gloire et trahison.
Philippe Pétain aura tout eu, il passera de la gloire d’un grand soldat de la première guerre mondiale à la déchéance pour collaboration avec l’ennemi après la seconde guerre mondiale. Cela pourrait résumer ce grand homme à la fois vénéré, aimé de ses soldats, plébiscité par les Français après la défaite de 40 puis condamné à mort. Il fallait en 40 un homme qui incarna la France, celle de la victoire sur les Allemands, il n’y avait que lui, et pour beaucoup, il se sacrifia. Échappant à la peine de mort gracié par le général de Gaulle à la libération, il fut condamné à la perpétuité, il meurt exilé à l’Île d’Yeu. Jugé par la Haute Cour d’avril à juillet 1945 pour intelligence avec l’ennemi, Pétain ne devait prononcer qu’une courte déclaration, que le pouvoir lui avait été donné démocratiquement et qu’il en avait usé pour protéger le peuple Français, ce qui fut très largement contesté. Les pleins pouvoirs lui avaient été donnés le 10 juillet 1940 par les députés de la IIIème république. Condamné à la peine de mort, à l’indignité nationale, et à la confiscation de ses biens. Son procès et sa condamnation furent un déchirement pour le peuple Français, il avait été, aux heures les plus sombres après cette lamentable défaite, notre seul recours. A l’armistice il avait su préserver une partie de la France la zone sud et beaucoup de Français lui en était reconnaissant. Un tel pacte avec les Allemands ne se fait pas sans concessions, et il avait été plébiscité et écouté. Sa devise était Travail Famille Partie, elle était placardée sur les murs de Paris et d’ailleurs. Nous, résignés, nous le comprenions, nous pensons qu’il avait raison. Nous ne savions pas qu’il était d’obédience fasciste et antisémite, c’était pour nous un Grand Français. Il faut reconnaître qu’à cette époque, l’affaire Dreyfus était encore très présente dans les esprits.
L’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940 fut la rencontre entre Philippe Pétain et Adolf Hitler, elle à lieu dans la gare de Montoire-sur-le Loir, Loir et Cher. Elle confirma la collaboration de Pétain et son penchant national socialiste en acceptant la collaboration entre le gouvernement de 1940 et les Allemands, voir La Franc-maçonnerie dossier suite 12 du Front populaire à la seconde guerre mondiale. Pourquoi, ce Grand Français a-t-il accepté cette collaboration ? Pouvait-il faire autrement ?
Les juifs étaient chassés, pourchassés par les Allemands et les Français. C’était un fait, et Pétain partageait cette opinion, il a ouvertement participé à la politique d’exclusion des juifs du gouvernement de 1940, installé à Vichy géré par Pierre Laval qu’il a voulu chasser le 13 mai 1940. Sous la pression Allemande, Laval qui a retrouvé sa santé est rappelé par Pétain et la politique collaborationniste s’accentue. Pétain espérait, par cette collaboration avec les Allemands, faire occuper par la France, dans cette nouvelle Europe nationale socialiste, une place de choix. Cette fascisation et cette tâche d’antisémitisme le condamnera moralement et matériellement d’autant plus qu’un document du gouvernement de 1940 récemment découvert et identifié, annoté de sa main, confirmera qu’il établissait un statut des juifs encore plus répressif puisqu’il s’appliquait à tous les juifs qu’ils soient Français ou étrangers. Initialement le projet prévoyait d’épargner les juifs descendant de juifs nés Français ou naturalisés avant 1860. Lors de l’affaire Dreyfus Pétain qui était capitaine et saint-cyrien, il confiera ultérieurement n’avoir pas cru en la culpabilité de Dreyfus qui lui, était polytechnicien, et quand on connait la rivalité entre ces deux écoles cet aveu prend toute son importance. Néanmoins, il accusa le capitaine Dreyfus de ne pas avoir su se défendre et dira avoir considéré normal de le sacrifier à la réputation de l’armée.
La responsabilité de Pétain par l’intermédiaire de Laval dans la rafle du Vel’div est écrasante, il n’a rien fait pour l’en empêcher, voir La Franc-maconnerie dossier suite 12. 13.152 personnes sont appréhendées par la police Française les 16 et 17 juillet 1942, y compris 4.000 enfants de moins de 16 ans que les nazis n’avaient pas formellement réclamés, mais Laval voulait qu’ils aillent en Pologne du Sud cultiver les terres de l’État juif. Ce fut beaucoup, et néanmoins deux fois moins que le quota fixé par les Allemands et la préfecture de police ! Les actes de solidarité heureusement n’ont pas manqué, quelques policiers ont laissé fuir leurs victimes, des concierges, des voisins, des anonymes ont ouvert leurs portes et caché des Juifs…Plus de 8.000 personnes dont une majorité d’enfants vont s’y entasser pendant plusieurs jours, parfois jusqu’au 22 juillet, dans des conditions sordides, pas de couchage, ni nourriture, ni eau potable, avec un éclairage violent jour et nuit, au milieu des cris et des appels de haut-parleurs. Seuls trois médecins et une dizaine d’infirmières de la Croix-Rouge sont autorisés à intervenir. Les familles du Vél d’Hiv furent transférées de la gare d’Austerlitz vers les camps d’internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Au mois d’août suivant, les mères sont enlevées à leurs enfants par les gendarmes et convoyées vers les camps d’extermination de Pologne. Les enfants seront à leur tour envoyés deux semaines plus tard à Auschwitz-Birkenau. Aucun n’en reviendra. Les internés de Drancy prennent également le chemin d’Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines tout au plus reviendront de l’enfer. La rafle scelle la collaboration entre Vichy et l’occupant Allemand. Mais elle entraîne aussi une fracture dans l’opinion Française, jusque-là massivement indifférente ou attentiste. Beaucoup de citoyens basculent dans la Résistance, plus ou moins active, d’autres, à l’inverse, se radicalisent et basculent dans l’antisémitisme et la collaboration, éléments tirés de la référence 16 juillet 1942 La rafle du Vel’div.
La série d’articles qui vont suivre porteront sur la première guerre mondiale jusqu’à l’armistice le 11 novembre 1918. La seconde partie portera sur le régime gouvernemental de 1940 installé à Vichy communément appelé à tord «régime de Vichy». Cette étude de notre passé récent est le fruit de recherches sur la toile, elle n’a aucune prétention, beaucoup d’écrits ont été publiés, ce n’est qu’un travail de synthèse auquel j’apporte ma modeste contribution pour mon souvenir, ce blog est mon reflet. Les références consultées sont non seulement intégrées au texte mais rappelées en fin du dossier. La note de ce blog par Wikio
La suite 1 à cet article portera sur les origines de la première guerre mondiale.
Bravo, [b]Anido[/b], pour cette préface de ce long travail historique sur cet homme très controversé, que fut le [b]Maréchal Philippe Pétain[/b] !
Avec toute mon amitié,
[b]Dominique[/b]
[i][u][b]**********************************[/b][/u][/i]
Voici le document, qui permet de dire que le Maréchal Philippe Pétain fut bien celui qui accepta, donc promulga, les lois portant statut des Juifs !
Cette illustration, ci-dessous soumise, a été publiée, en date du par [b]Ensemble, réussir Vichy [i]Le blog du groupe municipal à la mairie de Vichy[/i][/b], en date du 13 octobre 2010, [u]par[/u] [b]vichyensemble[/b]
[img]http://vichycestuneville.files.wordpress.com/2010/10/statuts_1.jpg?w=119&h=150[/img]
[b
[url]]http://vichyensemble.wordpress.com/2010/10/13/le-document-sur-le-statut-des-juifs-annote-de-la-main-de-petain-est-confirme-comme-«authentique»/[/url]
[/b]
[b]Histoire
80 parlementaires ont voté contre l’abolition du régime républicain
A partir de cette date, Vichy devient, pendant plus de quatre ans, la Capitale de l’Etat Français.
Le 10 juillet 1940, 600 députés et sénateurs étaient réunis dans la Salle de l’Opéra de Vichy. 80 parlementaires ont refusé de voter les pouvoirs constituants au gouvernement Pétain.
Voici leurs noms : Bienvenue à Vichy, [i]Site officiel de la Ville[/i] [url]http://www.ville-vichy.fr/80_parlementaires.htm[/url]
[/b]
[b]Ils refusèrent leurs voix à la dictature de Pétain : [i]Les Quatre-Vingts[/i][/b]
[img]http://www.80-vichy.fr/ressources_graphiques/bandeau_cadre_droit.jpg[/img]
[b][i]Rotonde des quatre-vingts, à Versailles, elle est le passage obligé pour entrer au Musée des grands événements des Républiques et dans la salle des Congrès où ont lieu les révisions constitutionnelles.
En 1996 après le décès de Maurice Montel, le dernier des 80, en hommage à la mémoire de ces parlementaires qui ont défendu l’honneur de la République, sur proposition de M. Philippe Seguin, président de l’Assemblée nationale, le bureau de l’assemblée a décidé de dénommer ainsi cette rotonde d’entrée et, sur le mur, de mettre les photos des Quatre-vingts et quelques textes de l’époque dont celui de la motion Badie[/i].
Jean MARIELLE
[i]Président du Comité en l’honneur des Quatre-Vingts parlementaires du 10 juillet 1940[/i]
[url]http://www.80-vichy.fr/[/url]
[/b]
[b]État français
(1940-1944)
Maréchal Philippe Pétain
[i]12 avril 1940 – 20 août 1944, Chef de l’Etat français… Fut aussi Président du Conseil des Ministres du 12 juillet 1940 au 18 avril 1942[/i]
Pierre Laval
[i]18 avril 1942 – 20 août 1944, en tant que Président du Conseil des Ministres[/i]
Amiral François Darlan
[i]10 février 1941 – 17 avril 1942, en tant que Vice Président du Conseil des Ministres[/i]
Pierre-Étienne Flandin
[i]13 décembre 1940 – 9 février 1941, en tant que Vice Président du Conseil des Ministres[/i]
Pierre Laval
[i]12 juillet 1940 – 12 décembre 1940, en tant que Vice Président du Conseil des Ministres [/i]
[u]Site de e-Chronologie[/u] : [url]http://www.e-chronologie.org/france/preminis.php[/url]
[/b]
[b]Dominique [/b]bonjour,
Merci pour toutes ces informations.
Je manquerais pas de les utiliser lorsque je serais parvenu au régime de 1940.
Je n’ai pas encore terminé la première guerre mondiale.
Bien à toi,
Anido
[b][u]Voici, ci-dessous, l’explication, que Gérard Charasse, [i]Député de l’Allier[/i], donna pour expliquer le dépôt de sa Proposition de Loi [i]visant à substituer, dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain »[/i][/u] [ [url]http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0729.asp[/url] ][/b] :
[quote][quote][quote][b][u]EXPOSÉ DES MOTIFS[/u]
[i]Mesdames, Messieurs,
Depuis plus de cinquante années, diverses appellations utilisant le nom de la ville de Vichy servent à désigner le régime de l’État français né du vote du 10 juillet 1940.
Tandis que, d’année en année, l’opposition des quatre-vingts parlementaires ayant voulu défendre la République reçoit un hommage grandissant, l’utilisation du nom de la ville de Vichy dans un sens négatif s’étend, allant jusqu’à prendre des formes substantivées censées désigner la trahison ou l’esprit de capitulation.
Or, après l’appel du 18 juin du général de Gaulle, cette ville a accueilli le deuxième acte de résistance: celui des quatre-vingts parlementaires qui ont refusé d’installer un régime d’exception et xénophobe.
Afin que ce second événement prenne le pas dans l’expression, comme il l’a pris dans l’Histoire, sur la seule installation du régime de l’État français à Vichy, il convient d’inciter, dans les textes d’origine privée, et d’obliger, dans les textes officiels, la substitution d’une dénomination de nature à rappeler le mode d’avènement de ce régime et son caractère autocratique à celles se référant à la ville de Vichy.
Les travaux menés depuis plusieurs années par le Comité en l’honneur des quatre-vingts parlementaires du 10 juillet 1940, avec des historiens, des parlementaires et des citoyens, a permis de proposer l’appellation « dictature de Pétain ».[/i][/b][/quote][/quote][/quote]
[b][u]Suite des explications données par Gérard Charasse[/u] :[/b]
[quote][quote][quote][i][b]Depuis plus de cinquante années, diverses appellations utilisant le nom de la ville de «Vichy» servent à désigner le régime de l’État français né du vote du 10 juillet 1940. Tandis que, d’année en année, l’opposition des quatre-vingts parlementaires ayant voulu défendre la République reçoit un hommage grandissant, l’utilisation du nom de la ville de «Vichy» dans un sens négatif s’étend, allant jusqu’à prendre des formes substantivées censées désigner la trahison ou l’esprit de capitulation.
Or, après l’appel du 18 juin du général de Gaulle, notre ville a accueilli le deuxième acte de résistance : celui des quatre-vingts parlementaires qui ont refusé d’installer un régime d’exception et xénophobe. Afin que ce second événement prenne le pas dans l’expression, comme il l’a pris dans l’Histoire, sur la seule installation du régime de l’État français à «Vichy», il convient d’inciter, dans les textes d’origine privée, et d’obliger, dans les textes officiels, la substitution d’une dénomination de nature à rappeler le mode d’avènement de ce régime et son caractère autocratique à celles se référant à la ville de «Vichy».
Les travaux menés depuis plusieurs années par le Comité en l’honneur des quatre-vingts parlementaires du 10 juillet 1940, avec des historiens, des parlementaires et des citoyens, ont permis de proposer l’appellation « dictature de Pétain ».[/b][/i][/quote][/quote][/quote]
[i][b]2.[/b][/i] [b][u]Suite des explications données par Gérard Charasse[/u] :[/b]
[quote][quote][quote][i][b]L’utilisation de cette expression peut vous choquer et il me semble utile de revenir sur sa genèse qui, finalement, rend aux faits leur place, quand cette période reste le plus souvent décrite sous une influence passionnée, l’histoire cédant alors par trop de terrain à des positionnements qui lui sont étrangers.
Devant la débâcle de nos armées, en juin 1940, le gouvernement se replie à Bordeaux. Un débat se fait jour : signer l’armistice ou continuer le combat.
Cette deuxième position, qui peut étonner aujourd’hui, était liée à l’état des forces françaises en Afrique du Nord. Selon l’inventaire détaillé établi par le général Merglen, nous y comptons alors huit divisions d’infanterie, une division et deux brigades de cavalerie, plus des unités diverses soit 10.000 officiers et 400.000 hommes de troupes et sous-officiers entraînés depuis huit mois sur ce terrain.
L’équipement des militaires est consitué de 400 chars, 1200 pièces d’artillerie et 800 avions modernes avec leurs équipages transférés, le 16 juin 1940, sur ordre du général Weygand. La Marine a reçu l’ordre de Darlan de gagner les ports d’Afrique du Nord. La logistique suit et l’on fait état de réserves en pièces de rechange et munitions pour plusieurs mois ainsi que de vingt pétroliers et plusieurs navires marchands. Il faut également rappeler qu’à la fin de1938, après Munich, Edouard Daladier, président du conseil des ministres, désireux de disposer d’une une aviation supérieure à celle l’Allemagne, avait fait commander 1.000 avions aux Etats-Unis et qu’une usine de montage avait été construite à Casablanca. Les premières livraisons avaient eu lieu en décembre 1939.[/b][/i] [/quote][/quote][/quote]
[b][i]3.[/i] [u]Suite des explications données par Gérard Charasse[/u] : [/b]
[quote][quote][quote][i][b]De plus, les marines anglaise et française ont la maîtrise de la Méditerranée avec les bases de Gibraltar, Malte, Alexandrie, Tunis, Mers-el-Kébir et sur l’Atlantique Casablanca et Dakar. Le « pont espagnol » nécessaire à l’Allemagne pour venir combattre la France en Afrique du Nord est de plus fragile avant d’être catégoriquement refusé à Hitler par Franco le 3 octobre 1940.
L’idée de continuer le combat n’était donc pas une utopie comme, encore maintenant, certains voudraient le faire croire. Néanmoins, une partie de ses ministres se ralliant à l’idée d’un armistice, le 16 juin 1940, Paul Reynaud démissionne. Le maréchal Pétain lui succède et forme un nouveau gouvernement composé de militaires et d’hommes politiques assez partisans d’un armistice. Le lendemain 17 juin, le maréchal Pétain dit de cesser le combat et s’adresse à l’Allemagne pour connaître ses conditions pour conclure un armistice.
Les ministres du nouveau gouvernement Pétain, même s’ils étaient tous partisans de l’armistice, ne le souhaitaient pas à n’importe quelles conditions. Le 19 juin 1940, dès que l’Allemagne accepte de discuter des conditions d’un armistice, le gouvernement se réunit et décide, en accord avec Pétain, que, pour entamer les discussions, il convient que le gouvernement ne soit pas à la merci de l’ennemi. Il est donc décidé de son transfert à Alger avec un départ vers Port-Vendres dès le lendemain, 20 juin 1940, dans l’après midi. Le président de la République et les présidents des Chambres devaient partir pour Alger alors que Pétain resterait en France avec quelques ministres — essentiellement des militaires — pour discuter l’armistice. Les pouvoirs sont donc délégués à Camille Chautemps, vice-président du Conseil, pour gouverner depuis Alger si les conditions proposées par l’Allemagne sont jugées inacceptables. Un paquebot, le Massilia, est mis à la disposition des parlementaires décidant de suivre le gouvernement, ce paquebot devant également transférer les archives et le personnel des Chambres en Afrique du Nord.[/b][/i][/quote][/quote][/quote]
[b][i]4.[/i] [u]Suite des explications données par Gérard Charasse[/u] : [/b]
[quote][quote][quote][b][i]Pétain et Alibert, son secrétaire d’Etat, firent volontairement échouer ce départ auquel ils étaient opposés, en décidant de conclure l’armistice avant que son gouvernement ne soit à l’abri. Lorsque Paul Baudoin, ministre des affaires étrangères, demanda à Pétain ce qu’il ferait si le président de la République persistait dans cette décision de départ, Pétain répondit « Eh bien, je le ferai arrêter ».
L’armistice fut signé le 22 juin avec l’Allemagne et le 24 avec l’Italie, prenant effet le 25 juin à zéro heure. Le 23 juin, Laval entrait au gouvernement comme ministre d’Etat et le 28 juin, il en devenait le vice-président en remplacement de Camille Chautemps qui avait démissionné de ce poste dès la signature de l’armistice…./…
Le 10 juillet 1940, les parlementaires, réunis en Assemblée nationale accordèrent le pouvoir constituant au gouvernement de la République présidé par le maréchal Pétain en votant, par 569 voix contre 80, le projet de loi qui leur était présenté.
Dans les jours qui précédèrent le vote, les déclarations successives de Laval affichant son désir d’une constitution calquée sur celles de l’Allemagne et de l’Italie, firent naître des contestations tant chez les députés que chez les sénateurs au point que le 9 juillet, Pétain et Laval n’étaient plus assurés de recueillir une majorité sur leur projet de loi. Ils lui ont donc apporté une modification majeure en ajoutant au début de la dernière phrase du projet de loi que « [la nouvelle constitution] sera ratifiée par la nation et appliquée par les assemblées qu’elle aura crées». Le gouvernement présidé par Pétain devait donc, jusqu’à la ratification d’une nouvelle constitution, gouverner dans le cadre de la Constitution en vigueur. Cette modification du projet de loi explique, en grande partie, son approbation par 569 voix.
Ces précisions démontrent, sans équivoque, que la vérité historique est un rien éloignée de ce que nous transmet la mémoire collective lorsqu’elle indique que « le 10 juillet 1940, les parlementaires ont accordé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain ».[/i][/b][/quote][/quote][/quote]
[b][i]5.[/i] [u]Suite des explications données par Gérard Charasse[/u] : [/b]
[quote][quote][quote][i][b]En contradiction avec le texte voté et ses dispositions instaurant un contrôle des chambres législatives, Pétain va signer trois actes constitutionnels, non ratifiés. Par ceux-ci, le gouvernement de la République est censé ne plus exister car Pétain s’arroge le titre de Chef de l’Etat, supprimant le poste de Président de la République ; il ajourne les Chambres et abroge l’article de la Constitution qui en fixait les conditions de convocation. Pour terminer, il s’accorde les pouvoirs législatif, exécutif et in fine le pouvoir judiciaire.
Les 12 et 13 juillet, il constitue un nouveau gouvernement à sa dévotion qui n’est plus le gouvernement de la République à qui le pouvoir constituant avait été délégué. Dans ce nouveau gouvernement, Laval reste vice-président et Alibert ministre de l’intérieur. Par deux remaniements ministériels des 17 juillet et du 6 septembre, Pétain élimine tous les parlementaires avant, le 4 octobre, de demander à rencontrer Hitler à Montoire, rencontre qui débouchera, le 30 octobre, sur « l’entrée de la France dans la collaboration », c’est-à-dire la mise au service de l’Allemagne nazie de tout le potentiel français (administration, police, agriculture, industrie) allant ainsi bien au delà du texte de l’armistice, signé dans les conditions décrites ci-dessus.
L’accaparement du pouvoir judiciaire par Pétain est souvent discutée. L’histoire du régime est pourtant émaillée de preuves. Il peut s’agir de créer des juridictions d’exception où les droits ne sont plus garantis comme les 20 juillet 1940 avec la création de la Cour Suprême de Justice, 4 octobre 1941 avec le tribunal de justice politique qui propose des peines que Pétain prononce. Le régime multiplie également les peines administratives comme les 3 septembre avec la loi autorisant les préfets à prononcer des mesures d’internement administratif, le 7 août 1941 avec la création de sections spéciales par région qui peuvent condamner à mort, sans recours, les personnes désignées par le régime. Enfin, ce régime prend des mesures contraires aux textes constitutionnels comme le 27 août avec l’abrogation du décret réprimant les injures raciales et religieuses ou le 8 octobre avec la loi sur le statut des juifs.
A lire froidement cette histoire, tout rapproche ce régime d’exception de la dictature. Qu’elle soit comprise dans sa définition de l’encyclopédie, comme un régime politique dans lequel les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont entre les mains d’un même individu, d’un même groupe d’individus, aucune forme de contestation du régime n’étant tolérée, ou dans celles, plus abouties, des philosophes politiques comme Hannah Arendt, Montesquieu et même Platon, le régime mis en place par Philippe Pétain a toutes les caractéristiques de cette forme de gouvernement.[/b][/i][/quote][/quote][/quote]
[b][i]6.[/i] [u]Suite & fin des explications données par Gérard Charasse[/u] :[/b]
[quote][quote][quote][i][b]La présomption d’élection — qui est historiquement fausse mais assez répandue — n’y changerait rien, pas davantage d’ailleurs que l’histoire personnelle d’un héros de la Nation qui, l’âge et la veulerie alentour aidant, se retrouvera dans les habits d’un tyran ordinaire. Il ne sera ni le premier ni le dernier homme politique de l’histoire à servir avant de se servir et, sous le coup d’une dérive cent fois expliquée, à glisser, sûr que son jugement seul valait mieux que celui des Français réunis, vers le pouvoir personnel et les penchants détestables qui toujours l’accompagnent.
La dictature, comme parenthèse dans un régime républicain, est répandue dans l’histoire. La dictature constitutionnelle, simple parenthèse de césarisme telle qu’elle exista à Rome ou sous le second Directoire (1797-1799), la Constitution de l’an VIII (13 décembre 1799 ) qui prévoyait la suspension de l’«empire de la Constitution » (art. 92 ), le recours abusif à ces ordonnances sous la présidence de Hindenburg, de 1925 à 1934 qui transforma progressivement la république de Weimar en un régime présidentiel autoritaire, les pleins pouvoirs donnés à Hitler en 1933 par le Reichstag pour refondre progressivement les «lois fondamentales » et installer le IIIe Reich, tous ces régimes répondent à cette définition.
La France n’a qu’intérêt à reconnaître cette période telle qu’elle fut. Il ne s’agit pas de juger ceux qui, un instant ou plus longtemps, ont pu penser ou pensent encore du bien de cette parenthèse. Il ne s’agit pas davantage de nier l’histoire de Pétain qui reste un acteur de la première guerre mondiale. L’objet unique de ce texte est de faire que la France regarde enfin cette période en face et qu’elle dise, sans y attacher l’un ou l’autre, ce que fut ce régime afin que le mécanisme de cette dérive connu, les signes avant-coureurs en soient identifiés.
Telles sont les raisons qui m’ont conduit à faire cette proposition. Elle choquera sans doute et je nourris l’espoir qu’elle puisse déboucher sur un débat qui puisse enfin faire accepter, comme un morceau de notre histoire, cet épisode dont nous devons tirer leçon. Dans le cadre de ce débat, l’appellation que je propose peut naturellement évoluer.[/b][/i][/quote][/quote][/quote]
[quote][b][i]… Merci pour toutes ces informations.
Je manquerais pas de les utiliser lorsque je serais parvenu au régime de 1940.
Je n’ai pas encore terminé la première guerre mondiale…[/i][/b] [/quote]
[b]Anido[/b],
bonjour…
Ton article, en fait ton chapitre introductif, m’a énormément plu… Ci-dessus, tu trouveras encore d’autres éléments donnés par [b]Gérard Charasse[/b], qui, j’espère, t’aideront pour la suite de ton dossier !
Amitiés,
[b]Dominique[/b]
[b]Dominique[/b],
Je vais imprimer ces explications de Gérard Charasse.
Je prendrais certainement des éléments, mais, il faut que tu saches que j’ai beaucoup à lire et à condenser.
Pour le moment, je ne suis pas arrivé à ce régime de 1940, j’ai encore beaucoup de travail.
Bien à toi,
Anido
Un million et demi de Prisonniers….transformés en OTAGES aux mains du moustachu de Berlin, il y avait de quoi ligoter les mains du Maréchal…..Savez-vous également qu’après le « Congrès de Vienne » (1815) des règles avaient été établies pour définir les droits et devoirs des armées d’occupation…dont un article autorisant la réquisition des forces de police et gendarmerie…..( Vel d’Hiv..)Que faire lorsque l’on a derrière son « Luc » un feldgrau et son Mauser…..J’ai vécu tout cela…..!!! Allez Vive la Constitution de 58….MONARCHIE Républicaine…..!!Réfléchissons, mes cadets !!
Bonjour,
Ce qui est intéressant, et peut-être paradoxal, est que parmi les historiens qu’on a taxé d’indulgence pour l’Etat français, figurent deux auteurs juifs : Robert Aron et François-Georges Dreyfus (pour être précis, le second s’est par la suite converti au protestantisme). Est-ce (entre autres) parce que le premier a été aidé par Jean Jardin (chef du cabinet de Pierre Laval et père de l’écrivain Alexandre Jardin) et que le second a obtenu des faux papiers grâce à un préfet de l’administration pétainiste qu’ils ont une vision plus nuancée que d’autres, même si ils ne passent pas sous silence les erreurs, fautes et crimes commis sous la responsabilité de ce régime ? C’est possible.
Quant aux 80 parlementaires qui ont refusé de voter les pleins pouvoirs au Maréchal, je crois savoir que le Général De Gaulle ne les considérait pas comme de vrais résistants : pour lui, ils cherchaient d’abord à « défendre leur fromage ».
Bonne journée,
Amicalement,
Frédéric.
[b]Burdinus[/b] bonsoir,
J’ai essayé de trouver la référence de votre affirmation concernant [b]un article autorisant la réquisition des forces de police et gendarmerie[/b]….Dans les devoirs des armées d’occupation, je n’ai rien trouvé dans ce qui est publié sur le Congrès de Vienne de 1815.
Pouvez-vous citer la référence de votre affirmation !
Bien à vous,
Anido
[b]Frédéric Valandré[/b] bonsoir,
Il s’agit je suppose de la thèse du double jeu collaboration en apparence résistance en réalité ou bouclier au sein du gouvernement Pétain, montrant ainsi que dans son entourage, il y avait un frein à la collaboration
La publication en 1990 d’une nouvelle Histoire de Vichy, qui se réfère abondamment aux travaux de l’écrivain Robert Aron, vise à réhabiliter partiellement le rôle joué par l’État Français. Sans aller jusqu’à réactiver totalement la thèse d’un « double jeu » de Vichy, François-Georges Dreyfus tend à souligner l’importance et la réalité des forces d’opposition à l’occupant présentes au sein de l’entourage même du maréchal Pétain et qui constituèrent, selon lui, dès 1940 un frein à l’effort de collaboration.
C’est l’écrivain Robert O.Paxon qui renouvela l’analyse historique de Vichy dans les années 1970 en dénonçant précisément la thèse du « double-jeu » Paxton écrit à ce sujet en 1997 « Le livre de François-Georges Dreyfus […] est une tentative pour ressusciter la thèse du bouclier et du double jeu développé par Robert Aron dans les années 1950.
J’aurais l’occasion de revenir sur ce point lors du dossier sur la France de 40-44.
Georges Dreyfus est condamné en 1992 pour « contrefaçon partielle » (qualification juridique du plagiat d’auteur)de l’historien Pascal Ory il avait recopier mots pour mots des passages de l’ouvrage de Pascal Ory.
Bien à vous,
Anido
Bonsoir Anido,
Je sais que François-Georges Dreyfus a été condamné pour plagiat concernant cet ouvrage. Pour ma part, je ne considére ni l’ouvrage de Robert Paxton, ni celui de Robert Aron ou de François-Georges Dreyfus comme une « Bible » sur le sujet : les uns et les autres sont dignes d’intérêt, même si on peut ne pas partager telle ou telle observation. Les travaux de Henri Amouroux (décédé en août 2007)méritent d’être connus également (je crois que c’est lui qui a rapporté l’anecdote du général De Gaulle sur « les 80 »).
Bonne soirée,
Bien cordialement,
Frédéric.
[b]Frédéric Valandré[/b] bonsoir,
Vous savez comme moi que dans ce genre de polémique la vérité est entachée de sentiments personnels. Je ne pense pas non plus Paxton ait raison, d’ailleurs j’ai acheté son livre que je devrais recevoir cette semaine, la France de Vichy 1940-1944.
Je n’ai pas trouvé les travaux d’Henri Amouroux concernant l’anecdote de de Gaulle sur « 80 »
Bien à vous,
Anido
Les ouvrages de Robert Aron et de F G Dreyfus sur Vichy étant complètement dépasszés par la recherche, ils n’intéressent plus que des lecteurs aussi fortement idéologisés que ces deux auteurs. Les bonnes synthèses donnant de façon claire les acquis de la recherche sont celles de jean-Pierre Azéma, certes ni Juif ni fils de résistant, bien au contraire, mais auteur honnête et solide.