Un détenu britannique de la prison militaire américaine de Guantanamo qui s'était fait connaître en dénonçant des tortures lorsqu'il était détenu par la CIA est arrivé lundi en Grande-Bretagne.
Il devient aisni le premier déténu à quitter Guantanamo depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche. Binyam Mohammed à pu arriver à Londres après un accord entre l'Angleterre et les Etats-Unis. Cet ex-résident britannique de nationalité Ethiopienne était détenu par les Américains depuis 2002.
Binyam Mohamed est arrivé au Royaume-Uni en 1994, où il avait obtenu le droit d'asile. Il a été arrêté au Pakistan en 2002, puis emmené ensuite au Maroc et en Afghanistan où, selon ses avocats, il a été torturé. Les accusations de terrorisme à son endroit ont été abandonnées l'an dernier, mais il demeurait incarcéré. Il vient tout juste de mettre fin à une grève de la faim de 13 jours entamée pour protester contre sa détention.
Le ministre britannique des affaires étrangères, David Miliband, a indiqué à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'il souhaitait le retour de Mohamed "le plus tôt possible". Le Ministère des Affaires Etrangères Britanique a également souligné vendredi qu'il avait demandé la libération de tous les anciens résidents britanniques légaux de Guantanamo dès le mois d'août 2007. Quelque 245 prisonniers sont encore détenus à Guantanamo.
Ainsi, "aujourd'hui, la Grande-Bretagne a accordé un droit de séjour temporaire Mohamed", a déclaré la ministre britannique de l'Intérieur Jacqui Smith, avant de reprendre: "et son statut migratoire sera ré-examiné". Il sera traité avec équité, a-t-elle ajouté.
D'après ses avocats, les services secrets britanniques savaient qu'il était torturé, mais le Premier ministre Gordon Brown a démenti, assurant que la Grande-Bretagne n'avait "couvert personne". Une enquête sur la gestion de l'affaire par Londres, ordonnée en octobre, n'a pas encore livré ses conclusions.
Barack Obama a fait de la question de Guantanamo une des priorités de sa jeune présidence. Deux jours après son assermentation, soit le 22 janvier, il a signé un décret ordonnant la fermeture de la prison d'ici un an. Le document prévoit aussi un réexamen des cas de tous les présumés terroristes qui sont détenus sur la base.