Tiens, si on (re)parlait d’ortografe,

On vient de découvrir, à nouveau, les misères que font les élèves, les étudiants et, ajoutons, les professeurs à l’écriture de notre belle langue. L’inquiétude est légitime, le marronnier est de retour. La rétrospection est évidente : de notre temps, avant, etc… Et pan sur le bec de l’Education Nationale, ça ne coûte rien de dénigrer, fut-ce constat chiffré à l’appui.

 

Mais il faut reconnaître que l’on y a tous mis du sien. La langue française s’apprend, banalité ! Pour l’apprendre, il faut y consacrer du temps, autre banalité. Et l’on est surpris de s’apercevoir qu’entre 1980 et nos jours, le temps du français à l’école est passé de 15 à 10 heures par semaine. Si, malveillant  on y ajoute que, grâce au week-end parental, l’horaire général hebdomadaire a diminué, avec plus de sports quand même, on ne peut être étonné qu’un écolier en sache moins qu’avant…

Vu les dégâts déjà occasionnés, au moment du BEPC, on a inversé les termes de la correction. On valorise les mots justes. Avec 30 fautes vous avez plus que la moyenne si les mots choisis sont bien écrits. Il existe sur Internet un texte, d’enseignants, pratiquement illisible, mais bien noté pour montrer l’inanité du système. Il trône en salle des profs ! La dictée, sésame de l’entrée en sixième, (qui s’en souvient ?) est définitivement reléguée au rang des accessoires de Bernard Pivot.

En cassant le thermomètre, la fièvre langagière est retombée, jusqu’à l’inanition.

Depuis les années 80, il faut aussi mesurer le temps passé à contempler. Nous sommes passés du monde des mots nés sous Gutenberg  à celui de l’image, sans garde-fous. Pérorer maintenant est un peu tardif.

Et pourquoi ne pas situer le déclin de l’orthographe à la généralisation de la ronéo, puis de la photocopie. Sans ce matériel, il fallait, sergent Major aidant, les doigts noircis d’encre, copier, recopier des mots, des phrases à n’en plus finir. 

 A l’heure du copier-coller, ces tâches peu gratifiantes ont vécu et leurs bienfaits avec. La machine à désécrire s’appelle le SMS, elle utilise une autre langue, voisine de la langue française. Ce n’est pas son substitut.

 

PS J’ai relu…