C’est en tout cas ce que prétend Jean Clavel, vigneron et écrivain dans son ouvrage « Mondialisation du vin : vins Inoq ou vins OMC ? »

« Les mutations et les réformes que nous vivons en ce moment sont en train de détruire ce que nos anciens avaient patiemment et longuement construit. » déclare-t-il dans «  l’Anjou agricole ».   Et il en connait un rayon, le bougre : il est à l’origine des progrès indéniables et  de la réussite commerciale des vins de sa région, le Languedoc-Roussillon. Il faut dire qu’ils n’ont jamais été aussi bons. Il prétend que sous la pression des Etats-Unis, l’OMC pèserait sur l’Union Européenne pour une dérèglementation du système de vins d’appellation. Certes, les appellations françaises sont trop nombreuses et trop complexes, mais si cela se confirme, ce sera le coup de grâce pour nombre de petits vignerons. On sait que beaucoup de petits exploitants ont mis la clef sous la porte et si certains survivent, c’est avec un revenu proche du SMIC. Or, en France, le vin est une histoire de terroir, de petites exploitations familiales qui se transmettent l’amour du travail bien fait de génération en génération. Comment ces petits vignerons pourront-ils lutter contre les grands industriels du secteur. L’appellation d’origine reste une garantie de qualité pour le consommateur et il faut la défendre à tout prix. « Il ne restera, à terme, en France, que 20% environ d’exploitations familiales viticoles. Le reste de la production sera concentré par de grosses entreprises de type agro-alimentaire ». Un avertissement qu’il serait bon de prendre au sérieux car si les vins français sont considérés comme les meilleurs du monde, il ne faut pas oublier que c’est en grande partie grâce aux petits viticulteurs et aux coopératives. Il serait regrettable que seules les grandes appellations puissent sortir indemnes d’un tel bouleversement.

Lire ici une interview de Jean Clavel