Pas de voie unique pour vivre sa vie !

N’importe quel auteur qui se respecte devrait se poser la question suivante: Pourquoi j’écris ce que je suis en train d’écrire? Dans le cas de mon texte précédent qui parle des échelles sociales qui régissent notre société consciemment ou non, mes motivations étaient purement personnelles. J’ai tenté de mettre en mot mes impressions face à une réalité à laquelle je suis confrontée et, en même temps, c’était un bel exercice de pensée et d’argumentation. Mais en le relisant plusieurs fois, je me suis rendu compte qu’il n’y a pas de direction précise ce qui rend son interprétation assez vague. Dans le cas de ce texte, mes motivations sont toutes autres. Je désire exposer une situation qui confronte mes valeurs morales, mais j’aimerais également tenter de trouver des solutions, ou du moins des idées, pour peut-être faire germer dans vos têtes ce qui se passe dans la mienne. Je crois, peut-être avec la naïveté d’un enfant, qu’il est encore possible d’un jour espérer vivre dans une société meilleure…

 

La situation à laquelle je suis confrontée est la valorisation de certains critères et la dévalorisation d’autres. Notre société valorise des échelles sociales comme la beauté et l’intelligence, et diminue ou accorde peu de crédibilité à d’autres comme le travail manuel ou même la gentillesse. L’hypocrisie sociétale est tellement subtile qu’on la confond malheureusement avec la réalité…

 

Exposition de la situation

Dès notre plus jeune âge, la société nous force déjà à entrer dans un moule. À la maternelle, par exemple, on se retrouve confronté à la valorisation d’une certaine caractéristique, l’intelligence. Seulement par la présence de notes, on apprend aux enfants qu’il existe une échelle sociale qui les distinguent et que ceux qui obtiennent des meilleures notes sont forcément de meilleures personnes. Or, il est clair que le système d’éducation « traditionnel » n’est pas adapté à tous. Certains enfants auront de la difficulté seulement parce que la façon d’enseigner du professeur ne coïncide pas avec leur façon d’apprendre. Malheureusement, en les notant, on instaure déjà dans leur tête l’idée qu’ils ont une valeur beaucoup moins importante que ceux qui réussissent bien.

 

Et ce « moule » se poursuit tout au long des études… Lorsqu’on arrive face à notre choix de programme au cégep, il n’est pas rare d’entendre «  choisit science nature si tu ne sais pas où aller, ça va t’ouvrir plus de portes ». Or, il est évident que tous les étudiants n’ont pas le profil pour aller en science nature. Mais par cette simple phrase qui paraît anodine, on accentue encore le faussé entre un programme considéré plus dure, donc qui requiert plus « d’intelligence » (et par intelligence, je parle seulement de l’interprétation que l’éducation fait de l’intelligence, c’est-à-dire les notes), et un programme considéré plus facile et beaucoup moins valorisé.

 

Et par ces deux exemples, j’illustre également une autre situation. La propagande d’égalité entre chaque individu. Malheureusement, nous ne naissons pas tous égaux, nos chances de départs ne sont pas les mêmes… Une phrase comme,  « si tu deviens médecin, tes parents vont être fière de toi » prétend que n’importe qui qui décide de devenir médecin pour rendre ses parents fiers peut le devenir. Et c’est complètement faux, puisqu’il faut des caractéristiques spécifiques pour être médecin et ce n’est pas tout le monde qui possède ces habilités. Ce genre de phrase peut causer des dommages à une personne par deux façons : premièrement, par la déception de ne pas pouvoir atteindre ce que la société qualifie d’élogieux et deuxièmement par la dévalorisation de ses propres aptitudes, qui ne sont pas considérés aussi élogieuses.

 

Je réfère beaucoup à l’échelle sociale de « l’intelligence », mais ce problème est présent avec d’autres inégalités. La beauté est l’une des échelles sociales la plus présente et visible dans notre société. Par le biais de la publicité, on a associé le fait d’être beau au bonheur. L’argent également est un autre aspect de notre société extrêmement valorisé. « Devient médecin, c’est payant! » Je pense que le but ultime d’une vie, mais trop souvent négligé ou peu abordé, c’est le bonheur. Avec un slogan comme « Devient médecin, c’est payant! », il y a le sous-entendu subtil que si tu es médecin et que tu as de l’argent, tu es automatiquement heureux, mais c’est complètement erroné.

 

L’argent, la beauté, ni même l’intelligence ne peuvent t’assurer le bonheur…


Solutions sociétales

La première solution est toute simple et très complexe à la fois. Elle implique un changement personnel de la part de chacun. Je crois que pour mettre fin à ces discriminations envers les caractéristiques humaines qui nous différencient, il faut d’abord commencer par faire une réelle introspection de soi. Se poser la question, Qui suis-je? Quelles sont mes forces et mes faiblesses? Quelle est la valeur réelle de mes forces? Et quand je parle de valeur réelle, je ne parle pas de l’interprétation que la société en fait, mais bien quelle est l’utilité de ces forces dans ma vie et de quelles manières y agissent-t-elles. Probablement que pour un mannequin, sa beauté est très utile à sa vie professionnelle, mais pour un mathématicien, sa logique et ses habilités avec les chiffres auront une valeur beaucoup plus grande dans sa vie, que s’il avait une symétrie parfaite de visage, par exemple. Ce qui est difficile, c’est qu’il ne faut pas tomber dans le piège que la société nous tend. Il faut, de façon détaché de tout autre individu, être capable de reconnaitre nos faiblesses, mais particulièrement nos forces et leur réelle valeur. Il ne faut toutefois pas ignorer nos faiblesses, parce que si nous ne sommes pas capables de les accepter, elles deviennent des complexes. Cette introspection implique d’accepter qui nous sommes en tant qu’individus, mais implique également d’accepter que les autres peuvent être différents de nous.

 

La deuxième étape pour l’élimination de ces discriminions est plus difficile puisqu’elle ne s’adresse pas à quelqu’un en particulier, mais tous à la fois, c’est de la société dont je parle. Il faut rendre possible et profitable l’introspection de tous en changeant l’image que la société projette. Le problème c’est que si la société était une personne, il y aurait longtemps que plusieurs gens auraient tenté d’entretenir une conversation avec elle… Mais une société est constituer de plusieurs conscience et façon de penser, et pour qu’un changement s’y opère, chaque personne qui compose la société doit faire partie du changement. Comment changer une société? Je pense que la meilleur façon est d’éduquer la population (je ne parle pas de les enfermer dans une école pendant 10 ans), mais de faire circuler des idées, de leur montrer d’autres façons de voir, de les pousser chacun d’eux à faire une introspection d’eux même…

 

Un changement un peu plus concret et à la portée de tous serait de se poser une autre question : Qu’est-ce que je veux faire de ma vie? Ou Quel sens je veux donner à ma vie? Encore là, il n’est pas seulement question de choix de carrière, mais de réalisation de soi. Il faut arrêter de croire qu’il y a LE CHEMIN ULTIME à suivre, et commencer, en tant qu’individu, SÉPARÉMENT, à trouver son propre chemin. Cela signifie aussi parents, de laisser vos enfants choisir le leur…

 

Propositions

Malheureusement, la société a été basé sur ces inégalités, en essayant de convenir à la majorité, mais laisse de côté beaucoup trop de gens démuni voire non-adapté devant le parcours plus « traditionnel » et commun. C’est le cas du système d’éducation qui se base souvent sur un seul critère : l’habilité à retenir ce qui t’es montré… Elle néglige entre autre des critères comme la créativité, la force physique, la gentillesse, l’esprit critique, l’intérêt envers le sujet appris. Il serait peut-être à l’avantage de tous d’essayer d’intégrer aussi ces facteurs considérables dans l’évaluation des enfants.

 

L’intérêt envers le sujet est aussi extrêmement important dans l’apprentissage d’un enfant. Peut-être que de laisser la possibilité à l’enfant de choisir son sujet dans la rédaction d’un texte de français améliorerait grandement la qualité de celui-ci. Il en est de même dans toutes les matières. Et plus vieux également, l’intérêt est le facteur qui a la plus grande influence sur de décrochage scolaire. Il serait possible, au cégep par exemple, de laisser les élèves créer leur propre « profil » en ajoutant à leurs cours de base, des cours qu’ils auront eux-mêmes choisit dans la liste de cours disponibles. Et peut-être que de pouvoir également choisir son professeur ne serait pas une si mauvaise idée. Chaque enseignant a sa méthode d’enseigner et certains élèves se sentent plus alaise avec une méthode particulière. Ce ne sont que des propositions parmi tant d’autres.

 

« La société ne peut pas être adapté à chaque individu, mais elle peut être adaptable à chacun. »

 

Peut-être qu’une société sans discriminations des caractéristiques humaines vous parait utopique, mais rappelez-vous il y a à peine 50 ans au Québec, on aurait jamais cru possible une société sans la religion chrétienne… Et maintenant, la religion est libre de pratique à chacun. C’est le même genre d’emprise sociétale que la religion imposait à l’époque contre lequel je veux lutter. J’aimerais que la façon dont on décide de vivre sa vie soit libre pour chacun… Qu’il n’y ait pas de chemin meilleur que d’autres, car nos différences sont nos forces. Les gens qui ont marqué l’histoire sont ceux qui, par l’acceptation de leurs différences, ont choisi de suivre leur propre chemin!

 

« Sans une déviation de la norme, le progrès n’est pas possible », Frank Zappa.

 

12 réflexions sur « Pas de voie unique pour vivre sa vie ! »

  1. Par rapport à la propositions de donner la possibilité aux élèves de choisir leur professeur, il faudrait, pour que mon idée soit cohérente, que la décision de l’élève soit basé uniquement sur les compétences à enseigner du professeur… En raison de la quasi impossibilité de l’absence totale de discrimination sur toutes autres caractéristiques, du moins dans notre société actuelle, il serait une mauvaise idée d’exposer les professeurs à une telle situation!

  2. En fait il y a beaucoup de gens qui sont « démoulés » et de plus en plus … y compris dans le corps enseignant hélas !

  3. On contraire, je trouve ça génial qu’on puisse voir apparaître du « démoulage » dans le corps enseignant !

  4. Effectivement un prof déjanté ça changerait de l’ordinaire ! Le but du jeu ? fabriquer des gamins décérébrés à la chaîne ainsi que les évangiles socialistes le préconisent 🙁

  5. Pour être un peu plus sérieux: j’ai eu des profs de tout premier plan pour la majorité d’entre eux (à part les profs d’histoire-geo indécrottables marxistes-léninistes définitifs tout au long de ma scolarité)

  6. Je ne crois pas que « démoulé » soit synonyme de « délabré »… Tes dires nourrissent exactement la situation que j’illustre dans mon texte!

    Peut-être qu’une relecture pourrait te permettre de critiquer mon texte en bonne et dû forme…

  7. Démoulé signifie sortir du moule, amener une nouvelle façon de faire ou de penser!

    Pour reprendre les dire de zappa,« Sans une déviation de la norme, le progrès n’est pas possible », sans les gens qui ont osé sortir du moule, rien du monde dans lequel tu vis n’aurais pu exister (pas même l’ordinateur sur lequel tu te permet de dire que les « démoulés » sont des « déjantés »)!

  8. Non seulement je me permet, mais qui plus est je m’autorise nonobstant une posture de donneuse de leçon de signifié et qui veut avoir raison à tout crin
    et quand je pense que j’ai mis ‘démoulé’ entre guillemets …

  9. Je crois qu’au contraire, ce qui vous choque n’est pas ma « posture de donneuse de leçon », mais plutôt parce que vous n’êtes pas capable de reconnaître que vous avez eu tord…

    D’autre part, pour atténuer la réalité, vous tenter de rectifié le tir en signifiant l’utilisation des guillemets, qui diminue l’effet de votre propos!

    Et, plutôt que de dire votre opinion de façon honnête et argumentative, vous tomber dans le piège de l’attaque personnelle en utilisant « donneuse de leçon » afin atteindre ma crédibilité.

  10. Autrement dit, d’après votre texte (qui reflète votre position, je présume) il faut des idiotes congénitales, des laides, des abrutis, des moches, des lapins crétins et des vilains comme on n’en peut plus afin d’obéir au dicton populaire : il faut de tout pour faire un monde … ou du nivellement par le bas.

  11. Les traiter  » d’idiots » ,de « moches » , « d’abrutis » serait de tomber dans le jugement (le vôtre d’après votre position), ou de celui que la société porte…

    Et si vous auriez réellement compris le message de mon texte, vous auriez su que ce ne sont pas les idées que je prônent…

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