Un décret devrait prochainement interdire "tout objet destiné à masquer le visage" au sein des manifestations, sous peine d'une amende de 3000€.

Conséquence, semble-t-il, des violences en marge du dernier sommet de l'OTAN à Strasbourg.

A ceux qui criaient "liberticide", notre chère ministre de l'intérieur a rétorqué : "Quand on manifeste, c'est pour ses idées. On ne cache pas normalement ses idées quand on arrive avec une cagoule."

Cacher son identité est et doit rester un droit, au même titre que celui de cacher son orientation politique.

Un droit sacrifié pour une mesure inutile question sécurité…

Peu de manifestants non casseurs masquent leur identité, mais c'est un droit bien utile pour ceux qui craignent des conséquences, telle que les discriminations à l'embauche, ou un frein pour leur carrière.

 

Mais crier "liberticide", c'est oublier l'inutilité de cette mesure : si les forces de police ne parviennent pas empêcher les violences, ce n'est pas le fait d'interdire les masques et les cagoules qui les aidera. De toute manière, les casseurs arrivent sur place cagoulés et començent aussitôt les violences.

Question violence, la loi risque même d'engendrer un effet inverse :  la police devra entrer dans les cortèges pour interpeler un individu qui porterait un masque de carnaval, et même… une femme musulmane qui porterait le voile, car en toute logique, cette mesure s'appliquera aussi au voile.

Le risque de provoquer des débordements est plus grand que les chances de les éviter !

Ce n'est qu'un remue-ménage pour faire parler des violences dans les manifestations, pour créer le climat d'insécurité qui fait la popularité de certains.

A qui veulent-ils faire croire que les milliers de gendarmes et policiers déployés lors du sommet de l'OTAN de Strasbourg n'auraient pas pu venir à bout d'une centaine de casseurs ?