Nouveau canular : le dialogue entre Pékin et le Dalai Lama

Sarkozy l'annonçait hier soir lors de son allocution de 90 minutes, la France travaille à rétablir le dialogue entre Pékin et le Dalaï Lama. Un dialogue également recherché par le leader tibétain en exil, mais toujours fermement rejeté par le régime communiste chinois. Après tout, comment justifier autant de violence, comment justifier les lamas emprisonnés et torturés ? La désinformation continue ? Les insultes répétées envers un homme de paix ? Il est vrai que la Chine n'aurait pas grand chose à dire… Mais la pression internationale a eu raison (au moins en apparence) de ce perpétuel refus…

Après sa fuite hors du Tibet en 1959, le Dalaï Lama n'a eu de cesse d'alerter l'opinion publique sur ce qui se passe dans son pays d'origine, c'est à dire une occupation illégale et un génocide culturel : monastères détruits, usage du chinois à l'école et dans les administrations, qui met en péril la langue tibétaine, perte des traditions culturelles, ghettoïsation des tibétains et répressions sanglantes…

Après les récents soulèvements avec pour arrière-plan les Jeux Olympiques, la Chine a commencé son travail de désinformation, présentant le Tibet comme une réelle province chinoise, plein d'indépendantistes sanguinaires et barbares mettant en péril la sécurité et l'unité de la Chine. Le Dalaï Lama, symbole de l'indépendance et de la liberté, fut alors traité de terroriste, d'agitateur et de fomenteur de complot. On vit apparaitre étrangement sur le Net une pléiade de pseudo-experts en histoire tibétaine, affirmant au grand dam des vrais tibétologues, que la Chine avait libéré le Tibet d'une caste de moines dictateurs et que le 14ème Dalaï Lama ne souhaitait que récupérer ses "esclaves".

Désinformation organisée, suivie par les sempiternels moutons et perroquets, heureux de répéter ce qu'ils ont lu ailleurs, discours écrits par des réactionnaires contents d'aller à contre-courant… Un "dictateur" épris de démocratie, qui a créé un Parlement et des Ministères en exil, un "terroriste" passionné de sciences et qui souhaite voir les pratiques bouddhistes étudiées par les scientifiques pour en tirer des bénéfices et se débarasser du faux et de l'inutile, un "fomenteur de complot" prix Nobel de la Paix en 1989, bref, tout ça ne colle pas, on est loin du moine obscurantiste, mais passons…

L'Express a annoncé qu'un responsable chinois aurait déclaré : "Face aux demandes répétées de la part de l'entourage du dalaï-lama pour une reprise des discussions, le département concerné du gouvernement central aura des contacts et des consultations avec le représentant privé du dalaï-lama dans les jours qui viennent". On est encore loin du dialogue entre le Dalaï Lama et Hu Jintao et il est clair que ce stratagème n'est là que pour endormir l'opinion internationale.

Le même article de l'Express ajoute : "Paris et Washington ont réagi favorablement à l'annonce des consultations sino-tibétaines". Il en faut peu pour être heureux… Comment peut-on être si naïfs et penser que soudain, la Chine va changer d'avis et accueillir le Dalaï Lama comme le Messie ? Mais ces prétendues discussions suffisent aux occidentaux, qui s'auto-congratuleront et aux diplomates, qui iront dormir, fiers d'eux et de leur "travail"…

Peut-être que la très innocente Chine pourra donner des nouvelles du Panchen Lama, enlevé et emprisonné depuis ses 6 ans parce qu'il est considéré comme une réincarnation importante et reconnu par le Dalaï Lama ? Un gamin qui a fêté ses 19 ans aujourd'hui et qui est toujours "porté disparu", alors que Pékin a placé un autre gosse à sa place, choisi par la régime et dévoué à sa cause, bien sûr !