Les fêtes de fin d’année approchent, les rues s’allument, les boutiques rivalisent de beauté. C’est un peu comme une parenthèse accordée à la vie, un trou coloré de l’hiver dans lequel il fait bon retrouver quelques jours d’enfance perdue. Pourtant, ils sont nombreux à sentir peu à peu la mélancolie les posséder. A contre-courant de l’allégresse ambiante, ils grimaçent en attendant que ça passe…

Noël, un moment de bonheur familial, de magie ? Pas pour tout le monde. Ceux qui détestent les fêtes voient revenir, tous les ans, cette longue  période d’hiver avec son cortège de préoccupations heureuses. Sauf qu’eux ne le sont pas, heureux. Dans cette agitation fiévreuse ils n’ont qu’à serrer les dents et se terrer dans leurs sombres ruminations. Mais pourquoi Noël est-il, à leurs yeux, un évènement si détestable ?

Un survol des forums dédiés à la question nous éclaire sur ce phénomène.

 

Pauvreté et solitude

Symbole de lâcher prise au niveau financier, Noël est bien souvent, pour les plus raisonnables, l’occasion de dépenses un peu débridées. Mais pour les plus démunis, pas moyen de déroger à la règle quotidienne de l’austérité. Tout autour d’eux les tentations abondent et les frustrations sont plus rudes qu’à l’accoutumée.

Quant aux personnes isolées, elles ne peuvent vivre ces périodes de regroupement familial qu’avec tristesse. Il faut se souvenir que la fin d’année entraîne un fort taux de suicide en France, probablement à mettre en lien avec cette solitude. 

Le rejet "contestataire"

Il y a ceux, et ils sont nombreux, qui ont profondément aimé Noël pendant leur enfance. Adultes, ils déplorent la démarche commerciale qui anime  désormais cette fête. Comme si la nativité, reléguée au rang de petite légende, étouffait sous la vague des recettes engendrées par le commerce festif. Beaucoup expriment leur écoeurement face à une débauche de dépenses, aux orgies alimentaires, au harcellement publicitaire… Pour eux, Noël a incontestablement perdu son âme. Ils résistent comme ils peuvent au tourbillon, limitent leur consommation en préférant par exemple, offrir des cadeaux confectionnés à la main.

Le souvenir traumatique

Tout évènement tragique étant intervenu dans la période des fêtes et pire, le jour de Noêl, s’inscrit dans la mémoire d’une façon absolument particulière. En effet, toutes les années, les souvenirs ressurgissent avec une vivacité constante au milieu de rituels sans cesse reproduis. Les sapins qui s’allument dans les rues, les pères Noël aux fenêtres, les chansons, sont autant de retours cruels sur une image douloureuse. Pour certains il s’agit du décès d’un de leurs parents , pour d’autres, un abus sexuel durant l’enfance. Quelle que fût la blessure, Noël reste pour eux, un horrible épisode qu’ils fuient en travaillant. D’autres sont hospitalisés régulièrement à cette période pour dépression.

L’hypocrisie familiale

Les stratégies les plus élaborées ne permettent pas toujours d’échapper au sacro-saint repas de famille. Ni les victuailles savoureuses, ni les nappes colorées ne dissipent la rancune et les conflits. En ces instants de retrouvailles "obligées", la diplomatie est de rigueur, les sourires aussi. Pourtant, voici l’occasion rêvée de se lancer quelques piques, entre deux bouchées de dinde. L"instant crucial est la distribution des cadeaux, qui parlent mieux qu’un long discours: offrandes de mauvais goût, présents à "message"venimeux, la guèrre de Noël est déclarée.

Et bien des vérités accumulées à longueur d’année, sortent de leur cage au moment le moins attendu … 

Voici qu’arrive Noël et certains d’entre-nous ne seront pas heureux, comme tous les ans. A tous ceux qui détestent ce moment, ils nous reste à souhaiter que le reste de l’année leur amène bonheur et joie. Et, allez, joyeux Noël à tous !