La rentrée scolaire approche à grands pas. Ce sera la première du nouveau ministre de l’éducation nationale. Autant dire qu’il va être attendu au tournant après les espoirs qu’il a fait naître.

Pour l’instant, Vincent Peillon se contente de petites déclarations rassurantes du genre : « un enseignant dans chaque classe. » Ce genre de déclaration aurait pu paraître absurde mais après l’écrémage de 77 000 postes pendant le quinquennat précédent, c’est déjà un exploit. Il faudra aussi faire face à la crise des vocations après la suppression d’une formation digne de ce nom. Les enseignants espèrent beaucoup en ce nouveau ministre qui est aussi l’un des leurs. François Hollande a fait de la jeunesse et de l’éducation sa priorité, on ne demande qu’à voir. Le recrutement en janvier 2013 de 6000 emplois d’avenir va aussi dans le bon sens même si le recrutement se fera selon des critères bien précis : être boursier et s’engager à se présenter au concours d’enseignants. En leur temps, les fameux « emplois-jeunes » ont su se rendre indispensables dans les écoles. Beaucoup d’entre eux sont d’ailleurs devenus enseignants par la suite.   Mais il serait dommage de se contenter d’une rentrée « matériellement » réussie (du moins sans trop de ratages) et il serait temps d’avoir un peu d’ambition pour notre école qui se doit de préparer la jeunesse à la vie d’aujourd’hui et de demain. Il est temps d’innover et de prendre le taureau par les cornes. On sait que le gouvernement précédent favorisait l’utilisation des « bonnes vieilles méthodes » qui ont fait leurs preuves. Il faut au contraire inventer et oser la modernité. Le rôle d’un ministre de l’éducation nationale ne se résume pas à débattre de la semaine scolaire.  Les enseignants sont aux premières loges et doivent aussi se remettre en question : les élèves ont changé, on n’y peut rien, ne nous plaignons pas. On attend du nouveau ministre qu’il encourage les initiatives innovantes, voire même qu’il les suscite. Il a un beau chantier devant lui, parions qu’il sera à la hauteur.