culs et chemises avec des avocats comme Me Péninque, Jérôme Cahuzac boxait avec son associé, ils faisaient du vélo, du golf, du ski, &c., ensemble.

Quand Marine Le Pen était en licence de droit, elle copinait aussi avec l’avocat Philippe Péninque. Lequel connaissait fort bien l’entourage de Balladur, dont sans doute Nicolas Sarkozy. Jérôme fréquente le milieu de la boxe, comme Me Jean-Pierre Eymié, dit Johnny le Boxeur, l’associé de Me Peninque. C’est d’ailleurs ainsi que le champion Christophe Tiozzo se vit dépouillé de la moitié de ses gains. Ce boxeur avait pour son « Monsieur Martinez » un autre ancien du Groupe Union Défense, Jean-Christophe Courrèges. Péninque veut renflouer un cabinet conseil et lui fait perdre quatre millions de francs, qu’il lui avait fait planquer en Suisse.

Beaucoup plus gênant pour Marine Le Pen est le fait que Péninque et Eymié aient monté l’équipe de sécurité rapprochée d’Édouard Balladur. C’est quoi, au juste, « le système » ? La société Ost, regroupant des anciens de tout l’ultra-droitisme, qui va planquer l’argent du contribuable, ou de Balladur, allez savoir, en Suisse, sur les conseils de Péninque.

Péninque sera ensuite chargé de la restructuration financière du Front national. Entendez de roulez dans la farine l’imprimeur du FN, Ferdinand Le Rachinel, créditeur irascible, peut-être de planquer sous le tapis les miettes qui font désordre. Marine Le Pen, devenue avocate, plaidera aussi aux côtés du duo musclé.

Péninque et Cahuzac, et d’autres, investissent dans des mines péruviennes. Au passage, on crée une société écran aux îles Vierges…

On en vient à se demander si Jérôme Cahuzac et Marine Le Pen ne s’embrassaient pas sur les deux joues…

Quant à l’entrée en politique de Cahuzac côté PS, c’est peut-être une question d’opportunité. C’est fort pratique de se présenter en province, puis de devenir maire d’une ville loin de Paris, quand on veut cocufier son épouse. Et puis, il y a les réunions très tardives : « ne m’attend pas, Chérie, je rentrerai vraiment très tard… ».

L’UMP, contrairement aux déclarations de ses ténors, est vraiment embarrassée. Et si le vulgus pecum, le militant de base, décidait de ne plus régler ses impôts au prétexte que Jérôme Cahuzac (et consorts) planquaient de petits magots à Genève ou Singapour ?

En sus, Sarkozy et Balladur ont-ils couvert ? Le compte à l’étranger de Cahuzac était connu de divers intervenants depuis 2008, voire auparavant. Les « trosko-fascistes » de Mediapart l’établiront peut-être. Pourquoi donc UMP et UDI n’exigent-elles pas une commission d’enquête pour des faits remontant au moins avant 2006 ? Pour ne pas embarrasser le gouvernement Jospin ? On y croit très fort.

NKM veut que « toute la vérité soit faite ». On compte très fort sur elle. Elle va mouiller la chemise. Et s’intéresser aux activités des avocats Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. Elle sera im-pi-toyable.