Souffler le chaud et le froid jusqu’à mettre l’eau à la bouche de ses sympathisants fut la stratégie empruntée par l’ancien président dit en "mutation" afin de se frayer une voie "stratosphérique" pour un retour inédit. Chose aisée, pensait-il à demi-mot, que de retrouver sa place dans son univers surtout quand à ses yeux ce dernier n’est truffé que de "cons", de "médiocre", de "sot", de "vieux", de "looser". 

Rattrapé comme toujours par des affaires peu reluisantes dont celle phare dite Bygmalion, l’ancien président a dû, contraint et forcé, emprunter la petite porte normalement réservée à des profils du genre plutôt "Bidochon". Point de plébiscite, un score bien en deçà des prévisions. Pour pallier à cet échec, notre héros s’est empressé de dégainer en deux temps, trois mouvements, sa rhétorique bien huilée pour mieux embobiner les quelques récalcitrants. 

Adieu les fâcheries ayant trait à Clearstream, au Jouyet gate et à toutes les casseroles qu’il a à son actif. Le poulain de Chirac, encore sur le qui vive après les sifflets que lui avait généreusement servis le public acquis à Sarkozy, décline illico l’offre de siéger dans cette entourloupe de comité d’anciens Premiers ministres. Un "comité naphtaline, de chapeaux à plumes" !  

Le "meilleur" de l’équipe, après s’être longtemps laissé marcher sur les pieds, semble plus que jamais déterminé à saisir son ultime chance de caracoler en tête de la France : pas question pour lui de "rester à n’importe quel prix dans une famille politique aux allures d’une secte avec à sa tête un gourou" pur et dur ; encore moins d’être relégué à des tâches ingrates au profit du "candidat à tout et pour tout" qui confond allègrement union et soumission. 

Un ogre de cette envergure qui n’a d’yeux que pour son ego, capable de bouffer tout son monde, tuant dans l’oeuf toutes velleités discordantes à son goût, se plaît de surcroît à se positionner en victime. Le voilà donc qui, après avoir égratigné les uns et les autres, à s’offusquer en vierge effarouchée devant la haine qui a atteint "un niveau à la fois stupéfiant , consternant et grotesque" jusqu’à gangrener sa famille  ! 

Après une longue absence, il nous est revenu intact avec ses qualités et surtout ses incommensurables défauts. Toujours prompt à mettre sur la table toutes ses tripes jusqu’à saturation pour nous décliner ses ritournelles sur le redressement du pays qui ont déjà fait leurs preuves. Changement venant de Sarkozy rime manifestement avec changement de sigle, autant dire un synonyme de miroir aux alouettes. Un vain mot. Il est désormais temps pour lui, l’omniscient, l’omnipotent, de ne plus empiéter sur les ambitions de ses collaborateurs. Par amour de la France…