Pile et face.
C’est avec stupéfaction que j’ai entendu une interview du PDG de la BPCE (Fusion de la Banque Populaire avec la Caisse d’Epargne).
Déjà la BNP nous avait expliqué que les bonus de ses traders étaient indispensables. Certes, on allait désormais en verser une partie en actions si dans quelques temps le bilan restait positif. N’importe qui n’aurait aucun mal à ne pas comprendre. (Phrase aussi emberlificotée que l’explication destinée à nous enfumer.)
Bon, en résumé, la banque gagne de l’argent et peut ainsi rembourser le prêt que nous, Etat, lui avions consenti. Elle peut aussi prêter davantage aux PME et blablabla. Tout le monde y gagne, les traders un peu plus tout de même.
Mais dans le cas inverse ou au moins différent le raisonnement est le même. Le susdit PDG nous explique avec une sincérité convaincante que sa banque nous doit 6 milliards et vient de gagner 700 millions grâce à ses activités financières. Comment pourra-t-elle NOUS rembourser ce qu’elle doit encore ? En rétribuant ses traders pour qu’ils soient toujours les meilleurs, pour qu’ils n’écoutent pas les riches sirènes de la concurrence. Certes, là aussi, leurs bonus seront congelés pendant 3 ans. Et qui va bénéficier de ces recettes… à part les traders ? Nous pardi ! La BPCE affirme pouvoir davantage prêter aux particuliers et aux entreprises. Formidable !
Quelle conclusion, docteur Watson ? Pile je gagne, face, tu perds. Comme à la foire, à tous les coups l’on gagne ! Sauf que l’on est enclin à ne pas trop y croire. Pourvu que ça dure, avant que d’être traité à la grecque.