Coincés entre une augmentation des coûts des matières premières et les grands distributeurs pas enclins à partager les bénéfices, les producteurs de lait manifestent leur colère et demandent, de façon pérenne, une augmentation du prix d’achat qui leur est octroyé pour leur production.
Ils auraient besoin de 3 centimes supplémentaires par litre, pour équilibrer leurs comptes, alors que les grandes surfaces ne consentiraient à leur donner que 2 centimes.
Certes, cette hausse de 3 centimes représente quasiment une augmentation de 10 % du prix actuel, mais c’est cette évolution qu’ont subies leurs charges en 2012. Par ailleurs, ceci ne représenterait qu’environ 2 % du prix que paie actuellement le consommateur final que nous sommes.
Une quantité importante du lait vendu en grandes surfaces est importée, déjà, et si des éleveurs sont contraints de cesser leur activité, cette part d’importation augmentera encore, et nos campagnes continueront de se dépeupler.
Ne serait-il pas judicieux d’octroyer à nos éleveurs une augmentation du prix d’achat de 4 centimes au litre, et de créer un label « Lait de France », que nous accepterions de payer quelques centimes de plus ? Sans compter que, pour ce produit peut-être plus que pour d’autres, les grands distributeurs devraient s’astreindre à acheter localement, l’écart défavorable de prix étant au moins partiellement compensé par une baisse des coûts de transport.
Il ne sert à rien de mettre en place des mesures transitoires, et de verser des aides aux éleveurs, payées par le contribuable-consommateur ne résout pas le problème.
Il faut que nous gardions nos éleveurs et leurs troupeaux.
Il faut que nous puissions être surs de la qualité du lait que nous faisons boire à nos enfants.
Il faut que nos campagnes et nos montagnes restent vivantes. Que seraient nos alpages sans nos vaches ?
Il faut que nos beurres et fromages soient fabriqués avec du lait de nos terroirs.
Alors, que le consommateur remplace le contribuable pour aider les éleveurs.
Et, surtout, que les grands distributeurs, eux aussi, sortent de leur entêtement et fassent un geste significatif pour éviter la délocalisation de nos vaches !
[b]Ça fait des millénaires que les paysans (qui s’appellent aujourd’hui agriculteurs, comme si ça changeait quelque chose) se font plumer comme les volatiles de leur basse-cour, par les banques, notaires, marchands de matériel agricole et autres bâtisseurs de hangars. Toutes les civilisations ont commis l’ignominie d’acculer ce monde de la terre, soit à baisser la tête, soit à se pendre et lorsqu’une révolte gronde, les élus leur jettent comme à des chiens, quelque menue monnaie vite absorbée par l’inflation que ces hommes politiques connaissent fort bien. Il est parfaitement anormal que ceux qui nous nourrissent ne puissent vivre de leur travail, je dirais même dans certains cas de leur sacrifice à « leur exploitation d’exploités »!
Les revenus des petits paysans devraient être, sans distinction d’appartenance à tel ou tel parti politique, au minimum égaux au salaire moyen français c’est à dire environ 1500 €uros mensuels, déduction faite de leur revenus agricoles et autres.[/b]