Quand la télévision fait son travail, elle devient un merveilleux outil culturel. Mercredi de la semaine prochaine, France 2 diffuse un téléfilm intitulé « V comme Vian » qui évoque la vie du grand Boris.

Pour ma génération, vous savez les soixante-huitards, Boris Vian est une véritable idole. Il évoquait pour nous, étudiants idéalistes, rien moins que la liberté. Boris Vian mordait dans la vie comme s’il savait qu’il mourrait jeune. Il faisait tout avec talent. Quel choc, après avoir été obligé d’étudier les classiques un peu rasoirs, de découvrir des livres comme « l’arrache-cœur » ou «  l’écume des jours ».

En plus d’être un écrivain de talent, il était musicien et hantaient les caves de Saint-Germain des Prés avec son cornet. Ingénieur, critique de jazz, acteur à l’occasion, auteur de pièces de théâtres et de chansons, il savait vraiment tout faire.

Disciple d’Alfred Jarry, il était membre du Collège de Pataphysique en compagnie de Raymond Queneau. Il pouvait laisser libre cours à son imagination débordante. Il se savait malade du cœur et c’est sans doute pour cette raison qu’il brûlait la vie par les deux bouts.

Pour les jeunes des années soixante, son côté « anarchiste » et « anticonformiste » nous plaisait beaucoup. Il fallait oser écrire «  le déserteur » juste avant la guerre d’Algérie. Dans sa chanson, « Pauvre Boris », Jean Ferrat s’indigne du succès de ses chansons longtemps après sa mort. Je ne partage pas son avis, je trouve au contraire qu’il faut remettre Boris Vian au goût du jour. Ses chansons sont drôles et spirituelles et ses romans sont d’une poésie touchante et qu’il n’a plus d’équivalent de nos jours.

Le magazine Télérama trouve ce téléfilm excellent, donc c’est le moment de faire découvrir le grand Boris aux jeunes qui ne le lisent plus beaucoup.

{youtube}eryzp0Pklc8&feature=related{/youtube}