Une fois de plus, aveuglée par son opposition systématique, l’UMP a mis à côté de la plaque. Et en particulier, monsieur Châtel, lui-même ancien ministre de l’Education Nationale, qui ne comprend pas que son successeur est tout à fait dans son rôle en demandant un peu de neutralité à l’enseignement catholique dans le débat sur le mariage pour tous. J’espère que si monsieur Châtel avait encore été ministre, il n’aurait pas agi autrement.

Non, monsieur Labarre n’avait pas à envoyer une lettre à ses établissements pour « appeler à "des initiatives locales" pour animer le débat sur le mariage homosexuel. » Et ce n’est pas de la censure comme le laissent à penser certains ! Laissons nos enfants en dehors de cette polémique politicienne, surtout quand on connait la position, pas neutre du tout, de l’église dans cette affaire. Qu’un enseignant ait envie de lancer un débat à titre individuel dans sa classe, on peut l’admettre, mais ça ne doit pas être une consigne venant de la hiérarchie. Je pense que ce genre de débat doit se limiter à des classes de lycée et surtout l’enseignant ne doit pas imposer ses idées. Je suis sûr que les lycéens sont plus tolérants que leurs aînés sur ce sujet. 

Madame Boutin se distingue une fois de plus, ne se souvient-elle pas de sa croisade à la Don Quichotte contre le PACS ? Il y a fort à parier qu’une fois la loi votée et passée dans les mœurs, il n’y ait plus personne pour s’en soucier. Ce sont des combats d’arrière-garde, l’évolution de la société est à ce prix.

Ce qui est plus grave, c’est de voir un parti politique de droite, champion de l’ordre et des valeurs, qui critique un ministre faisant preuve d’autorité en rappelant à la réserve un de ses subordonnés (entre nous, il n’a pas été méchant, le rappel à l’ordre !)

Et ne venez pas nous remettre la guerre scolaire sur le tapis !

Heureusement, beaucoup de catholiques et de gens de droite sont pour le mariage homosexuel et n’hésitent pas à défiler pour le proclamer. Ce n’est donc pas totalement un clivage droite-gauche quoiqu’en pense l’UMP. Il y a les pour, il y a les contre, mais surtout, il y a ceux qui s’en fichent et ils sont nombreux !

Qu’ils se dépêchent donc de voter cette loi et qu’on passe à autre chose : la problématique du chômage est autrement plus compliquée.