la révolution nationale l’ordre nouveau du retour à la terre .

 

Une des images qui retracent la vie du maréchal, imagerie du maréchal Limoges 1941, référence, l’occupation, les années noires d’hier, l’obsession d’aujourd’hui .

Support Wikipedia L’ordre nouveau est intrinsèquement contenu dans le slogan «Travail, Famille, Patrie» qui dans l’esprit du maréchal repose sur le monde rural le seul porteur des valeurs de la Patrie par rapport à celui des villes cause de la faiblesse de la France. Pétain sait très bien qu’il peut compter sur ce monde pour promouvoir sa «révolution nationale», ce monde qui a tant souffert de la guerre. La famille paysanne est féconde et de plus, elle est solidement installée dans le pays pas encore profondément industriel. Ce sont les paysans par leur sacrifice qui auraient gagné à Verdun. La mobilisation générale, puis, par la captivité des prisonniers de guerre, la prive de 13 % de sa population active, mais aussi par les prélèvements Allemands et le blocus Anglais. Cela accroît le recul des terres cultivées et de l’élevage provoquant une rapide pénurie alimentaire. Lorsque le maréchal Pétain et son gouvernement de 1940 instaurent leur programme politique, ils s’appuient sur le monde de l’agriculture ainsi que sur l’artisanat qui en deviennent des composantes majeures. La France rurale de tradition fortement conservatrice fait que les hommes du maréchal prônent le «retour à la terre» face à une industrialisation qui aurait appauvri la nation.

Pétain déclare dans un discours prononcé à Tulle, le 20 avril 1941,

«La France redeviendra ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, une nation essentiellement agricole. Elle restaurera les antiques traditions artisanales».

Le ministre de l’Agriculture et du Ravitaillement, Pierre Caziot, un agro-économiste ayant fait une longue carrière au Crédit foncier et qui avait dans le Berri une ferme de 30 hectares, surenchérit quelques mois plus tard, le 21 septembre de la même année, en déclarant «qu’il faut oser proclamer la primauté de la paysannerie et la nécessité d’une politique donnant à la production agricole la première place dans l’économie de la nation».

La paysannerie est donc mise à l’honneur par une intense propagande qui souhaite maintenir le poids de l’agriculture face au monde urbain, discours qui semble être entendu à l’heure des restrictions. Les paysans y sont d’autant plus sensibles, dans les premiers mois du régime de 1940, qu’ils s’étaient sentis les laissés pour-compte de la société Française dans l’entre-deux-guerres, face à la promotion de la civilisation mécanique et industrielle. Les grèves de 1936 ont surtout été socialement bénéfiques pour le monde industriel, les paysans en n’ont tirés peut d’avantage étant tenus par leur activité au travail de la terre.

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Document, La France pendant la seconde guerre mondiale.

L’exode rural était un sujet d’inquiétude depuis le recensement de 1891 qui révélait une désertification des campagnes, il fallait donc faire venir de la main d’œuvre dans nos campagnes, d’autant que sont nombreux nos paysans prisonniers des Allemands, ils représentent 36 % des prisonniers. L’utilisation des machines agricoles bien que peu nombreuses demandent du carburant qui faisait aussi défaut. Caziot, malgré le remembrement, l’instruction des paysans, l’amélioration des conditions de vie, n’atteint pas son objectif essentiel, maintenir le Français à la ferme. Seules 1561 familles demandent des subventions pour le retour à la terre, et 409 n’en tireront rien de bon, de Robert O.Paxon, La France de Vichy 1940-1944 novembre 1999.

Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, la loi du 3 janvier 1924 institua, dans chaque département, une Chambre d’Agriculture élue au suffrage universel. En une dizaine d’années 1927-1940, les Chambres d’Agriculture démontrent leur utilité et leur vitalité. Leur organisation nationale spontanée est légalisée en 1935 par la reconnaissance d’une Assemblée Permanente des Présidents des Chambres d’Agriculture, APPCA. L’instauration, par la loi du 2 décembre 1940, de la Corporation Nationale Paysanne, met en sommeil les Chambres d’Agriculture qui regroupe sous un monopole l’ensemble des structures syndicales agricoles d’avant-guerre, ainsi que les organismes de propriétaires, de crédits ou d’assurance, n’est pas vue d’un mauvais œil.

Bien au contraire, l’image d’une solidarité paysanne qu’elle véhicule qui vient au secours des populations urbaines pour leur assurer le ravitaillement, est même valorisante. Pétain ne déclare-t-il pas dans son discours du 1er janvier 1941, «Je m’adresse aux paysans de France. Il faut qu’ils tirent de la terre tout ce qu’elle peut donner. Les rendements devront être augmentés en dépit de toutes les difficultés» Ou bien encore, «Paysans, mes amis, je vous fais confiance et je compte sur votre dévouement pour m’aider à relever la France».

Le retour à la terre

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Le maréchal Pétain en Gascogne. Septembre 1941. © LAPI / Roger- Viollet 2072-13, document, La France pendant la seconde guerre mondiale.

La propagande pétainiste s’empare de ces thèmes pour mettre en avant la paysannerie et l’artisanat par l’intermédiaire d’une presse spécialisée, d’affiches, de brochures, d’émissions radiophoniques et de documentaires diffusés dans les salles de cinéma, l’idée première étant d’affirmer que la paysannerie est garante de l’ordre social face à la culture ouvrière et citadine, jugée responsable, entre autres, de la défaite. Afin d’enrayer l’hémorragie des campagnes, une Mission de restauration paysanne est créée pour remettre en état les cultures abandonnées, tandis qu’un Service civique rural est mis en place, en mars 1941, qui fait participer les jeunes aux grands travaux agricoles pour pallier la main-d’œuvre masculine manquante. Un «pécule de retour à la terre» est alloué, en mai 1941, aux familles ayant un enfant à charge qui, exerçant une profession industrielle ou commerciale, s’engagent à pratiquer un métier agricole pendant au moins six mois.

L’action du régime de 1940 en matière d’organisation du territoire apparaît paradoxale. L’«ordre nouveau» dont il est question se fonde sur la reconstitution d’une société rurale anachronique. Partant d’une philosophie réactionnaire et conservatrice, le maréchal Pétain veut faire naître la France nouvelle, celle des provinces gardiennes des traditions. Le projet initial de la Révolution nationale, d’inspiration réactionnaire et contre-révolutionnaire, s’est avéré être un échec, le «retour à la terre» a été très limité et la renaissance des cultures des vieilles provinces de France en est restée à ses débuts. Il est certain que l’avenir appartient de toutes évidences à la grande exploitation moderne non pas à la polyculture vieillotte comme le fait la politique de Pétain. Le petit paysan va perdre pieds petit à petit.

En revanche, le régime de Pétain s’est avéré constituer une étape décisive dans la modernisation de l’action de l’État avec les premières mesures d’aménagement du territoire, dans le cadre du premier plan décennal de 1941, la création des premières administrations régionales, avril 1941, le début d’une politique publique d’urbanisme loi de juin 1943.

La loi du 15 Juin 1943 constitue une étape essentielle, il s’agit de la première grande loi dont l’objet est d’organiser la gestion de l’urbanisme d’une manière cohérente en France. Ce texte a donné à l’État la maîtrise de l’urbanisme en imposant une réforme en trois grands volets : la création d’une administration spécifique, la refonte des projets d’aménagement, et le renforcement sujetions d’urbanisme. Cette loi pose donc les bases de notre urbanisme réglementaire contemporain. L’explosion démographique qui a suivi la deuxième guerre mondiale a conduit l’État à intervenir encore plus directement en la matière pour faire face à la poussée urbaine induite et, sur sa lancée, à développer la législation en la matière.

La Délégation générale à l’équipement national, DGEN, et son plan vont être à l’origine d’une autre innovation en France, le lancement de la politique d’aménagement du territoire, esquissée par Clémentel en 1919 et institutionnalisée sous le régime de Pétain. Selon Isabelle Couzon , chargée d’études à la DATAR, «Les fondements de la politique d’aménagement du territoire en France doivent être appréhendés au miroir de la série de rapports réalisés entre 1942 et 1945 par une équipe d’agrégés d’histoire et géographie, encadrés par un ingénieur, Gabriel Dessus, au sein des services de la Délégation générale à l’équipement national, DGEN». La DGEN s’attache notamment à la préparation d’une «décentralisation industrielle».

La suite sera 44 le droit au travail et la protection sociale.

Références,

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://clicnet.swarthmore.edu/a
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Caziot
http://www2.cndp.fr/memoire/resistance/pdf/Concours_resistance_7-12.pdfw
http://www.chambragri2b.fr/lachambre/histoire.php
http://www.coin-urbanisme.org/urbanisme/emergence.html