Si les conséquences sanitaires et écologiques de la catastrophe nucléaire de Fukushima restent encore à interroger dans leur totalité, les incidences économiques de cet évènement commencent, elles, à se dessiner. Le cas des autorités chinoises redevenue excessivement prudentes dans leur politique nucléaire l’illustrent à la perfection. Avec au rang des plus illustres perdants : Areva.

La catastrophe de Fukushima serait-elle le nouveau Tchernobyl de l’industrie nucléaire ? En effet suite à l’accident ukrainien de 1986 la filière de l’atome civil avait mis une double décennie pour convaincre ses possibles clients que le risque était maintenant parfaitement maitrisé.

Encore convalescente, l’industrie nucléaire se voit de nouveau dans l’œil du cyclone suite à la catastrophe de Fukushima. A terme, pour elle, le risque de devoir repartir dans des années de défiance et d’inquiétude vis-à-vis de l’énergie qu’elle promeut.

La prudence retrouvée des autorités chinoises

Loin d’éteindre ces inquiétudes, l’attitude des autorités chinoises après Fukushima montrent qu’un tel risque est de plus en plus envisageable.

En effet très énergivore la croissance chinoise ne peut plus se contenter des approvisionnements énergétiques du seul charbon. Car sous l’hégémonie actuelle de ce type d’énergie dans la production de l’électricité chinoise pointe déjà la solution nucléaire d’ici peu.

A cet effet la Chine prévoit d’ici à 2016 l’entrée en service de 27 réacteurs nucléaires (soit un peu moins de la moitié de l’ensemble du parc nucléaire français actuel à construire en cinq ans !).  Or face à l’ampleur de la catastrophe nucléaire japonaise les autorités chinoises ont décidé du gel, officiellement provisoire, des chantiers concernant les centrales à mettre encore en chantier.

Les inquiétudes du leader français du nucléaire

Par exemple, le chantier, déjà bien avancé, des deux réacteurs EPR de Taishan, dans le sud du pays, devrait échapper au gel. Et encore est-ce si sûr car Taishan est située dans une zone sismique. Le dernier tremblement de terre dans cette région fut enregistré il y a moins d’un an (huit mois plus précisément). D’où la prudence avec laquelle on regarde ces chantiers du coté des dirigeants chinois.

Car élément aggravant pour Taishan, ces deux réacteurs EPR seront construits sur le littoral, comme c’est la tradition en Chine. Mais comme c’était, aussi et malheureusement, le cas à Fukushima.

Enfin notons le nom du possible grand perdant de cette prudence retrouvée des autorités chinoises : la société française Areva, en contrat pour la construction de 11 réacteurs chinois et actuel fabricant des réacteurs EPR de Taishan.

http://www.courrierinternational.com/article/2011/03/17/nucleaire-le-programme-chinois-n-est-pas-a-l-abri

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_centrales_nucl%C3%A9aires_de_Chine

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/03/29/04016-20110329ARTFIG00960-sarkozy-veut-conforter-le-nucleaire-francais-en-chine.php

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/15/les-chinois-s-interrogent-sur-les-consequences-de-la-catastrophe_1493555_3216.html

http://www.come4news.com/les-donnees-abyssales-du-defi-energetiques-chinois-210096

Grégory VUIBOUT