Ethylotest, t’en as un ou t’en a pas ?

Le décret paru vendredi sur le bon usage de l’éthylotest laisse un goût de pinard dont on cherche le terroir d’origine. J’en achète un ou je m’en passe ? Il est obligatoire mais facultatif. Enfin, si j’en ai pas, je risque pas de payer les 11 € de pénalité. Tout ce que je comprends c’est que je ne comprends pas. En attendant de savoir si j’encombre ma boîte à gants, j’écoute les réactions à cette nouvelle de première grandeur.

    Le décret dit que l’on est tenu de posséder…

 


    J’ai eu le plaisir d’entendre un employé, pas le patron, de la boîte qui a touché le gros lot en étant juge et partie dans la décision d’équiper les autos (et les 2 roues !).

     Pour lui, sur les 3 000 morts par an sur nos routes une seule raison majeure, l’alcool. Que le tabac tue 45 000 personnes, il l’ignore. Que la pollution soit encore pire, qu’importe !

     Le secret de la réussite commerciale est de fabriquer et vendre un produit qui ne set à rien et dont tout le monde a besoin. Un exemple pour les plus jeunes d’entre nous, la languette de caoutchouc pendue à la roue arrière qui éliminait l’électricité statique des voitures.

     On en est presque là. Après un repas, vous soufflez dans l’engin. Et constatez que vous pouvez ou non conduire. Donc foutu, le truc. Autant en avoir 2 tout de suite. Chic, on double le score.

    Que doit-on avoir en prenant le volant ? Un faible taux d’imbibition ou un détecteur de taux ? Les 2, mon capitaine de soirée !

    Quel alcoolo soufflera dans le tuyau lorsqu’il sait que conduire lui est interdit ? Aucun. Mais s’il a l’objet obligatoire, il peut tuer et ne pas payer l’amende initialement prévue.

      Le citoyen moralisant, au plus près de la sécurisation routière, finit par avouer son souci bassement matériel. Le chantage à l’emploi. Si l’éthylotest n’est plus obligatoire 1 500 personnes seront au chômage… On invente un gadget, le rend obligatoire et on menace si la boîte fabricante ne touche plus son pognon. Tout cela inter pares. Les mêmes sont au début du projet, dans son lobbying, son exécution et dans l’interdiction d’arrêter le bonneteau. OH !

    Le tir aux pigeons n’a pas que du cheval à mettre en joue.