gloire et trahison.


Support Wikipedia Philippe Pétain aura tout eu, il passera de la gloire d’un grand soldat de la première guerre mondiale à la déchéance pour collaboration avec l’ennemi après la seconde guerre mondiale. Cela pourrait résumer ce grand homme à la fois vénéré, aimé de ses soldats, plébiscité par les Français après la défaite de 40 puis condamné à mort. Il fallait en 40 un homme qui incarna la France, celle de la victoire sur les Allemands, il n’y avait que lui, et pour beaucoup, il se sacrifia. Échappant à la peine de mort gracié par le général de Gaulle à la libération, il fut condamné à la perpétuité, il meurt exilé à l’Île d’Yeu. Jugé par la Haute Cour d’avril à juillet 1945 pour intelligence avec l’ennemi, Pétain ne devait prononcer qu’une courte déclaration, que le pouvoir lui avait été donné démocratiquement et qu’il en avait usé pour protéger le peuple Français, ce qui fut très largement contesté. Les pleins pouvoirs lui avaient été donnés le 10 juillet 1940 par les députés de la IIIème république. Condamné à la peine de mort, à l’indignité nationale, et à la confiscation de ses biens. Son procès et sa condamnation furent un déchirement pour le peuple Français, il avait été, aux heures les plus sombres après cette lamentable défaite, notre seul recours. A l’armistice il avait su préserver une partie de la France la zone sud et beaucoup de Français lui en était reconnaissant. Un tel pacte avec les Allemands ne se fait pas sans concessions, et il avait été plébiscité et écouté. Sa devise était Travail Famille Partie, elle était placardée sur les murs de Paris et d’ailleurs. Nous, résignés, nous le comprenions, nous pensons qu’il avait raison. Nous ne savions pas qu’il était d’obédience fasciste et antisémite, c’était pour nous un Grand Français. Il faut reconnaître qu’à cette époque, l’affaire Dreyfus était encore très présente dans les esprits.

L’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940 fut la rencontre entre Philippe Pétain et Adolf Hitler, elle à lieu dans la gare de Montoire-sur-le Loir, Loir et Cher. Elle confirma la collaboration de Pétain et son penchant national socialiste en acceptant la collaboration entre le gouvernement de 1940 et les Allemands, voir La Franc-maçonnerie dossier suite 12 du Front populaire à la seconde guerre mondiale. Pourquoi, ce Grand Français a-t-il accepté cette collaboration ? Pouvait-il faire autrement ?

Les juifs étaient chassés, pourchassés par les Allemands et les Français. C’était un fait, et Pétain partageait cette opinion, il a ouvertement participé à la politique d’exclusion des juifs du gouvernement de 1940, installé à Vichy géré par Pierre Laval qu’il a voulu chasser le 13 mai 1940. Sous la pression Allemande, Laval qui a retrouvé sa santé est rappelé par Pétain et la politique collaborationniste s’accentue. Pétain espérait, par cette collaboration avec les Allemands, faire occuper par la France, dans cette nouvelle Europe nationale socialiste, une place de choix. Cette fascisation et cette tâche d’antisémitisme le condamnera moralement et matériellement d’autant plus qu’un document du gouvernement de 1940 récemment découvert et identifié, annoté de sa main, confirmera qu’il établissait un statut des juifs encore plus répressif puisqu’il s’appliquait à tous les juifs qu’ils soient Français ou étrangers. Initialement le projet prévoyait d’épargner les juifs descendant de juifs nés Français ou naturalisés avant 1860. Lors de l’affaire Dreyfus Pétain qui était capitaine et saint-cyrien, il confiera ultérieurement n’avoir pas cru en la culpabilité de Dreyfus qui lui, était polytechnicien, et quand on connait la rivalité entre ces deux écoles cet aveu prend toute son importance. Néanmoins, il accusa le capitaine Dreyfus de ne pas avoir su se défendre et dira avoir considéré normal de le sacrifier à la réputation de l’armée.

veldhiv.1290943402.jpgLa responsabilité de Pétain par l’intermédiaire de Laval dans la rafle du Vel’div est écrasante, il n’a rien fait pour l’en empêcher, voir La Franc-maconnerie dossier suite 12. 13.152 personnes sont appréhendées par la police Française les 16 et 17 juillet 1942, y compris 4.000 enfants de moins de 16 ans que les nazis n’avaient pas formellement réclamés, mais Laval voulait qu’ils aillent en Pologne du Sud cultiver les terres de l’État juif. Ce fut beaucoup, et néanmoins deux fois moins que le quota fixé par les Allemands et la préfecture de police ! Les actes de solidarité heureusement n’ont pas manqué, quelques policiers ont laissé fuir leurs victimes, des concierges, des voisins, des anonymes ont ouvert leurs portes et caché des Juifs…Plus de 8.000 personnes dont une majorité d’enfants vont s’y entasser pendant plusieurs jours, parfois jusqu’au 22 juillet, dans des conditions sordides, pas de couchage, ni nourriture, ni eau potable, avec un éclairage violent jour et nuit, au milieu des cris et des appels de haut-parleurs. Seuls trois médecins et une dizaine d’infirmières de la Croix-Rouge sont autorisés à intervenir. Les familles du Vél d’Hiv furent transférées de la gare d’Austerlitz vers les camps d’internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Au mois d’août suivant, les mères sont enlevées à leurs enfants par les gendarmes et convoyées vers les camps d’extermination de Pologne. Les enfants seront à leur tour envoyés deux semaines plus tard à Auschwitz-Birkenau. Aucun n’en reviendra. Les internés de Drancy prennent également le chemin d’Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines tout au plus reviendront de l’enfer. La rafle scelle la collaboration entre Vichy et l’occupant Allemand. Mais elle entraîne aussi une fracture dans l’opinion Française, jusque-là massivement indifférente ou attentiste. Beaucoup de citoyens basculent dans la Résistance, plus ou moins active, d’autres, à l’inverse, se radicalisent et basculent dans l’antisémitisme et la collaboration, éléments tirés de la référence 16 juillet 1942 La rafle du Vel’div.

La série d’articles qui vont suivre porteront sur la première guerre mondiale jusqu’à l’armistice le 11 novembre 1918. La seconde partie portera sur le régime gouvernemental de 1940 installé à Vichy communément appelé à tord «régime de Vichy». Cette étude de notre passé récent est le fruit de recherches sur la toile, elle n’a aucune prétention, beaucoup d’écrits ont été publiés, ce n’est qu’un travail de synthèse auquel j’apporte ma modeste contribution pour mon souvenir, ce blog est mon reflet. Les références consultées sont non seulement intégrées au texte mais rappelées en fin du dossier. La note de ce blog par Wikio Wikio - Top des blogs

La suite 1 à cet article portera sur les origines de la première guerre mondiale.