Les jeunes de 18/24 ans mettent Marine Le Pen en tête de leurs intentions de vote selon un sondage pour le journal Le Monde. Voilà qui interpelle, je suppose, les anciens enseignants comme moi, les éducateurs, les parents et même les prêtres car c’est sûr qu’on a dû rater quelque chose.
On a pourtant cru qu’il suffirait de leur inculquer nos valeurs sans se rendre compte à quel point cette génération se sent sacrifiée, abandonnée par les hommes politiques, par notre génération qui ne leur lasse que des miettes.
On pense généralement que la jeunesse est le temps de l’espoir, de l’ouverture au Monde. C’est à vingt ans qu’on fait des rêves, qu’on veut construire l’avenir, changer le Monde. A cet âge-là, je collais des affiches antimilitaristes et j’admirais Che Guevara. Il fallait que jeunesse se passe. Hélas, ils n’ont plus le goût de l’utopie. Un sondage IPSOS, il y a un an, montrait que 52 % seulement de cette tranche d’âge s’intéressait à la politique.
Bien sûr, il faut nuancer car ce sont surtout les jeunes non diplômés qui se laissent influencer par les thèmes du FN, les partis de gauche plaisent d’avantage aux diplômés souvent mieux renseignés et plus politisés. Mais, est-ce vraiment rassurant ? S’ils continuent à l’avenir à voter de la même façon, les élections futures seront à haut risque. On a beau dire que c’est plus un vote sanction qu’un vote d’adhésion, le danger ne fera que s’accentuer si les prochains gouvernements ne mènent pas une politique efficace en faveur des jeunes.
Et ce n’est pas en leur donnant le permis de conduire qu’on viendra à bout de ce problème. La génération de mai 68 a trahi ses idéaux et n’a pas su passer le flambeau. Ils n’ont plus peur de l’extrême-droite, faisons notre mea culpa. La confiance a disparu et ce sera difficile d’inverser la tendance.
« Bien sûr, il faut nuancer car ce sont surtout les jeunes non diplômés qui se laissent influencer par les thèmes du FN, les partis de gauche plaisent d’avantage aux diplômés souvent mieux renseignés et plus politisés »
Bonsoir, j’ai 24 ans, je suis architectes, je voterai marine, ma copine est médecin généraliste, 24 ans également, elle votera également MARINE !!!
Mais bon, nous ne sommes pas diplômés….
A l’auteur : en rappelant votre jeunesse « gauchiste », vous apportez vous même votre propre contradiction !
En effet, le propre de la jeunesse est de se poser en s’opposant, sauf chez les lymphatiques et les panurgiques. Or, vu l’époque que vous évoquez, cela correspond au monde gaullo-pompidolien, corseté par des tabous sociaux, culturels et sexuels hérités du XIXème siècle, avec en prime une bourgeoisie rancie érigée en modèle… Insupportable pour la génération du baby boom qui s’est rebiffée à juste titre !
Mais aujourd’hui… Dans quel monde vivent les jeunes ?
Au plan économique, c’est la faillite totale, et l’UMPS en est responsable et coupable solidairement, après 40 ans de petits arrangements entre amis.
Au plan sociétal, les jeunes gens sont les mieux placés pour observer (et subir) le comportement asocial de certains éléments allogènes.
Au plan intellectuel et moral, ils vivent dans une société où les ex-soixante huitards (cf : « il est interdit d’interdire ») ont réinventé les délits d’opinion.
Et où le discours dominant du politique, de l’enseignement et des média entretient un lavage de cerveau compulsif pour inculquer, de gré ou de force, le politiquement correct. D’autant plus hypocrite que son prétendu humanisme n’a pour objet que de perpétuer la rente de domination de l’oligarchie.
Conséquence évidente : A moins d’être lymphatique ou panurgique, ou totalement acculturée, une partie la jeunesse (et pas forcément la moins instruite) ne peut que se révolter contre cela.
En résumé, c’est tout simplement un effet du retour de balancier de l’histoire.
Je suis assez d’accord avec votre analyse qui ne conduit pas forcément à voter FN.
Après, tout l’art des candidats et d’essayer de capter cette révolte à leur profit !
Le père Lepen n’avait aucune chance, il faisait trop ringard.
Mais la fille a changé la donne et si elle parachève la normalisation de son parti (qui pourrait même changer de nom) il serait judicieux d’analyser le vote populiste de droite au regard du XXIème siècle, et non plus à l’aune de Pétain, de l’Indo ou de l’Algérie.
Puissiez-vous vous tromper dans votre analyse…
Le populisme de droite quel qu’il soit prône la haine , le culte du passé le rejet de tout progrès humain.
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