la libération de la France, la percée d’Avranches, fin,


 

Au précédent article suite 68 présentant la percée d’Avranches du 25 juiillet 1944, celle-ci elle fut montée par deux opérations conjointes Spring pour ressort et Cobra pour détente. Leur but fut de bloquer les forces Allemandes à l’Est du front au Sud de Caen. Caen fut capturé le 20 juillet lors de l’opération Goodwood après des combats acharnés contre les forces de Rommel faisant de nombreuses victimes de part et d’autre. Mais la situation ne fut pas éclaircie pour autant. A 8 km au Sud de Caen la crête de Verrière bloqua une avance des forces Alliées à Falaise. Les efforts précédents pour s’emparer de cette crête furent annéantis par le 1er corps blindé SS du général Sepp Dietrich.

L’opération Spring.

Le 20 Juillet 1944, le 2ème Corps canadien commandé le lieutenant général, général de corps d’armée, Guy Simonds tenta une offensive similaire, baptisée Opération de l’Atlantique. Bien engagée, les vigoureuses contre-attaques des Panzerdivisions de Deitrich von Saucken provoquèrent le décrochage de l’offensive, infligeant 1.349 blessés aux forces Canadiennes. Le 22 Juillet 1944, le général d’armée Bernard Montgomery commandant du 21ème Groupe d’armées ordonna à Guy Simonds de concevoir une offensive en petits groupes le long de la crête de Verrières, elle fut lancée en liaison avec l’opération Cobra, la percée Américaine à l’ouest.

Le front au 20 juillet 1944

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Document Caen, libération de la rive droite, à lire absolument.

Dans la nuit du 24 au 25 juillet, à 0h30, le North Nova Scotia Highlanders, (voir le document joint et cliquer sur browse pour accéder au sommaire du document), attaqua Tilly-la-Campagne, et Verrières pour atteindre en profondeur Fontenay-le-Marmion, Rocquancourt et Garcelles-Secqueville, et peut-être ouvrir la route de Falaise. Simonds avait mis au point un système d’éclairages complexes de projecteurs utilisant la réflexion de la lumière des nuages, ce qui permit au North Nova de voir les positions ennemies. Cela signifia également que les North Novas eurent des objectifs clairs pour les Allemands, ce qui les contraignit de se battre avec acharnement pour gagner du terrain. A 04h30, une fusée fut tirée ce qui signifia que Tilly-la-Campagne fut prit. Dans l’heure suivante, le lieutenant-colonel Charles Petch déplaça des renforts dans le village pour aider à le nettoyer des derniers Allemands. Pour le coté Ouest, le Royal Hamilton Light Infantry, Wentworth Regiment, rencontra une forte opposition initiale mais prit Verrières village par 05h30. A 07h50, le lieutenant-colonel J. M. Rockingham signala à Simonds que son bataillon était fermement retranché dans l’objectif. À l’exception de la prise du village de Verrières par le Royal Hamilton Light Infantry du lieutenant-colonel J. M. Rockingham, toutes les autres actions Canadiennes échouèrent face à la résistance Allemande durant la nuit.

La bataille de la crête de Verrières.

Elle fut une série d’engagements, les principaux combattants furent deux divisons d’infanterie Canadiennes avec le soutien de la 2ème Brigade blindée Canadienne contre les éléments de trois Panzerdivisions SS. La bataille eu lieu du 19 au 25 Juillet 1944, dans le cadre de l’Opération Atlantique, 18 au 21 Juillet, et de l’opération Spring, 24 au 27 juillet. L’objectif fut la crête de Verrières, une ceinture en hauteur qui dominait la route de Caen à Falaise. La crête fut investie par d’anciens combattants Allemands expérimentés, qui furent repliés de Caen et furent retranchés pour constituer une solide défense. Au cours des six jours, les forces Canadiennes firent des tentatives répétées pour capturer la crête. Or, la forte défense Allemande, ainsi que les contre-attaques des formations de Panzer, firent de nombreuses victimes Alliées pour peu de résultats stratégiques. Du point de vue de la Première armée Canadienne, la bataille fut reconnue pour ses erreurs tactiques et stratégiques, comme la plus notable attaque controversée par le Royal Highland Régiment, Black Watch du Canada le 25 Juillet. Cette attaque, fut la plus coûteuse, elle causa plus de 1.500 pertes Canadiennes dont environ 450 tués en une seule journée pour un bataillon Canadien depuis le raid sur Dieppe en 1942 qui fit, sur environ 5.000 combattants, 3.067 pertes dont 907 morts au combat. Elle fut un des contentieux d’une analyse critique des événements les plus importants de l’histoire militaire Canadienne.

L’opération Spring fut aussi emblématique de l’incompréhension, par le commandement suprême des forces Alliées, de la stratégie utilisée par le général Montgomery. Le général d’armée Dwight David Eisenhower voulait une guerre de mouvement, avec la prise de gains territoriaux importants. Il ne perçu pas les choses de la même façon que Montgoméry et jugea l’avance trop lente et les pertes humaines trop importantes, 34.700 pertes Canado-britanniques, dont 6.010 tués et 62.028 pertes Américaines, dont 10.641 tués. Le commandant suprême Allié rencontra le lieutenant-général, général de corps d’armée, Omar Bradley le 19 juillet et Montgomery le 20. Dès le lendemain, il confirma à ce dernier le contenu de leur entretien du 20 juiillet par lettre au ton particulièrement direct, «la plus directe qu’il lui ait encore écrite» selon l’historien Stacey. Il demanda même l’éviction de Montgomery à Winston Churchill le 23 juillet, mais il n’obtient satisfaction que le 1er août, après le succès des généraux Bradley, commandant de la 1ère Armée américaine et futur commandant du 12ème Groupe d’armées, et de George S. Patton, commandant de la 3ème armée lors de l’opération Cobra le 25 juillet. Mais Montgomery s’en tint toujours à des actions d’envergure limitée même pour la prise de Caen car il se heurta continuellement, tout au long de la bataille de Normandie, à une résistance Allemande acharnée. Il s’en tint en fait à l’exposé initial de sa stratégie, attirer le gros des forces Allemandes à l’Est du front pour permettre la percée à l’Ouest en direction de la Bretagne. Alors qu’Eisenhower voulait une action décisive pour percer sur la route de Falaise, Montgomery donna des instructions verbales à Simonds de limiter l’engagement des troupes Canadiennes. L’échec de l’opération Spring et la réussite de l’opération Cobra valurent à Montgomery la perte de son commandement sur les troupes Américaines et à Simonds de vives critiques.

L’opération Cobra.

Ce fut le nom de code de l’offensive Américaine menée fin juillet 1944 après 8 semaines du D-Day, dans le Cotentin pendant la bataille de Normandie afin de s’ouvrir la route de la Bretagne, et d’enfoncer les lignes de défense. La concentration de forces suivie d’une détente soudaine évoque l’analogie avec celle de la détente d’un serpent cobra. La réussite de cette opération, par la percée d’Avranches puis le contournement des lignes Allemandes, en fit le tournant majeur de l’offensive Alliée en Normandie.

Le lieutenant-général Américain Omar Bradley commandant la 1ère armée eu l’intention de profiter de l’engagement Allemand, Canadien et Britannique autour de la ville de Caen, pour percer les défenses Allemandes sur un périmètre réduit. Il conçut un bombardement aérien de saturation, tactique du «tapis de bombes» devant annihiler toute défense et créer la brèche dans laquelle devraient s’engouffrer ses unités. Son choix se porta sur un quadrilatère entre les villages de La Chapelle-en-Juger et Hébécrevon, à quelques kilomètres au nord de la grande route joignant Saint-Lô à Périers. Décidé initialement pour le 20 juillet, le bombardement fut repoussé de quelques jours pour cause de mauvais temps. Une première tentative, le 24 juillet, tourna au désastre à cause d’une gaffe dans les communications. De nombreux avions Alliés bombardèrent une partie des premières lignes Américaines, tuant 25 soldats Américains et blessant 131 hommes. «Certaines unités Américaines, folle de rage, ouvrirent le feu sur leur propre aviation».

Le lendemain, 25 juillet, à partir de 9 h 40 et durant une heure, 1.500 B-17 et B-24 pilonnèrent leurs cibles, appuyés de 1.000 autres bombardiers moyens et chasseurs-bombardiers, le plus grand bombardement en «tapis» de la Seconde Guerre mondiale, 4.000 tonnes de bombes furent lâchées, 60.000 bombes pour 12 km² de bocage, soit 5.000 bombes incendiaires au km². Le pilonnage de la zone fut suivi par 1.100 pièces d’artillerie, transformant le bocage en paysage lunaire. La commune de La Chapelle-en-Juger fut rayée de la carte.

Le front Américain fut reculé de plusieurs kilomètres afin de ne pas risquer d’être  atteint une seconde fois. Malheureusement ce ne fut pas assez. Il y eut 111 tués dans les rangs Américains dont le Lieutenant général Lesley McNair, le plus haut gradé Américain mort au combat sur le théâtre des opérations Européennes, et 490 blessés. Des hommes furent déchiquetés, des chars projetés en l’air comme des jouets, des soldats perdirent la raison.

Après ce désastre le général Bradley se souvint, qu’Eisenhower, complètement abattu, décida de ne plus appuyer les offensives au sol par des bombardements lourds.

Devant la menace d’encerclement qui se précisait, les Allemands décrochèrent dans la nuit du 27 au 28 juillet 1944. Les défenses Allemandes furent en grande partie effondrées sous le poids de l’avance des 7ème et 8ème corps, et la résistance fut désorganisée et inégale. La 4ème division, qui entra pour la première fois à Coutances, rencontra une vive opposition à l’Est de la ville, par une contre-attaque des éléments de la 2ème Panzer SS, Das Reich l’une des 38 divisions des Waffen SS volontaires, et le 17ème SS Panzergrenadier division Götz von Berlichingen, et la 353ème divisions d’infanterie. L’après-midi, les 9ème et 30ème divisions Américaines attaquèrent la zone et se heurtèrent à une contre-attaque désespérée montée par la 2ème division Blindée par les restes des forces Allemandes et ce fut un désastre, les Allemands abandonnèrent leurs véhicules et s’enfuirent à pied.

Épuisés et démoralisés Bayerlein général indiqua que son Panzer Lehr Division fut «définitivement anéanti», des chars de 45 tonnes furent pulvérisés par le souffle des déflagrations, des fantassins furent enterrés vivants dans leur abri. En quelques heures, 1.500 hommes furent hors de combat, tués, blessés, et la plupart des chars détruits. En tant qu’unité opérationnelle, la Panzer Lehr n’exista plus.

Dès le lendemain, les troupes Américaines occupèrent les objectifs désignés et le général Collins lança trois colonnes de blindés dans un étroit goulot au travers du front Allemand, première colonne vers Coutances, deuxième et troisième colonnes dans une mission de flanc entre Marigny et Saint-Gilles. Les Américains s’engouffrèrent dans la brèche et foncèrent vers le sud. Le 26 juillet, le 8ème corps Américain du général Collins progressa d’une dizaine de kilomètres, enlevant Saint-Gilles puis Canisy après avoir franchi la route allant de Coutances à Saint-Lô.

Vingt mille hommes du 84ème corps échappent à l’encerclement. Les divisions blindées Américaines déferlèrent irrémédiablement vers le Sud et l’Ouest. Lessay et Périers furent enlevées dans la journée. Coutances fut libérée le 28 par la 4ème division blindée Américaine du général Wood. Cette avance foudroyante encercla des éléments en retraite du 84ème corps Allemand autour de la localité de Roncey. Des éléments de plusieurs unités diverses, malgré une tentative de percée des lignes Américaines, furent capturés, et désarmés et le plus souvent laissés sur place, faute de temps pour les conduire vers un camp. Ces unités laissèrent derrière elles d’énormes quantités de matériels, pièces d’artillerie, canons automoteurs, camions, etc. Dietrich von Choltitz, commandant du 84ème corps Allemand, tenta vainement de reconstituer de nouvelles lignes de défense, devenues caduques avant même d’avoir pu être édifiées. Rien désormais ne put stopper les Américains.

Au cours de la nuit du 29 Juillet près de Saint-Denis-le-Gast, dans l’action à l’Est de Coutances, les éléments de la 2ème division blindée Américaine fut contrainte au combat contre une colonne Allemande de la 2ème Panzer SS et la 17ème SS Panzergrenadier division, qui avait traversé les lignes Américaines dans l’obscurité. D’autres éléments de la 2ème DB furent attaqués près de Cambry et combattirent pendant six heures, mais, Bradley et ses commandants surent qu’ils domineraient le combat, et ces agressions désespérés ne furent pas une menace réelle pour la position Américaine. Le 30 Juillet, pour protéger le flanc de cobra et de prévenir le désengagement et le déplacement des forces Allemandes, le 8ème corps lança l’opération Bluecoat au sud de Caumont vers Vire et le Mont Pinçon. La 6ème division blindée Américaine du général Grow traversa Bréhal et dépassa Granville sans s’arrêter. Le soir même, la 4ème division blindée du général Wood, fonçant toujours en pointe, s’empara d’Avranches. Ce fut décrit par l’historien Andrew Williams comme «la porte de Bretagne et de Normandie du Sud».

Dès le lendemain, il réussit à prendre intact le pont de Pontaubault, sur la Sélune, voie de passage du plus haut intérêt stratégique vers la Bretagne. L’offensive détruisit l’effectif de 8 divisions Allemandes, 28.000 hommes furent faits prisonniers en juillet 1944 dont 20.000 au cours des six premiers jours de l’opération Cobra, 12.000 hommes furent tués. Cependant, de 15.000 à 20.000 hommes réussirent à se replier au Sud-est de la Seine pour constituer une ligne de défense. En moins d’une semaine, les troupes de Bradley eurent réalisé une percée de 60 kilomètres. La bataille prit brutalement un nouveau de visage. La rupture fut faite et la guerre d’usure céda alors à une guerre de mouvement.

C’est au cours de cette opération que le maréchal Rommel fut mitraillé dans sa voiture par deux avions Alliés lorsqu’il se rendit via Falaise aux PC des 276ème et 277ème divisions d’infanterie pas suffisamment soutenues par le 2ème corps blindé SS, parce que celui-ci se tenait trop en arrière. Apprenant que l’ennemi lançait l’offensive à Saint-Lô , il décida de rentrer au plus vite à son quartier général. Dans ciel, complètement dégagé, deux avions Spitfires Alliés manifestèrent une grande activité. Rommel gagna Livarot par des chemins secondaires, puis Vimoutiers où il rejoignit la route nationale. Les deux aviateurs aperçurent la voiture et l’attaquèrent non loin du village de Sainte-Foy-de-Montgommery. La logique eu voulu que le véhicule s’arrête brutalement et que ses occupants se jettent dans le fossé, mais Rommel, toujours méprisant face au danger, ordonna à son chauffeur d’accélérer. La tentative pour atteindre le virage suivant en augmentant la vitesse échoua. Un projectile de 20 mm atteignit le chauffeur «Daniel ?» à l’épaule, perdant le contrôle du véhicule, il fit une embardée et se mit en travers de la route. Rommel, projeté au dehors, gît sans connaissance. La capitaine Lang, sur le siège arrière à droite, en sortit indemne. Un autre projectile de 20 mm explosa sur l’étui de pistolet du major Neuhaus, assis derrière le chauffeur, qui sembla s’en tirer seulement avec des contusions. Il faudra dix jours pour s’apercevoir que l’explosion du projectile provoqua une fracture de la colonne vertébrale.

Rommel fut transporté à l’hôpital de la Luftwaffe de Bernay. Le diagnostic tomba dans la soirée, quatre fractures du crâne dont une à la base, des éclats au visage, une très longue indisponibilité. Le lendemain, très faible mais reconnaissable le capitaine Behr lui rendit visite, et il fut évacué vers l’hôpital militaire Allemand du Vésinet en région parisienne. Il voulut revenir sans délai au quartier général, mais il dut rester alité pendant au moins trois semaines. Une opération ne sauva pas le chauffeur Daniel. Le 3 août, il fut annoncé officiellement que le maréchal Rommel fut victime d’un «accident d’automobile».

Rommel s’emporta parce que le communiqué ne mentionna pas l’intervention de l’aviation ennemie.

Les pilotes Alliés des Spitfires purent être le Français Jacques Remlinger, n’apprenant le nom du passager du véhicule qu’en 1990, et le Néo-Zélandais Bruce Oliver. Il exista une importante controverse sur ce sujet plusieurs pilotes revendiquèrent cet assaut. En 2004, l’historien Michel Lavigne compara les détails des récits officiels de l’attaque, Alliés et Allemands, aux détails d’une mission de la RCAF Royal Canadien Air Force du 17 juillet effectuée par un vétéran Charley Fox. Tout sembla concorder, le récit des dits pilotes mais surtout le lieu, le moment et les rapports sur les avions impliqués, etc…

Rommel ne cachait pas, comme de nombreux officiers généraux Allemands, qu’il fallait négocier une paix séparée avec les Alliés occidentaux. Il manifesta au cours de discussions son opposition à la manière dont Hitler menait la guerre. Il avait des contacts de plus en plus réguliers à la Roche-Guyon avec la frange d’officiers désormais décidés à écarter Hitler du pouvoir. Mais s’il se ralliait à cette idée, il sembla que Rommel, au contraire de plusieurs officiers, n’eut jamais voulu tuer Hitler. Le 20 juillet 1944 un attentat à la bombe contre Hitler eu lieu dans son quartier général du Wolfsschanze, en Prusse-Orientale, «la tanière du loup en Français». Le complot mené par le colonel Claus von Stauffenberg dut éliminer Hitler et permettre à l’armée de prendre le pouvoir et de tenter de négocier une paix séparée avec les Occidentaux. Mais l’attentat échoua et la répression menée par les SS s’abattit sur les officiers de l’armée Allemande impliqués de près ou de loin dans ce complot

En octobre 1944, alors qu’il fut encore en convalescence chez lui à Herrlingen il reçut l’ordre de se suicider, en échange de la préservation de son honneur et du respect à sa famille. Une telle issue préserva également les dirigeants nazis d’un éventuel contrecoup qu’aurait provoqué l’incarcération, voire l’exécution d’un général devenu populaire auprès de la population au fil de ses victoires.

La relation qu’en donna l’amiral Friedrich Ruge fut la suivante,

«Le 14 octobre 1944, les généraux Wilhelm Burgdorf et Ernst Maisel, annoncés par l’OKW Sigle Allemand Oberkommando der Wehrmacht, arrivèrent à Herrlingen dans la matinée. Burgdorf s’entretint en tête-à-tête avec Rommel et lui révéla que les officiers arrêtés après le 20 juillet l’eurent désigné comme chef suprême de l’armée, voire comme chef de l’État. Hitler lui donna le choix, comparaître devant un tribunal ou s’empoisonner. Dans ce dernier cas, il n’arriverait rien à sa femme et à son fils. Après l’entretien, Rommel, le visage pétrifié, alla trouver sa femme et lui dit,

«Dans un quart d’heure, je serai mort».

Elle essaya de le déterminer à comparaître devant le tribunal du peuple, mais il refusa. Il le fit très certainement dans la conviction qu’il ne pouvait arriver vivant, qu’il serait tué au cours du trajet vers Berlin, sous le camouflage d’un accident. Devant le tribunal du peuple, le procès ne demeurera pas secret et Hitler ne put se permettre de laisser la nouvelle se répandre dans tout le pays. Rommel choisit donc le poison pour sauver sa femme et son fils qu’il aimait infiniment. Il leur dit adieu et quitta la maison avec les deux généraux dans une voiture conduite par un SS. Peu de temps après, son corps fut amené dans un hôpital d’Ulm, au poste de secours de l’école Wagner d’Ulm. La cause du décès fut attribuée à une thrombose coronaire. Son visage exprima le mépris le plus intense».

La suite 70 sera la libération de Paris

Les références peuvent être consultées sur mon blog au Monde.fr,