La commémoration du deuxième anniversaire de l’accident de Fukushima aura été l’occasion pour la ministre de l’énergie et de l’environnement, Delphine Batho, de remettre les pendules à l’heure quant à la position du gouvernement sur le nucléaire : pour elle, la France a « durablement besoin » de cette filière d’excellence française.

  • Fukushima doit permettre d’améliorer la sûreté nucléaire

 

Delphine Batho ne nie évidemment pas l’ampleur du drame de Fukushima, dont il convient tout de même de rappeler que les plus gros dégâts ont été causés par le Tsunami et non par la centrale nucléaire.

 

Sur cet évènement, elle ne dit rien de moins que le premier ministre japonais, qui a annoncé que le programme nucléaire nippon serait relancé au plus vite et que Fukushima servira justement à optimiser et renforcer les mesures de sécurité afin que cette catastrophe ne se reproduise plus jamais. « Le Japon va sortir renforcé de Fukushima », a-t-il même déclaré.

 

« La meilleure sûreté, c’est d’envisager l’inenvisageable (…) C’est ce qui est en train d’être fait avec ce concept de noyau dur, c’est-à-dire imaginer que les fonctions vitales d’une centrale nucléaire, c’est-à-dire que le refroidissement d’une centrale nucléaire doit fonctionner même dans des conditions extrêmes d’accident absolument inimaginables », a expliqué de son côté Delphine Batho  aux journalistes que France Info, qui l’interrogeaient sur Fukushima, avant d’insister sur la volonté du gouvernement de soutenir la filière nucléaire car « la France aura durablement besoin d’une part de nucléaire ».

 

Se servir des erreurs du passé pour avancer, voilà une position à l’opposé de celle des obscurantistes verts, qui voudraient que l’on revienne au Moyen Age.

 

Si à la suite du premier incendie de l’Histoire, les hommes avaient décidé d’arrêter d’utiliser le feu, l’humanité n’en serait pas sortie grandie… C’est le même problème avec Fukushima. Il ne faut pas arrêter le nucléaire mais tirer les leçons du passé pour mieux le maitriser.

 

Batho est d’ailleurs revenue sur la position allemande, afin de démonter l’importance du nucléaire. Elle a rappelé que l’Allemagne consomme énormément d’hydrocarbures polluants depuis qu’elle a décidé de quitter le nucléaire. Une évolution qui  « n’est pas le sens de l’histoire », selon la ministre de l’environnement.

 

  • Soutien sans faille du gouvernement envers le nucléaire

 

Le gouvernement soutient depuis le début l’industrie nucléaire, malgré la présence en son sein de Delphine Batho, membre de ces Verts médiévaux, pour qui le progrès est une aberration et qui militent pour la décroissance.

 

Pour lancer un signe fort, Arnaud Montebourg ministre du redressement productif avait annoncé la création d’un fonds d’aide aux PME du secteur nucléaire. En janvier, il s’était rendu avec Delphine Batho à l’usine Valinox de Montbard afin de faire part de leur engouement pour l’énergie nucléaire. « C’est une filière qui a prévu 110 000 recrutements à l’horizon 2020. […] C’est quand même une bonne nouvelle pour la France que nous ayons une filière performante, exportatrice, technologiquement très innovante, et qui recrute massivement", avait assuré Arnaud Montebourg, alors que Delphine Batho avait  rassuré sur la position gouvernementale. "Il y a une orientation très claire (de la politique énergétique), qui est une évolution du mix énergétique, dans lequel le nucléaire continuera d’occuper une part très importante (…), ce qui nécessite que nous gardions une filière industrielle performante et d’excellence", avait-elle précisé.

 

On peut comprendre, dans une certain limite, que dans une démocratie il faut faire des compromis, que Hollande ait décidé d’accorder un certain nombre de gages aux Verts en échange de leur collaboration, mais on peut plus se permettre de rejeter e nucléaire dans le contexte actuel. D’ailleurs, les  compromis acceptés par le gouvernement sont bien trop importants par rapport à la représentativité infime d’EELV. Ils ne reposent que sur un engament fait par Martine Aubry et non pas par le président.

 

Si Hollande exclue Cécile Duflot du gouvernement et revient sur sa volonté de fermer Fessenheim, il parviendra peut être à convaincre qu’il dispose d’un courage politique, d’un sens des responsabilités et d’un intérêt pour l’industrie et les ouvriers. De quoi lui permettre de relancer sa côte de popularité ? S’il faisait preuve d’une telle force politique, ça serait mérité.