Voilà une série dont je n’en attendais pas autant. Personnellement, je ne suis pas fan de trafic de drogue, de narcotrafiquants, etc… Et puis, un ami est parvenu à me sortir l’argument ultime : elle retrace l’histoire de Pablo Escobar, alias « El patron ». Cette série de deux saisons (pour le moment) a été créée par Chris Brancato, Carlo Bernard et Doug Miro et a été réalisée par José Padilha. Elle retrace les aventures de la traque du baron de la drogue par les agents de la Drug Enforcement Administration (DEA).
Tout le long, l’histoire est racontée par l’agent Murphy, un des personnages principaux envoyés en Colombie pour capturer la crapule. L’usage de la voix off sur des images archivées par ce dernier ajoute un aspect très intéressant car le spectateur ne sait pas trop s’il a affaire à une série au sens propre du terme ou à un documentaire. Dès le début, on nous précise que les événements racontés sont inspirés de faits réels et que certains noms ont été changés.
Nous avions déjà eu droit à une série en 2012 mais les deux réalisateurs étaient des victimes de Pablo Escobar ; l’image de ce dernier est donc bien plus péjorative que la nouvelle série. Ici… Comment expliquer… cette empathie pour un narcotrafiquant. Certes le baron de la drogue est responsable de la mort de milliers de personnes, il a commis des attentats que nul ne peut nier. Mais Narcos nous montre qu’il n’est pas que ça. Il a un grand cœur envers les pauvres colombiens que les politiciens ignoraient à cette époque. Il a fait construire plus de huit-cents maisons et a acheté des milliers d’hectares de terres pour eux. De plus, sa famille était la chose la plus importante à ses yeux et, aussi curieux que cela puisse paraître : Pablo Escobar est le père dont tout le monde rêverait d’avoir. Existe-t-il sur Terre un autre individu qui a fait brûler l’équivalent de plus de deux millions de dollars pour que sa fille reste au chaud ? De plus, Valeria, la maîtresse de Pablo dans la série, a écrit un livre qui s’intitule Aimer Pablo, détester Escobar ; comme quoi ce sont bien deux personnes totalement différentes.
C’est donc avec énormément de recul que nous pouvons prendre conscience, avec cette série, que Pablo Escobar n’était pas qu’un narcotrafiquant sans pitié : bien qu’il en soit un à n’en pas douter. Imaginons qu’il se soit jamais lancé dans la politique ; il aurait très vraisemblablement utilisé sa propre fortune personnelle pour redresser l’économie du pays et améliorer les conditions de vie des pauvres. D’ailleurs, à la mort de ce dernier, beaucoup d’entre eux restaient fidèles au baron de la drogue malgré les atrocités commises à travers ses nombreux attentats.
Au final, la première saison est très rapide : on peut y voir de nombreux bonds dans le temps ; tandis que la seconde est plus lente et se concentre vraiment sur la psychologie des personnages. D’ailleurs Wagner Moura a été félicité pour son talent dans le rôle de Pablo Escobar. Avec beaucoup de recul, les spectateurs ont donc de l’empathie pour l’un des plus grands narcotrafiquants de toute l’histoire. Sa mort, bien qu’inévitable, nous bouleverse autant que s’il avait été l’un de nos proches…
Narcos est donc une réussite dans lequel il y a un remarquable travail historique – dans le sens où la trame reste réelle et fondée sur des événements qui ont existé – ainsi que cinématographique. Récemment, nous avons appris que la série se renouvelait avec une troisième saison centrée à présent sur le cartel de Cali…
A voir…