par François Hollande.


Nous connaissons tous François Hollande ancien secrétaire national du parti socialiste pendant onze années ou, sans courant de pensée au congrès de Reims souhaitant se dégager de la charge du secrétariat général, il a dû batailler de 1997 à 2008 pour imposer une cohésion entre les différentes tendances, bien que majoritaire aux congrès du Mans, de Dijon, de Grenoble, et de Brest. Succédant à Lionel Jospin en 1997, il a fait le sacrifice d’une envergure ministérielle, voire présidentielle pour son parti en ne se présentant pas en 2007, et laissant sa compagne d’alors, Ségolène Royal affronter dans les conditions que l’on sait la machine de guerre UMP mise en œuvre par Sarkozy depuis plusieurs années. A l’époque cela paraissait un manque d’envergure, une peur de s’engager bien que cet engagement présidentiel lui revenait par le fait même qu’il était le secrétaire national. Était-ce par calcul estimant que dans l’état ou était le PS s’engager dans cette campagne ce ne pouvait être qu’un échec, Ségolène Royal jouant une partition de victime potentielle sacrifiée sur l’autel des éléphants, ou bien estimant qu’il lui fallait avant tout se dégager de sa fonction de secrétaire général pour sa liberté de parole et de sa position à l’égard de son parti. Pendant ces onze années c’est un dirigeant de l’ombre, peu connu du grand public intervenant peu à la télévision et des médias ce qui l’a placé loin dans les sondages malgré le niveau de son raisonnement et ses interventions télévisuelles.

Alors François Hollande a entrepris une longue marche comme le clame Le Figaro.fr pour faire valoir son potentiel ne pensant qu’à lui dans cette démarche de la conquête de l’opinion publique. Il veut être reconnu pour sa position médiane dans l’échiquier politique, mais à gauche. Homme de consensus il en fallait pour diriger le parti socialiste. Député et président du Conseil régional de Corrèze depuis 2008 il se sent une envergure nationale, il a tout pour cela. Diplômé de HEC Paris, de l’Institut des Études politiques de Paris et de l’ENA, il possède mieux que d’autres la formation pour aborder la présidence de la république.

Il s’est donc engagé à être reconnu, et pour cela, il publie un livre, Parlons de la France, entièrement téléchargeable sur internet à l’adresse : http://www.scribd.com/doc/38189130/Parlons-de-la-France. Cette initiative entre bien entendu dans le cadre des primaires socialistes, ou il désire s’engager pour la magistrature suprême. Il est aussi une réponse à l’engagement des autres socialistes qui seraient tentés par cette primaire. Manuel Valls député et maire d’Évry s’est déjà engagé, son passage à «Vivement dimanche» au coté de son épouse la violoniste Anne Gravoin dans l’émission de Michel Drucker ou il a tenté de se faire mieux connaître, le témoigne. Mais, il n’est pas le seul Laurent Fabius, en février sur Canal +, avait évoqué un pacte à trois «il est acquis maintenant que Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et accessoirement moi-même, nous n’irons pas l’un contre l’autre, c’est-à-dire qu’il y aura unité, même aux primaires», avait-il déclaré, ce qui signifie qu’il se place en un éventuel recours. Et bien entendu Ségolène Royal qui ne se situe pas dans un recours éventuel mais dans une compétition au même titre que Martine Aubry sans qu’elle se déclare dès maintenant souhaitant ne pas briser la fragile unité du Parti socialiste. Elle ne fera pas d’annonce sans en parler avant avec Martine comme elles se rencontrent deux fois par mois pour échanger leurs pensées, elle ne veut rompre ce pacte de non agression. La vidéo ci dessous ou elle est interviewée par Nicolas Démorand, ne laisse aucun doute sur ses ambitions à participer aux primaires.

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Ce livre est le début d’un programme dans ses grandes lignes, et il montre une réflexion profonde sur ce que doit être le prochain chef de l’État. Pour lui, «quelle est la personnalité, qui avec les forces qui la soutiennent est susceptible de lever l’espérance ?» Il s’inscrit là, encore dans la fonction unitaire du Parti socialiste comme levier incontestable, pour qu’un de ses représentants emporte la magistrature suprême. Il donne un avis général à partir de l’expérience passée, «je sais qu’une élection présidentielle se cristallise autour d’un grand thème, expression, dans les circonstances d’un scrutin, d’une ambition collective, qui doit se traduire en expressions simples et concrètes».

«J’ai maintenant l’intention de partager ces réflexions avec les citoyens et de leur parler de la France». Dans les six thèmes analysés il développe dans verbatim le rêve Français, la jeunesse, la redistribution, la compétitivité, l’écologie, la gouvernance Européenne et mondiale. Il termine par vingt propositions pour la France. C’est un livre de gauche qui s’inscrit dans une pensée sociale démocrate.

Pour lui le rêve Français, «c’est l’égalité, pas seulement la justice sociale, mais aussi l’équité intergénérationnelle. C’est l’accomplissement personnel, c’est bien plus que l’égalité des chances, c’est la chance de l’égalité, l’égalité des capacités, l’égalité des conditions pour réussir sa vie, l’égalité entre les territoires».   

Ce livre est une analyse de notre situation politique et sociale qui est une base référentielle de réflexion pour l’élaboration d’un programme qui ne devra pas être trop rigide mais devra laisser des ouvertures pour faire face aux impondérables problèmes d’une gouvernance dans un contexte gouverné par la finance mondiale et par les obligations Européennes auxquelles nous avons souscrites. Faire un programme est un engagement bien souvent difficile à tenir, et ce ne serait pas la volonté qui manquerait, mais les difficultés du moment qui imposent des choix non prévus, en conséquence la prudence est de rigueur, trop promettre serait une erreur.