En 1962, sous la pression des États-Unis, l'Organisation des États d'Amérique (OEA) excluait la République de Cuba de ses membres. Officiellement, parce que la politique communiste du nouveau gouvernement de l'île ne correspondait plus à celle de l'Organisation.
Actuellement, l'insistance avec laquelle certains gouvernements (Venezuela, Équateur, Bolivie) réclament le retour de Cuba au sein de l'OEA a poussé l'Organisation à envisager la réintégration de la république des Castro.
Bien évidemment, les États-Unis, par la voix de leur nouvelle Secrétaire d'État Hillary Clinton a clairement laissé entendre qu'ils n'approuveraient pas une telle décision.
Et Washington, pour bien marquer son désaccord à la réintégration de Cuba, a menacé l’OEA de suspendre le versement de sa cotisation à l’Organisation. Ce genre de menace est pris très au sérieux par l'Organisation des États d'Amérique qui sait la Maison Blanche coutumière de ce genre de pratique. L'ONU en sait quelque chose qui pleure chaque année pour que le plus important de ses contributeurs apure ses dettes… tandis que Washington n’hésite pas à faire la sourde oreille chaque fois que l'ONU ne suit pas ses desiderata.
Voyant la frilosité de ses homologues de l'OEA, Hugo Chavez, président du Venezuela et chef de file du mouvement socialiste bolivarien, a menacé de se retirer de l'OEA et de fonder avec les pays frères (entendez “ennemis” des États-Unis) une organisation parallèle et non alignée.
Cuba en vaut-il la chandelle ? Le rapprochement effectué par Hugo Chavez avec le Brésil, la Russie et l'Iran montre bien l'influence que Caracas veut exercer dans la région, mais si la Maison Blanche accepte finalement le retour de l'île communiste au sein de l'OEA ne serait-ce pas interprété comme un signe de faiblesse qui inciterait le leader socialiste vénézuélien à encore plus d'audace ?
L’OEA devrait prendre sa décision lors de sa prochaine réunion en juin de cette année à Sao Pedro Sula au Honduras.
Réintégration ou non, la demande de levée de l'embargo contre Cuba est malgré tout inscrite au programme de cette réunion, le gouvernement de Barack Obama a intérêt à montrer davantage de hardiesse dans son désir de normalisation des relations avec l'île tout en restant vigilant.
Avec la crise financière, le problème nucléaire en Corée, le refus du gouvernement Israélien et maintenant une fronde au sein de l’OEA, le chemin de croix du nouveau président des États-Unis ne fait que commencer, espérons qu’il ne tombe pas trop souvent.