Nos futurs maîtres seront-ils bien formés ?

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La réforme du recrutement des enseignants concoctée par Darcos et Pécresse prévoit la mastérisation : le master 1 sert à  la préparation aux concours, le master 2 consiste en une année de stage.

A première vue c’est pareil… mais les changements sont énormes et dangereux.

Pour les étudiants en master 1, qui n’auront pas encore le concours, il est prévu un stage en responsabilité c’est-à-dire qu’ils prendront les classes entièrement en charge pendant 6 semaines. C’est-à-dire un mois et demi d’enseignement avec un service complet seuls face aux élèves. Les stages auront lieu en février-mars, à peu près au moment où les étudiants vont passer le concours.

Une fois le concours passé (et réussi) les étudiants en master 2 auront stage en responsabilité de 12h annuelles, avec une période de formation de 108h. C’est-à-dire 6 semaines de formation, juste de la formation et que de formation (plus de journée bloquée comme nous avons connu jusque-là, avec alternance formation/stage) et un stage à 18h toute l’année.

Ils auront une période de formation de 18h sur 6 semaines. Période pendant laquelle ils laisseront leur classe, pour aller à l’IUFM. Ils seront remplacés par les étudiants de master 1.

Aux élèves, qui verront se succéder des profs pas trop formés dans leur classe, au gré des stages (l’étudiant de master 2, puis celui de master 1, puis retour de celui de master 2), on souhaitera bonne chance en espérant qu’ils ne feront pas les frais de l’opération.

En bref une formation bien chaotique qui va surtout permettre à l’Etat de faire l’économie d’un an de salaire de ces étudiants et de fermer les IUFM (ça fait longtemps que c’est dans les tuyaux). Faire croire que les gens sont mieux formés parce qu’ils sont bac plus cinq au lieu de bac plus trois est une idiotie.

Je ne pense pas que l’école publique va améliorer la qualité de ses enseignants de cette façon.

 

Une réflexion sur « Nos futurs maîtres seront-ils bien formés ? »

  1. Une véritable catastrophe en gestation!
    Je fais partie des enseignants recrutés en 1980, j’ai fait un an de suppléance sans la moindre formation préalable en hôpital de jour, avec des IMC (Infirmes Moteurs Cérébraux), heureusement, à l’époque, on travaillait en équipe et mes collègues m’ont tout appris…dur mais très formateur. Puis dans un service d’enfants souffrant d’une grave pathologie digestive, tous condamnés: là, il m’a fallu rassembler toutes la force morale dont j’étais capable pour ne pas craquer.Donner des cours à des enfants qui vont mourir, fêter leur dernier anniversaire…l’HORREUR !
    J’ai passé l’année suivante le concours d’entrée à l’Ecole Normale, puis 3 ans de formation rétribuée, avec plein de stages: accompagnée, à deux, puis seule (en responsabilité comme ils disaient)
    Si les cours étaient bien trop théoriques, comme souvent, les stages m’ont beaucoup aidée.
    Et je peux témoigner qu’il n’a pas été évident de prendre une classe à l’année à la suite de la formation.

    Alors, le nouveau système, je n’imagine même pas: j’en suis malade pour les jeunes instits …et pour les élèves qui vont subir, en premier lieu, le manque de formation de leur enseignants.

    Et pour répondre tout de suite aux anciens qui s’écrient parfois: et moi, j’avais 45 élèves et je m’en sortais…qu’ils viennent voir nos élèves d’aujourd’hui: aucune comparaison et je ne parle pas d’incivillités, je parle d’enfants vivants, bien plus au fait des choses avec internet et tous les médias!

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