Pas de nouveau chez Knujon ?

L'association a publié une liste des pires registrars qui ne semble pas évoluer.

L'association Knujon avait réussi à créer un regain d'intérêt médiatique autour d'un principe de publication régulière de la liste des pires registrars au monde. Il s'agit de ceux par lesquels passent la majorité du trafic du spam, c'est-à-dire de ceux enregistrant le plus grand volume de noms de domaine vers lequel les spammeurs redirigent leurs prospects.

La liste a connu en son temps un certain succès en amenant certains registrars à se réguler afin de disparaître de cette liste. Il ne s'agit malheureusement que d'une liste à caractère non contraignant et il reste libre aux bureaux d'enregistrement d'en tenir compte ou pas.

 

Or force est de constater que les pires registrars de cette liste n'en tiennent pas vraiment compte. En février 2009, Knojon observe que sur l'ensemble des spams collectés auprès des internautes, la moitié des noms de domaine vers lesquels ces messages redirigent sont enregistrés par Xinnet. Une statistique impressionnante mais il ne s'en est rien ensuivi.

Certes, l'association s'est plaint auprès de l'ICANN, l'organisme d'accréditation des bureaux d'enregistrement qui peut, en cas de non respect de règles communes, retirer cette accréditation à un registrar. Cela a été le cas dernièrement de Parava Network qui a perdu son accréditation.

 

L'ICANN n'a pas sanctionné les registrars de la liste publiée par Knujon. En revanche, une consultation est lancée sur une évolution des conditions générales que les registrars devront respecter. La question se pose dès lors : l'ICANN a-t-elle les moyens de sanctionner des bureaux d'enregistrement chinois réfractaires ?

 

Cette question est extrêmement importante pour la régulation du spam. L'ensemble des sites de e-commerce pratiquant le spam doivent nécessairement renvoyer l'internaute vers un site de e-commerce disposant d'une plate-forme de commande et de paiement en ligne. 

Pour gêner la visibilité dont ces sites ont besoin, de nombreuses ressources existent à commencer par le déférencement des moteurs de recherche, le blocage de l'accès à des URL. Les spammeurs doivent donc réserver un grand nombre de noms de domaine auxquels le site est relié.

Ils ont par conséquent besoin de pouvoir travailler avec des registrars appliquant une politique de régulation très légère sinon inexistante. Autrement dit, réguler les registrars permettrait de juguler le spam…