Ah qu’il est agréable de découvrir, après avoir subit les effluves banlieusardes des véhicules enragés, ces lieux piétons magnifiques qui caractérisent le centre de nos villes. Quel plaisir de marcher enfin sur une matière un peu plus subtil, de ne pas craindre l’accélération subite d’un autochtone trop pressé ou les décibels d’un quelconque deux roues.

Le bitume vulgaire laisse sa place aux pavés, admirablement disposés en arc de cercle, déposés, on l’imagine, sur une terre fertile, notre mère Nature à nous tous.

Et bien justement non !

 

Escroquerie, fumisterie, arnaque, mensonge, on l’appellera comme on voudra, mais la prétendue piétonisation des villes n’est que ça.

Car sous les pavés, ce n’est qu’un océan de goudron bitumeux que l’on trouve, un rebus de cendres de l’affreux incinéra-tueur dont on ne fera plus la présentation (mais juste un rappel : http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=39384), une rivière de résidus polluants pétroliers dont on n’a su que faire.

En clair, on prend un sol net, une terre fertile, on l’arrose de bitume fumant et on y dépose délicatement des pavés, leurre ultime, pour faire croire au petit passant (pas par sa taille mais par sa candeur) qu’il marche sur un terrain conquis, ‘naturel’ (les pierres de pavés ont cet effet là pour moi, pas vous ?), enfin respectueux de l’environnement.

Mais quel est l’intérêt d’encore fouler au pieds Mère Nature alors que, pour une fois, il n’y a aucune contrainte à laisser une belle pelouse, une grande allée de gravillon, une belle terre bien nette sur une zone que ‘seuls’ des pieds humain fouleront ? Ou alors la pierre, d’accord, mais laissons l’herbe pousser entre les pavés ! Quel intérêt encore de faire croire que l’Homo Sapiens Sapiens est un être propre, en costume cravate alors que son descendant d’il n’y a encore pas si longtemps (à l’échelle de la planète) se promenait à poil dans la forêt ?

La création de zones piétonnes est une respiration pour les populations urbaines mais revoyons nos modes de piétonisation.

Ne réalisons nous pas que la propreté dont on nous vante tant les mérites n’est qu’un synonyme de stérilité ?

Alors vivement mai 2068.