une réponse à la visite de Sarkozy,

ils sont morts pour rien.

Ce ne sont pas les propos de Ségolène Royal que j’exprime dans ce «mort pour rien», ce sont ceux de nombreux Français qui le pensent aussi. Ce n’est pas, que je n’ai pas, comme beaucoup une haute valeur de la vie d’un homme, de nos soldats en l’occurrence, mais il faut reconnaître que notre engagement en Afghanistan est une grave erreur, voir mes articles, «L’Afghanistan ce merdier», «La nasse de l’Afghanistan», «Les Talibans sont pires que des barbares». Cette propagande qui vise à nous faire croire que c’est pour la paix, contre le terrorisme, justifiant ainsi notre présence dans cette guerre, décision d’un président des États-Unis Georges W.Bush qui pour se venger du 11 septembre 2001, nous contraignit aussi. La solution contre le terrorisme passe par la résolution du conflit Israélo-palestinien pour lequel Georges Bush n’a fait qu’activer l’hégémonie Israélienne. Il fit plus de morts et de misère par ses guerres en Irak et en Afghanistan mais aussi dans son pays que ce fou de Ben Laden qu’il voulait combattre. Il nous engagea avec d’autres dans une guerre qui ne peut avoir de solution viable. Les Soviétiques n’ont-ils pas abandonnés leur engagement dans la première guerre d’Afghanistan de 1979 à 1989 contre les Moudjahidins qui a ravagé pendant dix années ce pays et qui ne servit à rien !

La géographie du terrain, ses frontières avec le Pakistan 2430 km et l’Iran 936 km sont une source d’évasion pour les Talibans. C’est donc voué à l’échec malgré notre désir d’arriver à pacifier ce pays. Nous ne pouvons y rester indéfiniment et dès que nous serons partis les Talibans reviendront, c’est une évidence. Ce n’est pas ce gouvernement transitoire qui pourra empêcher leur retour, et la position Française est hypocrite, mensongère, niant l’évidence même. Bien sûr François Fillon à raison quand il répond à Ségolène Royal en clamant «celui qui meurt pour la paix, au service de son pays, personne n’a le droit de dire qu’il est mort pour rien. (…) Il a donné sa vie pour les autres, dans l’honneur». Mais il ne s’agit pas de la paix qui est impossible dans ce pays ni de l’honneur de nos soldats, il s’agit d’arrêter cet engagement au plus vite et de reconnaître l’erreur commise. Ce n’est pas sans raison que ces morts sont survenus la vieille de notre fête nationale histoire de nous faire comprendre que nous devons partir ! D’ailleurs notre président et le premier ministre n’avaient-ils pas une cravate noire en signe de deuil ! Les Talibans peuvent tuer comme ils le veulent et déstabiliser le président Hamid Karzaï n’importe ou, ça c’est la triste réalité. N’ont-ils pas tué aussi le plus jeune demi-frère paternel Amed Wali Karzaï du président Hamid Karzaï le 12 juillet par balles par un de ses gardes du corps ! Cela devrait nous faire réfléchir et nos gouvernants un peu plus pour les faire arrêter de clamer l’honneur de nos soldats que l’on sacrifie.

La corruption est telle dans ce pays qu’il est impossible de la réduire à rien. Le trafic de l’opium représente la source principale de revenu de ces populations dans ce pays de montagnes. Elle alimente la corruption et ne pouvant la remplacer par une autre source de revenus elle subsiste malgré les efforts déployés. La production Afghane d’opium représentait en 2008 93 % de la production mondiale. Elle générait à la fin de 2009 3,4 milliards de dollars selon un rapport de l’UNODC, United Nation Office on Drug and Crime. Comme je l’ai écrit dans l’un de mes articles il suffit simplement de menacer de mort la famille d’un garde du corps pour que celui-ci tue un responsable, la mafia napolitaine en quelque sorte. On peut rien contre cela ! Bien sûr que nos soldats sont glorieux, bien sûr qu’ils méritent le respect, mais bien sûr aussi que nos dirigeants sont coupables de nier l’évidence.

Par respect pour les États-Unis qui sont venus nous aider à vaincre le nazisme au prix de leurs nombreux morts nous nous sommes engagé à leur coté. Nous en sommes à 70 morts avec les cinq derniers soldats tués et le dernier le 14 juillet dans la province de Kapita dans l’Est de l’Afghanistan maintenu par les forces rebelles. En dix années c’est certes peu et beaucoup à la fois car ils apparaissent inutiles depuis notre engagement avec la coalition de l’Alliance du Nord, Royaume-Uni, France, Canada,…. en soutien aux États-Unis. Le but affiché par Georges Bush était la capture de Oussama Ben Laden et de détruire l’organisation Al-Qaëda qui possédait des bases dans le pays avec la bénédiction des Talibans dont il fallait aussi combattre leur barbarie en les chassant du pouvoir et instaurer un gouvernement provisoire dirigé par Hamid Karzaï à la suite des accords de Bonn de décembre 2001. Les Talibans engagèrent alors une guérilla contre la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité, FIAS, qui regroupait les forces armées sous commandement de l’OTAN. Cette force internationale résulta de l’adoption de la résolution 1386 du Conseil de sécurité des Nations unies, après le renversement du régime des Talibans, par l’opération «Liberté immuable, Enduring Freedom», menée par une coalition internationale conduite par les États-Unis, et conformément aux engagements des pays participant à la conférence de Bonn, le 5 décembre 2001. D’autres résolutions seront prononcées 1413, 1444, 1510 1563, 1623, 1659 et 1707 concernent la FIAS. Un accord militaro-technique, établi entre le commandant de la FIAS et l’Autorité de transition Afghane, comporta des directives complémentaires relatives aux opérations de la Force. Ces mesures ont ouvert la voie à la création d’un partenariat trilatéral entre l’Autorité de transition Afghane, la Mission d’Assistance des Nations unies en Afghanistan, MANUA, et la FIAS.

Notre engagement propre fut annoncé par Lionel Jospin sous le régime de la cohabitation avec Jacques Chirac chef des armées, il commença le 17 novembre 2001 par l’envoi du porte-avions Charles-de-Gaulle et de son groupe aéronaval constitué de deux frégates, d’un pétrolier ravitailleur, d’un sous-marin, d’un aviso en mer d’Arabie au large du Pakistan. Le groupe appareilla le 1er décembre 2001 pour une mission qui dura sept mois jusqu’au 1er juillet 2002.

C’est le deux janvier 2002 que les premiers soldats Français de la Force internationale en Afghanistan arrivèrent au nord de Kaboul. Au total, 640 militaires Français seront déployés dont 400 dans le cadre de l’opération Epidote de formation de l’armée nationale Afghane par nos soldats au sein d’Enduring Freedom et Ares dans la traque de Ben Laden.

  http://video.google.fr/videoplay?docid=-6142559562534513040&hl=fr

La présence de l’armée Française dans ces deux opérations s’illustre par une présence maritime dans l’océan Indien, qui comprend des engagements d’aéronefs de l’aviation navale sur le territoire Afghan, l’action d’unités, avions de chasse, d’observation et drones, de l’armée de l’air, à partir de l’Afghanistan ainsi que des bases situées dans des pays limitrophes, et la participation d’unités de l’armée de terre aux opérations de sécurisation et d’instruction. Au 1er novembre 2009, 3 850 militaires Français étaient engagés dans ce pays, dont le soutien aérien et la participation à la Combined Task Force 150 dans l’océan Indien. À ce chiffre s’ajoute les 150 gendarmes déployés fin 2009. 2 500 des militaires sont déployés depuis cette date dans la Brigade La Fayette, clé du dispositif, dirigée depuis avril 2010 par le général Pierre Chavancy et placée sous commandement Américain. En 2010, la décision a été prise d’un envoi supplémentaire de 250 soldats, le contingent Français en Afghanistan atteignant désormais le nombre de 4 000 hommes.

Effectifs fin 2010 auxquels il faut ajouter 150 gendarmes, source Wikipédia.

En 2009, le coût des opérations était de 450 millions d’euros en 2009, ce qui représenta près de la moitié des 870 millions d’euros consacrés aux forces Françaises hors de la métropole. En 2010, celui-ci fut estimé à 470 millions d’euros soit 54 % des 867 millions d’euros consacrés aux OPEX.

La guerre d’Afghanistan nous coûte 1,3 million par jour.

Le prochain article sera Ben Laden n’est plus, mais Al-Qaëda subsiste !