les origines de la première guerre mondiale.

 

Le maréchal Pétain en 1928, commandant en chef des armées. Les chemins de la gloire . Source : SHD

Support Wikipedia En 1888 il est admis à l’Ecole Supérieure de Guerre dont il sort breveté d’État- major en 1890. Promu capitaine la même année, il est affecté à l’État-major du 15ème Corps d’armée, à Marseille avant de revenir au 29ème BPC puis à l’État-major du gouverneur de Paris, aux Invalides. En 1900, il est promu chef de bataillon et est nommé instructeur à l’École normale de tir du camp de Chalons-sur-Marne. Son enseignement et ses idées personnelles de commandement diffèrent alors de ceux de l’école. Il s’oppose à la doctrine officielle de l’époque qui veut que l’intensité du tir prime la précision et qui privilégie les charges de cavalerie et les attaques à la baïonnette. On est en 1900. Il préconise une logistique plus moderne qui implique l’utilisation de canons pour les préparations et les barrages d’artillerie afin de permettre la progression de l’infanterie laquelle doit pouvoir tirer précisément sur des cibles individuelles. La même orientation militaire que le général de Gaulle eu 1940. Le directeur de l’école signale la «puissance de dialectique et l’ardeur avec lesquelles il défend des thèses aussi aventurées».

Il est muté en 1901 au 5ème régiment d’infanterie, RI à Paris où, en qualité de professeur-adjoint à l’École supérieure de guerre, il est chargé des cours de tactique appliquée à l’infanterie. Il s’y distingue par ses idées tactiques originales, rappelant l’effet meurtrier du feu. Il préconise la défensive et la guerre de position, ce qui économise des vies, quand les théoriciens prônent la guerre à outrance. Il s’élève alors violemment contre le dogme de la défensive prescrit par l’instruction de 1867, «l’offensive seule pouvant conduire à la victoire». Il critique aussi le code d’instruction militaire de 1901 prônant la charge en grandes unités, baïonnette au canon, tactique en partie responsable des milliers de morts d’août et septembre 1914.

Humiliés par la défaite de 1870, les États-majors se montrent volontiers bravaches et revanchards. Pétain préconise la manœuvre, la puissance matérielle, le mouvement, l’initiative, «le feu tue». Ainsi il déclare à un élève officier, «accomplissez votre mission coûte que coûte. Faites-vous tuer s’il le faut, mais si vous pouvez remplir votre devoir tout en restant en vie, j’aime mieux cela». Nommé lieutenant-colonel en 1907, il est affecté à Quimper au 118ème RI. Promu colonel le 31 décembre 1910, il quitte alors l’École de guerre et prend le commandement du 33ème régiment d’infanterie à Arras, où le sous-lieutenant Charles de Gaulle est affecté à sa sortie de Saint-Cyr et où se produira leur première rencontre, le 8 octobre 1912.

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Arras, 1914. Le colonel Pétain, au premier rang au centre, parmi ses officiers, commande le 33ème régiment d’infanterie. Les chemins de la mémoire. Source : SHD

La première guerre mondiale.

 

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Otto von Bismarck 21 mars 1871 20 mars 1890

Il est difficile de donner une cause unique au déclenchement de cette Grande Guerre. Il faut plutôt prendre l’étude de la genèse du conflit comme un ensemble d’événements. Parmi ceux-ci, le principal est l’exacerbation des sentiments nationaux dans certains pays Européens, dont les empires centraux, Allemagne et Autriche-Hongrie. Le nationalisme cause de nombreuses guerres. En Allemagne, dans les années 1910 se développe l’idée selon laquelle il faut donner un nouvel élan à la société Allemande. Pour certains intellectuels et dirigeants, il faut régénérer l’Allemagne par la guerre. L’idée de Bismarck selon laquelle l’unification Allemande doit se faire par «le fer et le sang» n’a pas totalement disparue. En effet, les particularismes et antagonismes locaux sont encore forts en Allemagne. Voici comment le chancelier Allemand Bethmann Hollweg décrivit les sentiments qui le traversa lors du déclenchement du conflit,

200px-theobald_von_bethmann-hollweg_portrait.1291992449.jpgTheobald von Bethmann Hollweg 5ème chancelier impérial 14 juillet 1909 – 13 juillet 1917.

«le désir de faire tomber les entraves de sa vie externe et interne fut l’esprit avec lequel le peuple en août 1914 partit en guerre. Le plus grand épanouissement des forces fut exigé d’un peuple qui, égaré par le fourre-tout des doctrines partisanes, n’avait pas encore trouvé le chemin pour devenir un État national, l’image d’une nation réconciliée, politiquement mûre et capable d’agir efficacement rayonna comme une lumière éblouissante».

L’interprétation des idées de Bethmann-Hollweg, de son entourage et de l’opinion publique Allemande au cours du mois de juillet 1914 est au cœur de la thèse de Fritz Fischer, les buts de guerre de l’Allemagne Impériale sur les causes de la Première Guerre mondiale.

L’unité Allemande doit se faire par la guerre. De plus, il faut ajouter à cela une situation internationale tendue depuis la crise d’Agadir qui opposa l’Allemagne à la France en 1911. En effet, l’Allemagne se considère comme brimée dans son ambition de puissance internationale par le fait, qu’à cette époque, sont considérés comme grande puissance les pays colonialistes. A cela s’ajoute une lutte entre «germanisme» et «slavisme». En effet, les Allemands surestiment les capacités de la Russie et pensent que sa puissance ne va que se renforcer dans les années futures. Il faut donc agir rapidement contre la Russie pour éviter d’être débordé à l’avenir. On retrouve ici la théorie de l’encerclement Allemand par des puissances hostiles. Voici ce que dit Bethmann Hollweg en décembre 1914, «un peuple de taille tel que le peuple Allemand ne se laissera pas étouffer dans son développement libre et pacifique». L’Allemagne va devoir mener une guerre pour défendre sa culture et son peuple. Cet affrontement entre «germanisme» et «slavisme» et à son comble lors des guerres balkaniques de 1912-1913. Ces guerres ont pour ambition de chasser les Turcs des Balkans dans une zone où l’Autriche-Hongrie et la Russie se surveillent de près. L’Autriche-Hongrie a peur que ses populations slaves se révoltent et que la situation profite à la Russie. Le jeu des Alliances est également à étudier pour comprendre le mécanisme de déclenchement du conflit. Deux systèmes d’alliances défensives s’opposent à la veille du conflit. Il y a d’un côté la Triple Entente qui regroupe la France, l’Angleterre et la Russie, d’où l’impression d’encerclement de la part des Allemands, et de l’autre, il y a la Triple Aliance qui regroupe l’Empire Allemand, l’Empire Austro-Hongrois et le Royaume d’Italie. Ainsi, l’assassinat du prince héritier d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, à Sarajevo le 28 juin 1914 par des extrémistes serbes de Bosnie-Herzégovine, annexée par l’Autriche-Hongrie depuis 1908, servit d’étincelle dans une situation déjà bien explosive, Militaris 11 novembre 1918 .

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archiduc François-Ferdinand

L’assassinat de l’archiduc Ferdinand d’Autriche le 28 juin 1914 à Sarjevo, Bosnie-Herzégovine est l’étincelle, il a été l’élément qui a déclenché la première guerre mondiale. Mais comme on peut le voir cette guerre se préparait depuis une quinzaine d’années. Ferdinand d’Autriche fut assassiné avec son épouse par un étudiant nationaliste Serbe, Gavrilo Princip. Sa mort poussa l’empereur Autrichien François Joseph 1er à donner une leçon à la Serbie. Par le jeu des alliances, la Russie apporte son soutien par solidarité slave.

mobilisation1914.1291041505.jpgLa France se sent obligée d’apporter sa garantie à la Russie. L’Allemagne se doit aussi de soutenir l’Autriche. Dans ce jeu les gouvernements sont bellicistes au possible et tous se préparent à la guerre. Propagande, surarmement, alliances et ententes dans tous les sens… Chacun croit avoir quelque chose à y gagner et les escarmouches annonciatrices, crises en Afrique coloniale, les alliances et le surarmement font croire à chacun qu’il gagnera facilement. Finalement, la lecture de la presse d’avant-guerre est éloquente, personne n’imagine qu’une guerre puisse durer plus que quelques semaines, une campagne rondement menée à coup de charges de cavalerie et l’affaire sera emballée. Mais les innovations techniques, aviation, blindés, artillerie efficace, sous-marins, gaz de combat, mitrailleuse, barbelés… Et l’économie de guerre créeront un équilibre des forces qui rendra le conflit ingagnable rapidement et l’enliseront dans la boue des tranchées pendant des années d’une boucherie atroce.

La Dépêche du samedi 1er août 1914

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Le Matin 27 août 1914 Raymond Poincaré constitue un ministère de la défense nationale

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A lire les origines de la première guerre mondiale analysées sous l’angle marxiste.

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