Depuis quelque temps, les massacres traditionnels d'albinos ont repris au Burundi et en Tanzanie. En effet, les organes et les membres d'individus souffrant d'albinisme sont très recherchés par les sorciers et fétichistes de toutes sortes qui les utilisent pour fabriquer des amulettes et des gris-gris censés porter chance en amour et en affaires.

Hélas, on ne compte déjà plus les scènes horribles où de jeunes enfants atteints d'albinisme étaient massacrés tandis que d'autres survivaient par miracle en ne perdant qu'un bras ou une jambe. Selon certaines sources en effet, une jambe d'albinos peut se négocier jusqu'à 1000 $.

J'avoue ne pas avoir eu le courage de pousser les recherches jusqu'à savoir combien pouvaient valoir les parties génitales d'albinos qui sont elles aussi très recherchées puisqu'elles permettent de concocter des potions censées apporter santé et vigueur à ceux qui les consomment.

En deux ans, et rien qu'en Tanzanie, il semblerait que l'on puisse chiffrer à 50 le nombre d'albinos tués à cause de ces pratiques de sorcellerie et de superstitions.

Au Burundi, huit personnes ont été arrêtées à leur domicile parce qu'elles étaient en possession d'ossements humains provenant vraisemblablement d'albinos assassinés dans l'est du pays. Ces personnes ont pu être arrêtées grâce à leur dénonciation par deux autres suspects qui ont fini par avouer qu'ils avaient eux-mêmes assassiné deux albinos.

Il faut savoir que les personnes atteintes d'albinisme ont toujours été rejetées par la majorité des populations africaines, et qu'il est fréquent qu'on les associe au mauvais œil ou qu'on leur prête des pouvoirs surnaturels. Souvent, les albinos se plaignent d'être les victimes de rituels occultes et affirment que les autorités locales ne fournissent pas tous les efforts qui seraient nécessaires pour les protéger efficacement.

Au début du mois de mars, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a d'ailleurs vigoureusement condamné les assassinats d'albinos en Tanzanie et a déclaré qu'il apportait tout son soutien aux initiatives des autorités locales pour régler cette question.

Espérons que cette implication du secrétaire général des Nations unies mettra un terme à ces pratiques sauvages issues d'un autre temps !