Pas de love story entre Endemol et la Warner

 Endemol, voilà un nom qui doit vous dire quelque chose si vous êtes adeptes de ces émissions de téléréalités qui sévissent sur les chaînes privées. Une société de production qui, par son logo, annonce bien de quel type de programme il s’agit. Une pastille bleue dans laquelle se dessine un œil voyeur.

Les temps sont durs pour l’entreprise qui a connu ses heures de gloires lors de la décennie passée. L’époque où des millions de personnes suivaient les « aventures » de Brenda, les confessions de Kevin ou encore les disputes entre Pamela et John. De la télé réalité qui n’en a que le nom et dont les agissements des protagonistes sont scénarisés. Cette forme de télévision se dirige tout droit vers l’endroit qu’elle aurait dû rejoindre directement, c’est-à-dire la poubelle.
A force de vouloir trop en faire, à cogiter sur des concepts d’émission toujours plus vicelard, Endemol a commencé à creuser sa propre tombe. Beaucoup d’investissement mais sans retour bénéfiques et au final, une dette abyssale de 2 milliards d’euros. Son rachat par l’entreprise italienne Mediaset d’un certain Berlusconi, en 2007, et par la banque Goldman Sachs, n’a pas favorisé la chose.
La Warner, entendant les gémissements de la société hollandaise, lui portait depuis début novembre, un grand intérêt.
Le géant médiatique américain, malgré le milliard d’euros aligné pour racheter Endemol, n’a pas convaincu. Le refus, telle a été la réponse des néerlandais. Une attitude motivée par les estimations de leurs créanciers qui ont tendance à surestimer. Un « non » également stimulé par des perspectives d’avenir semblant se profiler sous des meilleurs auspices.
John de Mol a peut-être décliné la proposition des américains mais pas celle des italiens. Clessidra, un fond d’investissement italien, parlant au nom de Mediaset, s’est également intéressé à l’affaire. Il ne serait pas surprenant de voir Mediaset et Endemol se rapprocher d’avantage. Les deux groupes ont la particularité d’offrir des émissions très semblables, très culturelles et très intellectuelles. Bien entendu, cela est ironique.
En procédant ainsi, une nouvelle foire d’empoigne risque d’avoir lieu. Endemol étant l’objet de toutes les convoitises et regardant, avec délectation, les groupes de médias s’époumoner pour proposer l’enchère la plus importante.


Quel futur pour Endemol ? Seul l’avenir nous le dira.

 Personnellement, j’espère qu’elle suivra la même voie que les « stars » qu’elle fabrique, c’est-à-dire, vers l’oubli.