Le gouvernement vient de dévoiler le projet de loi sur le financement de la sécurité sociale 2008. Comme annoncé, celui-ci prévoit d’instaurer des franchises sur les soins, sans qu’aucune mesure réelle ne soit prise pour protéger les malades les plus précaires.
Les franchises sur les soins sont injustes.
Elles frappent de pleins fouets les plus malades alors même que leur reste à charge pour se soigner est plus important que le reste de la population. Plafonnées à 50 euros par an, ces franchises constituent un véritable impôt sur la maladie qui vient s’ajouter au forfait à 1 euro existant, lui même plafonné à 50 euros. Une grande partie des malades atteintes de pathologies graves comme le sida devront donc nécessairement payer deux fois 50 euros, soit 100 euros par an pour se soigner. Une somme amenée à augmenter régulièrement puisque Nicolas Sarkozy a déjà annoncé que ces franchises seraient réévaluées en fonction de l’évolution du déficit de la sécurité sociale.
Seules les bénéficiaires de la CMU complémentaire, les enfants et les femmes enceintes seront exonérées des franchises. Près du quart des malades du sida ne disposent que d’une Allocation Adulte Handicapé pour vivre : 622 euros mensuels, avec lesquels il leur faut vivre et se soigner. Avec les franchises et le forfait à 1 euro, c’est plus d’1% de leurs revenus qu’ils et elles devront consacrer en plus à leur santé.
Les franchises sur les soins sont financièrement inefficaces.
Les franchises devraient seulement rapporter 850 millions d’euros à l’assurance maladie. Loin de pouvoir combler le déficit de la sécurité sociale elles ne permettront pas de financer le plan Alzheimer annoncé par Nicolas Sarkozy. Surtout, en constituant un frein à l’accès aux soins, les franchises s’opposent à une politique de prévention seule à même de limiter les dépenses de santé.
Les franchises sur les soins sont criminelles.
Les franchises remettent en cause l’exonération du ticket modérateur créé pour les malades atteints d’affection de longue durée (ALD). En voulant réduire encore les remboursements des plus malades, Nicolas Sarkozy met directement en cause l’accès aux soins et met en danger la vie des malades les plus précaires et la santé publique.
Faute de vouloir rechercher un nouveau financement pour la sécurité sociale, en mettant à contribution les malades et eux-elles seules, nous assistons au renversement de notre modèle de sécurité sociale fondé sur la solidarité. Les malades vont devoir payer pour les malades.
Act Up-Paris exige le retrait pur et simple de ces franchises qui ne relèvent ni d’une politique de santé, ni d’une politique de solidarité. Act Up-Paris exige la démission de Roselyne Bachelot-Narquin du poste de ministre de la santé et de Xavier Bertrand du poste de ministre de la solidarité : des postes visiblement devenus caducs.