La catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima qui menace la planète toute entière, relance le débat sur les risques liés à l’énergie nucléaire. Chaque pays remet actuellement en cause sa propre politique dans le domaine énergétique et envisage de faire une pause afin de voir s’il n’est possible d’évoluer vers d’autres énergies renouvelables. La question cruciale est de savoir si  on peut se passer aussi facilement du nucléaire ?

Si l’on fait le point de la situation du nucléaire dans le monde, on peut constater que la France avec 58 réacteurs, fournit près de 75 % de sa production électrique. C’est un véritable symbole propre à la France aussi bien de droite que de gauche, qui fait vivre des centaines de milliers de personnes et sur lequel il paraît impossible de revenir maintenant.

Le Japon avec 55 réacteurs fournit près de 30 % d’énergie nucléaire, mais contrairement à la France  elle a une production thermique (gaz et charbon) de près de 63 %.

L’Allemagne quant à elle, privilégie le thermique pour près de 67 % par rapport au nucléaire qui est de l’ordre de 23 % pour 17 réacteurs.

Les Etats-Unis avec 104 réacteurs, produisent environ 20 % d’énergie nucléaire contre 72 % d’énergie thermique. La Russie est dans le même créneau avec 16 % d’énergie nucléaire pour 32 réacteurs contre 69 % d’énergie thermique.

Seuls la Chine et le Brésil ont une production nucléaire inférieure à 5 % avec un nombre moindre de réacteurs.

Quel que soit le pays, la proportion des énergies renouvelables est relativement faible, elle varie de 0,4 %  en Chine à 6,6 % en Allemagne qui reste le pays qui a fait le plus d’effort dans ce domaine.

La France utilise les énergies renouvelables à hauteur de 2 % c’est peu par rapport à son engagement sur le nucléaire.

Pour la plupart des spécialistes, arrêter le nucléaire dans les plus brefs délais, provoquerait une crise sociale et économique de grande ampleur.

Il faudrait lancer à plein régime les moyens de production d’énergie les plus chers et parfois les plus polluants avec le développement des centrales au pétrole, au gaz et au charbon. Les centrales thermiques, tout comme l’éolien et le solaire ne suffiraient pas et les risques de délestage et de coupure d’électricité se multiplieraient.

Il n’y a pas de solution miracle immédiate, le plus raisonnable serait de réfléchir à une transition énergétique qui permettrait de passer d’ici 25 à 30 ans à une production électrique basée essentiellement sur des énergies propres telles que l’éolien, le solaire, la biomasse, le biogaz et la géothermie.

Ce passage transitoire devra s’accompagner aussi d’efforts en matière d’isolation des bâtiments et de « chasse au gaspi » en incitant les entreprises et l’ensemble de la population à réduire leur consommation énergétique.

Ce sont autant d’éléments sur lesquels il convient de bien réfléchir avant de se lancer dans des choix économiques et politiques d’avenir en matière énergétique.