Les enfants, ça posent toujours des questions auxquelles on ne s’attend pas…et toujours au bon moment !
– Maman, pourquoi t’es pas mariée avec papa ?
– Ben, parce que maman n’a pas envie…
– Oui mais mes copains, leurs parents ils sont mariés
– Oui mais tes copains leurs parents ils sont presque tous divorcés… (ben quoi, c’est la vérité !)
– T’as raison maman… (qu’est-ce que je disais ?! )
– Alors pourquoi tu veux que je me marie ?
– Oui mais papa et toi vous allez pas divorcer, hein ?
– Non, mon chéri ça n’arrivera jamais…puisqu’on n’est pas mariés !!!
Il m’a regardé fixement et a eu l’air de se satisfaire de ma réponse. Comment aurait-il pu en être autrement, je suis sa maman et je ne mens jamais ?!
– Tu vois mon cœur tu portes le nom de ton papa et tu trouves ça normal ?
– Ben oui
– Et bien moi aussi j’ai le nom de mon papa. Tu vois c’est comme çà. La maman elle donne la vie, et pour que l’enfant ait quelque chose de ses deux parents et bien le papa il donne son nom à l’enfant.
Je n’ai d’ailleurs jamais compris les gens qui s’obstinent à croire que « c’est trop souvent la mère qui décide pour l’enfant ». C’est loin d’être le cas pour tout.
– Allez loulou dépêche toi où on va être en retard.
Fin de la discussion mais pas de doute qu’il reviendra à la charge et comme d’habitude quand je m’y attendrai le moins. Mais cette fois, j’aurai mûri ma réponse et mes arguments seront indiscutables.
Je dois lui faire comprendre que mon point de vue n’engage que moi et que tout le monde ne pense malheureusement pas comme sa maman…dommage, ça m’aurait grandement facilité les choses.
Comment lui faire comprendre que le mariage n’est à mes yeux rien d’autre qu’une perte d’identité.
« Je te prends pour époux » et toi en remerciement de mon amour tu prends mon nom et à la place y met le tien.
Si c’est là la première preuve d’amour du mariage je passe mon tour.
Un jour, je lui dirais la vérité. Ma vérité de femme. La femme qui avant de le devenir fut une petite fille a qui on a raconté des balivernes sur un quidam que l’on nommait le prince charmant et dont toutes mes copines connaissaient déjà l’existence. Comment allait-il savoir que c’était MOI si elles l’attendaient toutes. Ça me paraissait compromis !
Les années passent, le prince aussi. On n’a pas su le reconnaître ou le retenir.
On grandit avec cette quête d’absolu et la maturité faisant, on se rend compte que toutes les qualités du prince charmant « ne tiendraient pas en un seul homme».
Alors on redevient lucide.
Puisque je ne serai jamais une princesse personne n’aura le privilège de substituer mon nom au sien.
On oublie bien trop souvent que "prendre le nom de" n’est qu’une coutume et qu’en tant que telle, elle n’a qu’une fonction secondaire et ne fait donc pas autorité.
Donc en résumé pour un enfant de neuf ans, ça signifie que si ce n’est pas la loi, ça n’a pas de raison d’être. Raisonnement logique et tout à fait recevable en ce qui me concerne.
Quand « il sera d’usage » que ces messieurs prennent le nom de leur promise, je veux bien reconsidérer la chose.
[quote]On oublie bien trop souvent que « prendre le nom de » n’est qu’une coutume et qu’en tant que telle, elle n’a qu’une fonction secondaire et ne fait donc pas autorité.[/quote]
Je suis tout à fait d’accord avec cette théorie…il n’y a aucune raison de perdre son nom donc son identité!
[b]Tout à fait d’accord!!!!!!!!!![/b]
[b]Allons plus loin …..Le mariage ne serait-il pas une forme d’esclavage ?[/b]
[quote]…
Allons plus loin …..Le mariage ne serait-il pas une forme d’esclavage ?[/quote]
En quelque sorte,oui,quand un des deux est soumis aux volonté de l’autre!
C’est souvent la même qui est soumis à la volonté de l’autre …… ======>
le statut de femme n’a pas désiré
La nature fournit des chiffres invariables : il naît entre 104 et 106 garçons pour 100 filles et le moindre changement de cette proportion ne peut s’expliquer que par des facteurs anormaux.
En Inde et au Vietnam, le chiffre est d’environ 112 garçons pour 100 filles. [b]En Chine, la proportion passe quasiment de 120 pour 100, quand elle n’est pas de 130 garçons pour 100 filles dans certaines régions.[/b]
[b]Et la tendance se propage : en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Arménie, les ratios à la naissance sont tous de l’ordre de plus de 115 garçons pour 100 filles. En Albanie et au Kosovo, on constate le même phénomène.
[/b]
La prise de conscience mondiale remonte à 1990 lorsque le prix Nobel indien, l’économiste Amartya Sen, publia un article au titre choc : [u] »Plus de 100 millions de femmes sont portées manquantes ».[/u]
Les démographes estiment que ce chiffre a désormais dépassé les 160 millions, résultat de la préférence traditionnelle pour les fils, de la baisse de la fertilité et, plus important, des échographies bon marché permettant d’avorter s’il agit d’une fille, en toute illégalité…..
[url]http://tingy-tanana.blog.fr/2011/10/28/la-masculinisation-alarmante-12083488/[/url]
Joli billet mais qui me semble en désaccord avec la réalité car, en principe, et d’après la loi :
» La femme mariée conserve légalement son nom de jeune fille. Elle doit obligatoirement l’utiliser pour tout acte officiel.
Toutefois, elle peut gratuitement, si elle le souhaite, faire ajouter le nom de son conjoint sur ses pièces d’identité, cartes, permis et documents officiels.
Dans la vie quotidienne, la femme mariée peut utiliser soit son nom, soit celui du conjoint, soit les deux.
L’homme marié peut utiliser son nom ou lui adjoindre celui de sa femme. »
La réforme du droit du nom par la loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 n’a pas entraîné de modification concernant le nom des époux: chaque époux garde son nom, mais l’usage autorise la femme à porter le nom du mari (seul ou en l’accolant au sien).
Donc seule la femme peut volontairement décider de prendre le nom de son époux.
@Le candide
Merci pour votre passage
…[i]qui me semble en désaccord avec la réalité[/i]
je ne le crois pas. Bien-sûr que vous êtes dans le vrai dans ce que vous énoncez mais je le suis tout autant.
Je dénonce l’usage qui consiste pour la femme à « prendre » le nom de son futur, dans une société où l’on ne voit pas d’un très bon qu’elle conserve son nom.
Si « on autorise » la future à garder son nom ou alors à y adjoindre celui de son époux, je ne connaît AUCUN cas où l’homme « perd » son nom au détriment de celui de sa femme.
Bonjour Valadelie.
En fait si la loi autorise la femme à prendre le nom de son époux, officiellement elle conserve son nom (on ne « l’autorise pas à conserver son nom », elle y est obligé). Dans mon cas personnel, jamais ma femme n’a porté mon nom ni moi le sien, et notre enfant porte le nom de ses deux parents, nom qu’elle conservera toujours même si elle se marie un jour.
Il est vrai que nous vivons en Colombie, pays qui a pourtant la réputation d’être plus « machiste » que la France.
Ce serait donc l’usage qui est sexiste, mais rien ne vous empêche de vous marier et de conserver votre nom, la loi est de votre côté. Pour les enfants, à la naissance de ma fille, le consulat nous a précisé que l’enfant pouvait porter soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms dans l’ordre que nous souhaitions. Un fois le choix effectué, nous étions cependant obligés d’appeler tous nos autres enfants comme le premier (pas question donc de donner au premier le nom de la mère, au second le nom du père, etc.)
Si cette possibilité existe pour donner leur nom aux enfants, c’est bien la preuve que le nom de la maman est respecté et conservé officiellement.
Quand je regarde autour de moi, dans mon cercle d’amis et familial, toutes les épouses ont conservé leur nom (qu’elles soient Colombiennes ou Françaises). Serait-ce que l’usage est différent pour les expatriés ?
En tout état de cause, si les femmes perdaient réellement leur nom en se mariant, je vous soutiendrais dans votre refus. Mais s’il n’est question que « d’usage », il n’incombe qu’à vous de continuer à vous présenter sous votre vrai nom, celui de votre naissance… ce qui vous permettrait de faire évoluer l’usage dans le bon sens.
Il est vrai d’autre part que si je ne connais pas personnellement d’homme ayant pris le nom de leur femme, il est des cas célèbres et exceptionnels comme celui de Philip Mountbatten, prince de Grèce et de Danemark, qui a perdu son nom de famille lors de l’accession de son épouse au trône britannique le 6 février 1952. Depuis lors, Philip Mountbatten n’est plus que le prince consort Philip, duc d’Edimbourg.
Amicalement, et merci pour vos nombreux articles toujours très agréables à lire (même lorsqu’on n’est pas en accord sur le fond, ce qui ne m’empêche jamais de voter « j’aime » tant votre plume sait être incisive tout en conservant sa légèreté).
Merci pour vos explications très claires et documentées.
[i]En fait si la loi autorise la femme à prendre le nom de son époux, officiellement elle conserve son nom[/i]…bien-sûr, c’est vrai et heureusement mais l’usage prend bien trop souvent le dessus.
Quand Mle X, devient Mme Y, elle EST Mme Y dans bien des situations de la vie courante…et aux yeux de bien des personnes.Bien-sûr qu’elle reste pour toujours X – là du coup, j’hésite entre Mle et Mme ;)-
Et oui, Candide il me semble que c’est bien l’usage qui est sexiste.