Il y a des recettes qui fonctionnent à chaque fois. Prenez une catégorie sociale, par exemple les fonctionnaires, et essayez de la faire détester par les autres catégories sociales, ça marche à tous les coups.

Mettez en relation deux faits indéniables : que les fonctionnaires sont en moyenne plus souvent malades que les autres et qu’ils n’ont pas de jours de carence, et vous obtenez une indignation générale. Présenté comme cela, n’importe qui vous dira « c’est injuste ! » Oui, c’est injuste, mais s’il faut aligner le public sur le privé, pourquoi toujours choisir ce qui est le moins avantageux ? Et si on raisonnait autrement ? Si les salariés du privé prennent moins d’arrêts maladie que ceux du public, n’est-ce pas parce que ça leur coûte trop cher d’être malade. Combien de salariés vont travailler malades parce qu’ils ne peuvent pas se permettre de perdre trois jours (maintenant quatre) de salaire ? Ajoutez le fait de quelques-uns comme une généralité : les fonctionnaires qui abusent de la situation et prennent des congés maladie de complaisance avec la bénédiction de médecins qui tiennent à garder leur clientèle. Oui, il y en a, j’en ai connu mais de là à en faire une généralité, il y a une marge. Une fois de plus les députés UMP de la droite populaire se trompent de combat. S’il est juste de gommer les différences entre le public et le privé, il faut avant tout prendre le problème de la fraude à la racine et voir où sont les véritables abus. Si on veut faire des économies à ce niveau, il serait judicieux de voir d’où vient la plus grosse partie de la fraude. « La Cour des comptes estime que la fraude aux prestations sociales représente 2 à 3 milliards d’euros par an ». Il serait étonnant que la plus grande partie de cette somme soit le fait des tires-aux-flancs. Après s’être attaqué aux pauvres et aux chômeurs, voilà qu’on va faire passer les salariés malades pour des tricheurs.