Omar n’a pas tuer.

 Pour son deuxième long métrage, Roschdy Zem a choisi de démontrer l’innocence d’Omar Raddad, le jardinier condamné pour le meurtre de madame Marchal en 1991.

Ce film est un plaidoyer en faveur du jardinier, coupable avant tout d’être Maghrébin selon son avocat Maître Vergès. C’est le remarquable Sami Bouajila qui interprète le rôle d’Omar avec une  justesse bouleversante. Le film dénonce les erreurs d’expertises et la façon dont fut menée l’enquête. Omar Raddad ne pouvait guère se défendre car il maîtrisait mal notre langue. Gracié sept ans plus tard, il n’est toujours pas innocenté. Il était le coupable tout désigné et l’enquête n’a pas essayé de s’orienter vers une autre piste. On sait que la justice n’aime pas reconnaître qu’elle s’est trompée. C’est pour cette raison que Roschdy Zem a fait ce film. En effet de nouveaux éléments pourraient apporter un nouvel éclairage sur l’affaire, mais l’enquête n’est pas rouverte. L’écrivain Jean-Marie Rouart avait mené des investigations de son côté pour prouver l’innocence du jardinier. Son livre « Omar : la construction d’un coupable »  a servi de base au scénario du film. L’académicien continue à se battre pour une révision du procès. Il semble que le parquet fasse un petit pas en acceptant de nouvelles analyses ADN. On pourrait reprocher à ce film de privilégier uniquement la thèse de l’innocence, mais c’est le parti-pris du réalisateur. On sait qu’il y a beaucoup d’ombre dans cette affaire et on comprend que la famille de Ghislaine Marchal ait posé quelques réserves auprès de la production.

Allez voir ce film passionnant, mais il ne faut pas le voir comme un document objectif, plutôt comme une théorie plausible. Cette affaire n’est toujours pas résolue.

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