La question linguistique est vraiment la plaie de la Belgique. Et pour ce qui est d’enfoncer le bouchon un peu loin, les Flamands sont les meilleurs.

Voilà que des Belges francophones ne peuvent pas habiter où ils veulent dans leur propre pays. Aberrant n’est-ce pas ? Et pourtant c’est vrai !

Le décret «Wonen in eigen streek», ce qui signifie à peu près « habiter dans sa propre région » vient de servir de prétexte pour empêcher des francophones d’habiter dans des communes flamandes. Monsieur et madame Lefèvre de Bruxelles ont été empêchés d’acheter une maison à Oostduinkerke, sur la côte belge, pour le motif suivant : « ces acheteurs n’ont pas de liens suffisants avec la commune ». Un couple de Molenbeekois qui voulait s’installer à Dilbeek ont connu la même mésaventure. (Vous pouvez lire leur histoire ici

Ce décret a été adopté soi-disant pour lutter contre la hausse du prix de l’immobilier. Il prévoit que « les autorités locales peuvent s’opposer à toute vente (maison, appartement, terrain à bâtir) à des personnes qui n’ont pas été domiciliées durant six ans, de manière ininterrompue, dans la commune ou dans une commune limitrophe, ou qui ne travaille pas au moins à mi-temps dans la commune, ou qui n’ont pas avec la commune un lien professionnel, familial, social ou économique important ou de longue durée ».

Mais la Flandre a reconnu qu’il s’agissait en fait de lutter contre l’installation de non-néerlandophones susceptibles de « menacer l’intégrité linguistique de la Flandre ».

 

 

Ce décret fait l’objet de plusieurs recours devant la Cour constitutionnelle belge car il porte atteinte aux libertés fondamentales que sont les libertés de se déplacer et de s’installer.

Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, dont le parti est à l’origine de ce décret, va-t-il réagir ?