Et c’est reparti, un sondage qui affole le microcosme médiatique. Le Front National qui joue les trouble-fête en 2012 comme il le fit en 2002. « Que faire pour récupérer ces brebis égarées, se demande-t-on dans les états majors. »

De la surenchère, répond l’UMP : comme "remettre dans les bateaux les immigrés qui viendraient de la Méditerranée". Réaction symptomatique d’un parti qui s’affole.

On se calme ! Marine Le Pen n’a absolument aucune chance d’être élue. Tout juste peut-elle peut-être atteindre le deuxième tour si la gauche ne comprend pas qu’il ne faut pas multiplier les candidats.

Et même si plus de 50 % d’électeurs voulaient faire le grand saut, il faudrait gouverner et pour cela, avoir une assemblée avec une majorité FN, ce qui est tout bonnement impossible. Jamais le Front National n’arrivera à avoir les 288 députés nécessaires pour gouverner.

Il faut, au contraire, se servir de ce sondage pour avoir une attitude responsable et ne pas se laisser aller à des coups de cœur. L’expérience des votes passés doit nous faire réfléchir et nous conduire à « voter utile ». Si en 2002, Jean-Pierre Chevènement et Christian Taubira ne s’étaient pas présentés, on n’aurait pas assisté à une telle débâcle et on aurait eu un vrai choix au deuxième tour. L’UMP l’a bien compris en ne présentant qu’un seul candidat,  mais ils ont misé sur le mauvais cheval.

C’est vrai que les candidats socialistes ne font pas rêver, mais je crois qu’il faut se résoudre à voter pour le « moins pire ». Il y a longtemps que je ne crois plus au candidat providentiel.

Le traditionnel vote de protestation du premier tour n’est pas une bonne idée.

On peut même se demander si l’hypothèse d’un nouveau 21 avril ne serait pas pour Nicolas Sarkozy la seule planche de salut. C’est déjà ce qui a sauvé Chirac en 2002.