Nestlé n’a toujours pas révélé si les concentrations de viande de cheval dans divers produits Buitoni « supérieures à 1 % » étaient de l’ordre de 1,2 ; 1,3 ; 1,4… dix, vingt, trente… pour cent. Mais s’il n’y avait que de la viande de cheval saine dans les divers produits Nestlé, nous serions plus rassurés…
Come4News le signalait alors que l’on apprenait que des produits Buitoni, marque Nestlé, avaient été retirés des rayons en Europe du Sud (pour Findus, dernier pays en date : Gibraltar) : il y avait aussi du verre dans d’autres produits Nestlé, et pas que celui des bocaux.
« Nestlé, avec près de 150 usines, est implantée dans 83 pays. La nébuleuse de ses marques est fort étendue et aux États-Unis, début février, le groupe avait retiré deux lots de la marque Lean Cuisine, à savoir des raviolis Culinary Collection : raison, des morceaux de verre dans des barquettes, » écrivions-nous.
Bon, n’en faisons pas forcément tout un plat (de verre), nous ne saignons pas de la bouche ou de la langue. Mais…
Voici que Panorama (.it) s’est livré à une rapide recension de problèmes plus ou moins récents décelés dans des produits Nestlé commercialisés sous diverses marques.
Claudia Astarita, de Panorama, titre : « Nestlè, non solo carne di cavallo ». Et voici ce qu’elle a pu faire ressortir des archives :
• Nesquik – pour la boisson chocolatée, le dernier épisode remonte à novembre 2012, en Amérique du nord. Le carbonate de calcium avait été considéré propice à propager des salmonelles ;
• Buitoni – toujours lors de l’hiver dernier, ce sont les pizzas Creazioni di Casa Buitoni, à la mozarelle, provolone et tomates ou fromages-épinard et fromages-champignons qui sont retirées du marché suisse. Les pizzas de la « maison » Buitoni étaient confectionnées (et elles le sont sans doute encore pour celles vendues en Suisse, voire en Savoie, &c.) en Allemagne et contenaient des particules métalliques. Ce sont deux consommateurs mécontents qui avaient donné l’alerte, les contrôles internes n’ayant pas suffi ;
• Laits Nestlé – en 2005, 30 millions de préparations lactées contaminées par l’un des ingrédients de leurs divers emballages sont retirés du marché italien. Puis, en 2008, on trouve en Chine de la mélamine dans six variétés de laits commercialisées en Chine. Rappelons que quiconque a visité une laiterie constate que le lait issu d’une même cuve se répartit entre expéditions destinées aux marques génériques et aux autres, commercialisées plus cher.
Pour l’affaire des pizzas, elle avait eu des répercussions en France, même si rien n’avait été signalé ici. Les mêmes pizzas fabriquées en Allemagne devenaient en France des pizzas Buitoni Sensazione. Elles ont été de toute façon retirées de la vente car périmées fin août 2013. Quatre variétés étaient concernées. Ach, quand c’est la maison italienne Buitoni, traduisez sensazione par sinneswahmehmung. Wunderbar! Schmet gut!
Claudia Astarita élargit à Peg Perego (marque italienne de produits de puériculture ou pour enfants en bas âge, dont des jouets), à d’autres exemples hors alimentation.
Elle recommande de consulter le portail de l’OCDE sur les rappels de produits, GlobalRecalls (version française en ligne). Le portail semble avoir un bon mois de retard sur l’actualité. Pour la France, les trois derniers rappels en date se rapportent à des jouets. Auparavant, un cric pour véhicules.
Il y a aussi en France des vélos VTT dont le moyeu peut céder (et provoquer une chute qui pourrait être grave) : en général, c’est en retournant au magasin qu’on peut ou non être averti (si on est attentif aux avis placardés près des caisses).
Mais vous pouvez aussi consulter le portail du ministère français de l’Agriculture et sa rubrique « Actu Alertes ». Ce n’est pas triste.
Derniers cas en date à l’exception de ceux liés à la viande de cheval :
• Conserves Maison Lasserre – défaut de stabilité des produits (rillettes, gésiers, foie gras) commercialisés dans les Landes : à rapporter au lieu d’achat ;
• Conserves Barris : défaut de stabilité dû à un nouvel autoclave en septembre dernier ;
• Fromages Jussac : mise en évidence de listeria dans les rayons ou à la découpe chez Auchan, Carrefour (Reflets de France), Cora, Intermarché, Leclerc, Metro, Système U, &c. ; pas de problème, le lot a été retiré des rayons le 19 février dernier, car périmé. Il s’agissait de briques de diverses provenances (Forez, Auverge, Argental) et de Saint-Félicien, &c. ou de tommes et d’un camembert (de Retournac et Firminy).
Mais ma consœur de Panorama aurait pu aussi mentionner le lot de P’tit Pot de Nestlé France en raison de risques de présence de morceaux de verre. C’était en juin 2011. Uniquement dans la variété à la banane.
Restons mesurés : les cas ne sont pas si fréquents, Nestlé se montre responsable et rappelle ses produits si alerte il y a. Mais on retiendra que certaines alertes révèlent des failles dans les contrôles de qualité. Aussi que les publicités, sans être mensongères aux termes de la loi, font avaler aux consommateurs que des produits allemands, transformés en Allemagne, sont censés correspondre à un savoir-faire italien, avec des ingrédients gorgés de soleil ayant poussé en Italie, &c.
Benvenuto a la casa Buitoni, proclame le site français de la maison « en Toscane depuis 1827 » et au grand cœur (sans doute en forme de botte). Croquons la vie avec Buitoni, qui veut nous laisser entendre que ses olives leccino, fantoiano, pendolino, « cultivés avec amour dans les jardins de la Casa Buitoni » se retrouvent dans les pizza confectionnées en Allemagne. Autant que les produits corses qui inondent le monde entier, sans doute, et qui tous ne passent pas se faire étiqueter dans l’île de Beauté.
Comme toujours, le site mentionne : « Le propriétaire du site fournit des informations à des fins purement informatives. Il s’efforce de contrôler leur exactitude et de les maintenir à jour. Mais aucune garantie n’est apportée concernant l’exactitude, la précision, la mise à jour ou l’exhaustivité de ces informations. ».
On retrouvait la même mention sur le site Spanghero. Bon appétit !
Nihil nove sub sole, quoi…