Après la politique de « la retenue forcée » des responsables à l’entreprise Continental, nous avons redécouvert la menace à la bombe, « le dialogue de la bonbonne ». L’entreprise New Fabris laissera son nom à une pratique extrême, le chantage à l’explosion. Cette entreprise de Châtelleraud équipementier du secteur automobile a été lourdement touchée par le déstockage massif de près de 650.000 véhicules depuis octobre 2008. Ni les dirigeants de l’entreprise, ni le gouvernement, et encore moins le contribuable ne pouvaient et ne devaient s’immiscer au règlement de cette douloureuse affaire. Les salariés percevront 12.000 euros auxquelles s’ajouteront les indemnités légales et pour beaucoup cela représentera plus de 30.000 euros. Les salariés bénéficieront en outre d’une année formation avec maintien de salaire, qui dit mieux ? Pendant ce temps, d’autres ne recevront ni aide ni soutien pour se recycler ou entreprendre leur projet, certains seront radiés abusivement des listes de demandeurs d’emploi. Ils n’auront pas été reçus par les journalistes.

 

Comment est-il possible qu’un ministre, en l’occurrence Monsieur Christian ESTROSI, ait pu siéger à une table de négociation d’une entreprise privée ? Pourquoi, et surtout comment un ministre de la République peut-il affirmer par sa simple présence dans un conflit, son cautionnement de pratiques contraire au droit, et du même coup témoigner de l’omniprésence de l’Etat.

 

Parce qu’habiller Pierre, en offrant une prime supérieure à l’indemnité légale de licenciement c’est aussi déshabiller Jacques, salarié de la PME ou de la TPE voisine qui n’aura ni considération ni prime, ni remerciement, ni visite de Monsieur ESTROSI.

 

Cette négociation n’est pas une défaite pour les ouvriers malheureux de la Société News Fabris. Il s’agit pour le simple citoyen  d’une insulte. Une insulte à tout ce qui fait que nous soyons une communauté d’individus, aux règles élémentaires qui régissent la vie, une insulte à la vie démocratique. Menacer l’outil de travail pour demander à sauver l’outil de travail voilà qui paraîtra grossier, brandir la menace comme une arme et attiser la fibre révolutionnaire des Français pour récupérer sa clémence, quel autre nom donner à cette méthode que celui d’un comportement insurrectionnel, prémices à la guerre civile.  Pourquoi ne pas laisser les commerçants tuer leurs voleurs, comment ne pas donner aux automobilistes l’autorisation de tirer sur les incendiaires de voitures ? Les caissières mal payées pourraient aussi partir avec la caisse. Pourquoi ne pas  « comprendre » le geste d’un pauvre vigneron « contraint » d’abattre des contrôleurs du travail zélés auteurs de tracas administratifs?

 

Le manque de professionnalisme des syndicats et la couardise des gouvernants ont ouvert le chemin à l’anarchie, le dialogue a laissé place à la vindicte, le mécontentement à la Jacquerie. Le peuple veut de l’argent et à défaut du sang. Comment la France va-t-elle effacer l’image d’un Pays qui cède, et qui légitime le terrorisme social ?


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