Nous ne sommes pas seuls en ce bas monde…

C’est en 1769 que James Watt dépose son brevet pour l’invention de la machine à vapeur. Jusqu’alors, notre monde connaissait une période de stabilité démographique surprenante. En plusieurs milliers d’années d’histoire, la population mondiale c’était maintenue sous la barre des 700 millions d’individus. Mais depuis l’apparition de cette machine qui révolutionna l’industrie, cette même population n’a cessé de croître, et ce, de manière exponentielle. Résultat, nous voici en 2011 aux prises avec un peu moins de 7 milliards de personnes sur la planète. Les raisons de cette augmentation soudaine? La production agricole massive, les avancées en matière de médecine et les gouvernements qui encouragent la perpétuelle augmentation des naissances. Les répercussions de cette explosion de natalité? La surpopulation des petites parcelles de territoire, l’épuisement des ressources, ainsi qu’une immense disparité dans le contrôle de ces dernières.

Avant toute chose, il faut savoir que ces 7 milliards de personnes ne sont pas apparus comme par magie. Justement, après la découverte de la machine à vapeur, l’industrie c’est très rapidement développée pour nous projeter dans l’ère industrielle. Grâce au pouvoir des machines, l’homme a pu améliorer sa productivité et ainsi délaisser l’agriculture de subsistance pour passer au stade de l’agriculture commerciale. Le temps des productions massives venait d’être entamé. Avec les surplus que produisaient ces machineries révolutionnaires, on put nourrir les familles et faire vivre plus d’enfants. Ces mêmes enfants purent à leurs tours engendrer de nouveaux enfants qui eux non plus ne moururent pas de faim. Et parmi ces nombreux humains à mettre pieds sur Terre, quelques-uns (une plus forte probabilité vu leur nombre) d’entre eux firent d’incroyables découvertes qui allaient révolutionner le monde de la médecine. De bien belles trouvailles, et qui allaient permettre à encore plus d’humains de vivre plus longuement et d’engendrer toujours plus d’enfants… Nous voici donc avec nos 7 milliards d’humains, sur une terre qui, il y a 300 ans de cela, n’en comptait même pas 700 000 000. Et ce nombre ne cesse de croître! En 2006, le taux d’accroissement démographique de la population mondiale était d’environ 1,14 % annuellement. À ce rythme, la population mondiale devrait passer le cap des 9 milliards d’ici 2050!

Les ressources s’épuisent à vue d’œil. D’une part, il y a le problème de la nourriture. Entre les années 1950 et 1980, le taux de croissance de la production céréalière (environ 80% de l’alimentation mondiale) s’élevait à 3%, afin de fournir la demande mondiale croissante. Ces dernières années, celui-ci a brusquement chuté pour frôler le 1%. C’est en dessous du taux d’accroissement urbain! On approche d’un plafond de production agricole à grands pas. On juge que la quantité de terre arable nécessaire à une alimentation saine et variée devrait normalement s’élever à un demi-hectare par habitant. Mais avec la population actuelle de la planète, les terres disponibles se réduisent à seulement 0.23 hectare par personne, deux fois moins que ce qu’il faudrait normalement! Il ne faut pas oublier qu’Américains et Européens se nourrissent encore avec l’équivalent de ce fameux 0.5 hectare chacun. Résultat, une immense disparité au niveau des ressources qui crée famine et misère. L’Organisation mondiale de la santé estime à 3 milliards le nombre de personnes souffrant de malnutrition. C’est le plus grand nombre et la plus grande proportion de gens mal nourris jamais enregistrés!

D’autre part, l’apport en eau douce de certaines régions du globe est dans un état critique. Les eaux de surfaces, déjà fortement mal gérées, viennent à manquer, ce qui entraine des pénuries. Ajoutons à cela la surexploitation des nappes phréatiques dans certains pays développés comme les États-Unis. Certaines aquifères sont vidées de leur eau à un rythme qui dépasse de 10 fois leur vitesse d’auto-régénération, ce qui a pour résultat d’épuiser à une vitesse faramineuse les réserves d’eau nationale. Même problème avec certains pays en voie de développement. À Tamil Nadu, en Inde, «le niveau des nappes phréatiques a chuté de 25 à 30 mètres dans les années 1970 à cause du pompage excessif destiné à l’irrigation». Le problème se situerait-il au niveau de la manière dont nous gérons nos ressources limitées? Nous sommes si nombreux à exploiter la planète, et à un tel rythme, qu’elle ne peut plus se régénérer assez rapidement pour nous fournir en ressource!


Nous ne sommes pas seuls en ce bas monde. Au rythme effréné auquel la population croît et consomme, nous nous retrouverons bien assez tôt en manque de place et de ressources pour accueillir et fournir en vivres tout ce beau monde. Mais que pouvons-nous faire? Sommes-nous si impuissants face à cette menace à venir? Déjà, des guerres éclatent partout sur le globe pour le partage des combustibles fossiles. Qu’en sera-t-il lorsque les populations du monde s’affronteront pour obtenir eau, fruits et céréales? Dans nos hôpitaux, des milliers de personnes sont maintenues en vie artificiellement et ne reverrons jamais la lumière du jour. Branchés sur des respirateurs modernes et bourrés des médicaments ultrasophistiqués, nous repoussons chaque jour les limites de leur mort, accaparant du même coup une part de nos ressources, déjà fortement limitées. Ces malades sont-ils un fardeau pour l’humanité?

Des choix de société seront bientôt à venir et nous devrons bien assez tôt prendre de grandes décisions sur l’utilisation et la gestion de nos ressources. Manger plus de légumes au lieu de la viande serait déjà une bonne chose; une grande partie des céréales produites est destinée à engraisser les animaux de boucherie. Et pourquoi ne pas les manger ces céréales? Un humain moyen mange beaucoup moins qu’une vache non? Plusieurs solutions audacieuses ont déjà été proposées, mais les grandes puissances, bien assises sur leur statu quo ne semble pas vouloir faire bouger les choses. Il faut commencer par revoir nos bases et réviser nos législations. Par exemple, lorsqu’il est question de coupures dans le budget, devrait-on diminuer l’apport monétaire aux Universités et aux Cégeps, alors que les cerveaux qui en émergeront pourront peut-être travailler à la découverte de meilleurs moyens pour utiliser nos ressources de manière responsable? Devrait-on augmenter les frais de scolarité, privant ainsi l’accès aux études supérieures à des milliers de personnes, alors que celles-ci pourraient justement être nos sauveurs de demain?

 

Sources :

http://www.delaplanete.org/population-mondiale-agriculture-et.html

http://www.prb.org/FrenchContent/Articles/2010/2010wpds_fr.aspx