Peut-on encore être malade ?

 Il y a des recettes qui fonctionnent à chaque fois. Prenez une catégorie sociale, par exemple les fonctionnaires, et essayez de la faire détester par les autres catégories sociales, ça marche à tous les coups.

Mettez en relation deux faits indéniables : que les fonctionnaires sont en moyenne plus souvent malades que les autres et qu’ils n’ont pas de jours de carence, et vous obtenez une indignation générale. Présenté comme cela, n’importe qui vous dira « c’est injuste ! » Oui, c’est injuste, mais s’il faut aligner le public sur le privé, pourquoi toujours choisir ce qui est le moins avantageux ? Et si on raisonnait autrement ? Si les salariés du privé prennent moins d’arrêts maladie que ceux du public, n’est-ce pas parce que ça leur coûte trop cher d’être malade. Combien de salariés vont travailler malades parce qu’ils ne peuvent pas se permettre de perdre trois jours (maintenant quatre) de salaire ? Ajoutez le fait de quelques-uns comme une généralité : les fonctionnaires qui abusent de la situation et prennent des congés maladie de complaisance avec la bénédiction de médecins qui tiennent à garder leur clientèle. Oui, il y en a, j’en ai connu mais de là à en faire une généralité, il y a une marge. Une fois de plus les députés UMP de la droite populaire se trompent de combat. S’il est juste de gommer les différences entre le public et le privé, il faut avant tout prendre le problème de la fraude à la racine et voir où sont les véritables abus. Si on veut faire des économies à ce niveau, il serait judicieux de voir d’où vient la plus grosse partie de la fraude. « La Cour des comptes estime que la fraude aux prestations sociales représente 2 à 3 milliards d’euros par an ». Il serait étonnant que la plus grande partie de cette somme soit le fait des tires-aux-flancs. Après s’être attaqué aux pauvres et aux chômeurs, voilà qu’on va faire passer les salariés malades pour des tricheurs.


3 réflexions sur « Peut-on encore être malade ? »

  1. Sarkozy le chevalier blanc, c’est quand même un comble ! De qui se moque-t-on ?
    Que PSA annonce 6000 suppressions d’emplois, ça ne le gène pas !
    Il oublie aussi de dire que la grande majorité des fraudes sociales sont liées au non versement des cotisations sociales des employeurs, y compris de l’Etat !

    Il ne parle pas non plus des fraudes fiscales (27 milliards d’euros).
    Ce ne sont pas les salariés (fonctionnaires ou pas) qui organisent cette fraude ou ces évasions fiscales.

    Sarkozy défenseur des valeurs de la résistance. Quel culot !
    Jean Moulin doit faire des bonds dans sa tombe !
    J’aimerai bien connaître l’avis de Stéphane Hessel.

  2. tout ca c’est de la fumée pour récuperer la droite de la droite !!!
    ZORROZY prend les français pour des gogos !!!

  3. Déjà, il ne faut pas réfléchir trop loin pour croire que le fait que les fonctionnaires soient plus souvent malades que les autres est significatif en soi.
    Pour avoir des chiffres à peu près parlants, il faudrait mettre en relation deux catégories socio-professionnelles identiques : les enseignants du privé et les enseignants du public, par exemple.

    Il est plutôt logique qu'[b]un facteur qui ne fait qu’entrer et sortir de sa voiture prenne un coup de froid[/b] en automne et soit malade, tandis que c’est moins probable pour un employé de bureau.
    En comparant les chiffres chez différentes catégories, on constaterait que l’intuition n’est pas forcément bonne conseillère.

    Les fonctionnaires sont, dans l’ensemble, plus sujets à accidents : rien que les pompiers et policiers. Un pompier se fait bruler gravement, et bing ! 6 mois d’arrêt !
    Les statistiques des fonctionnaires en prennent un coup.

    Autre fait : le CDD intérim en plein développement, qui permet de faire sortir des stats du privé tous les malades en contrat précaire.

    Comme d’habitude, le Sarkozysme se base sur [b]la manipulation par usage de chiffres non significatifs[/b] et par raccourcis. Sur ce point précis, [b]le discours ne peut faire mouche que sur une personne qui ne sera pas capable de porter un regard critique sur la donnée statistique[/b] qui sert de support.

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