Non, ce n’est pas forcément Bawon Samdi ou Bawon La Croix qui s’était ainsi invité à
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Sur place, la terre tremble encore, comme à Miragoane la nuit dernière. Les familles et les proches tentent toujours d’avoir des nouvelles des disparus ou de ceux qui ont rejoint la cohorte des 500 000 personnes ayant fui la région de Port-au-Prince…
« Nous ne sommes pas en fer, ni même en bois, mais nous tenons, nous tenons, » pouvait-on lire sur une feuille rassemblant des messages de toutes provenances, mise à disposition dans le petit hall d’entrée par l’artiste martiniquais Jean-François Boclé.
Sur le mur latéral, des photos prises aux lendemains de la « chose » (la catastrophe), se succédaient, mais aussi des créations artistiques comme ce personnage qui évoque l’un ou l’autre des Guédés, ces esprits des morts qu’invoquent les survivants.
Ce ne sont pas les trois milliards d’USD ou d’euros estimés qui suffiront à reconstruire Haïti. Ce qui a été détruit depuis plus d’un quart de siècle, comme les cultures vivrières, les lignes de chemin de fer remplacées par des dessertes de compagnies privées, ne va pas être la priorité des grands groupes internationaux qui vont se partager la manne de l’aide mondiale.
Contrairement à ce qui a été invoqué pour justifier le choix des priorités, les Haïtiennes et Haïtiens qui n’ont plus que les vêtements qu’ils portent commencent à s’exaspérer. Il était certes logique que des ONG se préoccupent d’abord d’assurer le confort relatif de leurs équipes et de les doter de campements ou de locaux adéquats. Mais la population a vu tant et tant d’aide détournée depuis des années et des étrangers se succéder sans que son sort soit amélioré (voire, au contraire) qu’elle commence à douter. Les Nations unies prévoient de construire 20 000 latrines pour… 700 000 personnes vivant dans des camps de fortune ou déjà mieux structurés, mais précaires.
Dans Courrier International, Wiener Kerns Felurimond, journaliste haïtien, auteur de Haïti de la crise à l’occupation, histoire d’un chaos (2000-2004) conclut ainsi son billet : « Nous osons espérer que cette fois-ci les bailleurs de fonds, les pays donateurs, les pays amis d’Haïti, en particulier les États-Unis, la France, dont nous partageons l’histoire, la culture et la langue, et le Canada suivront le bon exemple de pays comme le Venezuela, Cuba et le Brésil, dont les aides et les réalisations concrètes sont visibles pour la population. ». On pourrait en dire tout autant des donateurs individuels qui ont été bernés par des charities débutées, poursuivies et aujourd’hui suractivées pour elles-mêmes et qui, de la faim, à nouveau, ne vont connaître que leurs propres fins.
Il est très simple de se poser des questions simples : on voit à présent la Scientologie investir Haïti et faire un très bon travail de distribution de vivres et de soins alors qu’on a rarement vu les scientologues recruter parmi les SDF et les sans-papiers dans pays où ils sont actifs.
On peut adhérer ou non à la vision de Jean Levalasse, photographe et documentariste haïtien résidant à Bruxelles (Belgique, et non quartier haïtien). Mais on ne peut ignorer ce qu’il énonce : « C’est donc tout un travail de reconstruction aussi bien physique qu’idéologique qu’il faut établir en Haïti. Quoiqu’il en soit, le Canada, la France et les Etats-Unis ne sont pas nos amis et ils l’ont prouvé. »
THE-GUEDè-est un hommage a nos morts;forme intemporel depuis l’afrique-mere;amen merçi pour eux…