Mardi, les journaux se demandaient si la rencontre du président sud-coréen Roh Moo-hyun et du leader nord-coréen Kim Jong-il n'était pas une « rencontre pour l'image », le président de Corée du Sud étant actuellement en chute libre dans les sondages, à deux mois de l'élection présidentielle. Toujours est-il qu'après la poignée de main des deux hommes mardi, ces derniers ont signé aujourd'hui un traité de paix, fait historique quand on sait que les deux pays n'avaient jusqu'alors signé qu'un armistice en 1953, et restaient donc théoriquement sinon en guerre, au moins en situation de "veille". Les chefs d'état ont ainsi annoncé lors du sommet intercoréen de Pyongyang qu'ils poursuivaient le même objectif : « mettre fin à la situation actuelle d'armistice, et instaurer un système de paix permanente et de prospérité économique dans la péninsule ».

Le président sud-coréen Roh Moo-Hyun signant le 4 octobre 2007 à Pyongyang la déclaration de paixLe président nord-coréen Kim Jong-Il signant le 4 octobre 2007 à Pyongyang la déclaration de paixDans la déclaration finale du sommet, les deux hommes sont allés jusqu'à réaffirmer leur volonté de mettre fin au programme nucléaire de Pyongyang, tandis que la Chine rendait hier public un accord sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, qui s'engage à démanteler ses installations du principal site nucléaire de Yongbyon avant le 31 décembre, sous la supervision des Etats-Unis.

Lorsque l'on se souvient de la situation inextricable du dossier nucléaire nord-coréen, cette paix signée constitue un véritable événement historique international. Des rumeurs de réconciliation et de réunification des deux Corées avaient été évoquées par le passé, mais elles faisaient doucement sourire les observateurs et les experts en géopolitique. Aujourd'hui, force est de constater que l'idée d'une Corée réunifiée n'est plus aussi utopique.Néanmoins, restons vigilants, et ne succombons pas à la tentation. Ce traité prévoit la paix et la prosperité économique, oui mais pour 5 ans. Et les principaux détracteurs du Sommet soupçonnent le numéro un nord-coréen d'avoir accepté la rencontre pour en tirer des bénéfices économiques, la Corée du Nord ayant le développement d'un complexe industriel dans la ville frontalière de Kaesong (Corée du Nord) financé par la Corée du Sud, dans le collimateur.

Ne vendons pas la peau de l'ours, et restons sur nos gardes. Cela n'est peut être qu'une illusion. Ou peut être pas.