N’a-t-on pas perdu une bataille en diabolisant le cannabis ?

Je me souviens, lorsque j’étais au lycée, des campagnes de prévention contre le cannabis.

Des campagnes qui nous disaient "ne touchez jamais à ça, vous deviendriez dépendant, et finirez dans un centre de désintoxication".

Des campagnes qui nous disaient que la consommation de cannabis conduisait fatalement un individu à se mettre en marge de la société et à passer sa vie à chercher "sa dose".

Bref, on a voulu nous faire croire, et on cherche encore à le faire d’ailleurs, que le cannabis était un poison violent, qui condannait à mort celui qui y touchait.

Je ne cherche pas à minimiser ou à nier le danger, je ne vous conseille pas d’en fumer.

Je cherche à déterminer sa vraie nature.

Sans m’appuyer sur des chiffre officiels, mais sur mon expérience, je peux dire que 90% des gens de mon âge (21 ans) en ont fumé au moins une fois. Donc, le cannabis ne condanne pas systématiquement à mort celui qui en prend.

Plus troublant encore, je connais au moins une dizaine de personne qui s’en procurent de différentes manières, et qui en consomment régulièrement (entre une fois par semaine et 2 ou 3 fois par jour).

Ce ne sont pas des gens exclus de la société, mais des gens d’une trentaine d’année, qui ont une vie sociale normale, un travail (parfois même un poste à responsabilité), parfois des enfants.

Bref, monsieur tout le monde.

Deux conséquences :

Les campagnes qui exagèrent les effets de canabis se discréditent. Les jeunes qui en sont la cible ne sont pas stupides, ils connaissent aussi des consommateurs qui gardent une vie normale. Je ne crois pas que ce soit en cherchant à effrayer les jeunes que l’on fera reculer le phénomène.

Deuxième chose : nous manquons de recul. Jamais, auparavant, il n’y a eu une consommation aussi importante en France chez les trentenaires. Les jeunes en fumaient bien un peu à 20 ans, puis, ils s’arrêtaient, souvent quand ils commençaient à travailler.

Aujourd’hui, une partie non négligeable des trentenaires actuels sont des consomateurs plus ou moins réguliers, et ce depuis 10 ans. Il n’est pas rare, lorsque que je suis invité à l’apéritif chez un ami de cet âge, que celui-ci sorte une "tête" en même temps que le wisky traditionnel…

D’où une question importante : Quel est le risque relatif à ce phénomène pour la santé publique ?

Manifestement, et contrairement à la légende, la consommation de cannabis n’a pas encore eu de conséquences sur la vie sociale des personnes concernées, en tout cas pour la majorité d’entre elles. Mais y en aura-t-il dans 10 ou 20 ans ?

21 réflexions sur « N’a-t-on pas perdu une bataille en diabolisant le cannabis ? »

  1. Je trouve que les campagnes de prévention ne servent pas à grand chose. Ce n’est pas pour autant que le nombre de consommateurs diminue, il y en a toujours autant. C’est bien pour montrer une bonne image aux non-consommateurs qui sont susceptibles de le consommer à l’avenir mais une personne qui a déjà rencontré le cannabis, par exemple, plus dur de lui faire comprendre que c’est dangereux pour la santé et tout le tralala… [i](ce n’est que mon avis, je me trompe peut-être)[/i]

    Bravo pour votre article,[b] poissonrouge[/b] 😉

    [b]Amitiés,

    Benjamin[/b]

  2. Une campagne de prévention consiste à aller dire devant une classe de Lycée : « Si vous fumez du shit, vous aller tomber raid-mort dès la première bouffée ». Je n’exagère qu’à moitié.
    Sachant que dans la classe en question, plus de la moitié ont déjà fumé un pétard et qu’ils sont toujours là, vivants et bien portants, tous les lycéens se rendent bien compte que l’intervenant disait n’importe quoi.
    Les gamins se retrouvent donc privés d’information, puisque les seules qui sont mises à dispositions sont fausses et ne sont pas crédibles.
    Là est le problème.

    Peut-être que si on informait, sans exagérer, on serait plus efficace.
    Par exemple, on pourrait dire que la résine est parfois coupée avec n’importe quoi, et, si c’est le cas, on peut effectivement se retrouver à l’hosto, voire même tomber raid-mort. Mais c’est rare.
    Après, on leur dit : « de toute façon, certains ne m’écouteront pas et voudront quand-même essayer, qu’ils consomment alors plutôt de l’herbe, au moins, elle ne sera pas coupée. »
    Comme l’herbe est plus difficile à trouver si j’en crois certaines de mes connaissances, ils fumeront moins.
    Bien sûr, ce n’est pas politiquement correct, mais ce serait plus efficace.

  3. Bonsoir,

    je suis d’accord avec vous quant à l’exagération des campagnes face aux effets du canabis sur l’organisme.

    Les campagnes font peur aux parents, mais n’aident pas forcément les ados à connaître les effets réels sur la santé.

    Le shit peut malgré tout aider à mener les adolescents vers une psychose et son effet sur le cerveau doit à mon avis être expliqué et non minimisé.

    Cordialement,

    Marocau.

  4. Marocau,
    Certes, il ne faut pas tomber dans l’excès inverse, et minimiser les risques.
    Je ne crois pas que ce soit minimiser les risques que de dire qu’il est possible d’en consommer, même régulièrement, sans que cela aie de conséquences dans votre vie quotidienne, et ce pendant au moins 15 ans (c’est le recul qu’on a).

    Mais un chose m’inquiète encore davantage : [b]l’apparition en plus grandes quantités de drogues dures[/b] (je n’hésite pas à parler de drogues dures et drogues douces, parce que je considère qu’un truc qui vous tue en 2 mois est plus dangereux qu’un truc qui vous tue en 20 ans).
    Il y a encore 3 ans, j’aurais été incapable de vous trouver de la cocaïne dans ma ville d’origine, que je connais pourtant très bien (depuis que je suis né, on peut trouver du shit facilement, et partout, sans vraiment en chercher).
    Mais aujourd’hui, c’est tout à fait possible. Je ne suis pourtant pas un consommateur, même de cannabis (sur internet, je vous dirais que je n’en ai jamais fumé, c’est illégal).
    Je n’ai absolument aucune idée des risques réels représentés par la cocaïne : jamais consommé, et je ne connais personne qui en a consommé, encore moins de consommateur régulier, à la différence du cannabis.
    Mais si, comme le disent les informations que j’aie (peu fiables, puisque ce sont les mêmes que celles qui vous disent que le cannabis détruit le cerveau en 2 mois), la coke est VRAIMENT TRÈS dangereuse, la société pourrait payer très cher l’inefficacité des campagnes de prévention.

    Il est certain que la coke est plus dangereuse que le reste, puisqu’il y a eu des cas de personnes devenues dépendantes dès la première prise, ce qui est totalement impossible avec le cannabis.
    Maintenant, quelques cas sur combien ?
    L’habitude des pouvoirs publics et des associations à exagérer fait que l’on ne connaît pas bien les risques liés à la drogue.

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  6. Voila un article qui m’interpelle.
    Je suis un responsable dans un grand groupe d’hôtellerie.
    Je prenais du cannabis il y à quelques années, lorsque j’étais saisonnier pour supporter une grand charge de travail. Cela m’aidait en effet. Je n’ai jamais perdu la motivation face au travail après avoir fumé. Je ne suis jamais mis en marge de la société, au contraire, j’ai été un excellent animateur. Mes responsables pourront en témoigner.
    Et je pense que, le plus important est que le jour ou ma femme à attendu notre 1er enfant, j’ai arrêté le cannabis, du jour au lendemain, et sans aucun manque.
    Qui, parmi tout ceux qui ceux qui sont sous antidépresseurs, peuvent se vanter comme moi de ne pas être dépendant.
    Le plus dur à été d’arrêter la cigarette. L’herbe, ou le shit, comme on à l’habitude de l’appeler, n’a eu aucune prise sur moi, et je vis très bien de cet arrêt, et cela dure depuis 5 ans.
    Je pense qu’une personne qui prends des calmants, est plus en marge de la société. Je pense qu’une personne qui n’aime pas sont travail, a plus de raison d’être en marge de la société.
    Le cannabis, ne donne pas le cancer, c’est la cigarette qui l’accompagne.
    Bizarrement on interdit et on diabolise une plante que nos lointains ancêtres vantaient les vertus curatives.
    Et aujourd’hui, tout ce qui est nocif pour notre corps, est légal. (Alcool, Tabac, Anxiolytiques, antidépresseurs…)

  7. beebop1,
    On ne peut pas dire que le cannabis soit bon pour la santé, il y a tout de même des risques au niveau neurologiques.
    Vous semblez en être conscient, puisque vous avez arrêté lorsque votre femme a attendu votre premier enfant…
    Il est encore plus risqué de consommer de la résine, puisqu’on ne sait jamais avec quoi elle est coupée.
    Ne comptez pas sur moi pour recommander la prise de cannabis sur internet, ce serait me mettre hors la loi.

    Mais vous êtes un exemple de plus d’un consommateur qui n’a pas fini en centre de désintoxication.

  8. J’ai 54 ans et n’ai pas consommé de drogue douce ou dure, tellement j’avais peur de la dépendance et de « perdre le contrôle ». Par contre, autour de moi, j’ai beaucoup d’amis ou de simples connaissances qui ont consommé et consomment encore du Cannabis (herbe ou résine)dans un esprit festif, le week end comme beaucoup d’autres s’ouvrent une bouteille de rosé. Ils arrivent à l’heure de la retraite, ou y sont (pour les plus chanceux) sans aucun problème de santé particulier, sans dépendance.Je ne peux pas en dire autant d’autres avec l’alcool, lobby bien français.Un de mes amis disait simplement qu’il ne faut pas toucher à l’héroïne, ni à l’opium:la dépendance étant l’affaire de quelques prises seulement…
    Pour ma part, bien que non consommatrice, je suis favorable à la légalisation du cannabis afin d’éviter les dealers et les problèmes de « coupage dangereux » .

  9. Siempre,
    Légaliser, c’est un peu difficile. Ce serait compromettre un certain équilibre.
    [u]Un exemple :[/u]
    À Tours, les bords de la Loire sont un peu le domaine des dealers, le soir. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, vous pouvez vous y balader en toute sécurité. Et ce parce que, si des casses-pieds viennent vous y ennuyer, 5 bagnoles vont arriver, 1à armoires à glaces vont en sortir et vont leur dire : [i] »vous êtes gentils, mais nous, on veut dealer tranquille, on veut pas de flics ici, donc, vous allez faire votre cirque ailleurs »[/i]
    100m plus loin, il n’y a pas de dealers, et les problèmes de sécurité sont, paradoxalement, plus importants…

    Bon, je ne dis pas qu’il faut favoriser l’installation des dealers dans nos villes, je dis que, dans le cas présent, ils contribuent au maintient d’un certain équilibre…

    En légalisant le cannabis, ou, à l’inverse, en allant arrêter ces gens, vous cassez cet équilibre. Vous résolvez un problème mais vous créez un autre. Le tout est de savoir comment y faire face…
    [u]
    D’autres éléments sont également à prendre en compte :[/u]
    Du fait que ce soit interdit, vous ne pouvez pas en fumer en pleine journée dans une rue pleine de monde. [b]Le fait d’être obligé de se planquer un minimum ne contribue-t-il pas à réduire la consommation ?[/b]

  10. Surtout, il ne faut pas créer de situation juridique illogique, comme dans certains autres pays d’Europe : je crois que c’est l’Espagne où vous avez le droit d’en avoir et d’en consommer, mais aucun moyen légal de vous en procurer (vente et culture interdite).
    À la limite, un compromis raisonnable serait d’autoriser la culture à domicile, la possession en quantité raisonnable et la consommation en lieu privé seulement.

  11. @ Poissonrouge
    Oui, je partage votre avis:
    [quote]À la limite, un compromis raisonnable serait d’autoriser la culture à domicile, la possession en quantité raisonnable et la consommation en lieu privé seulement.
    [/quote]

  12. C’est un compromis qui permet de poursuivre la lutte contre le trafic, puisque, [b]si on applique mon idée, le cannabis reste interdit à la vente,[/b] et, en plus, [b]on lui porte un coup sévère, puisque les gens autorisés à cultiver, n’auraient plus grand intérêt à acheter.[/b]

    De plus, nous gardons l’effet bienfaiteur d’une interdiction, puisque, si la consommation sur la voie publique reste interdite, les gens sont toujours obligés de consommer chez eux (de toute manière, ils le font déjà en toute impunité).

  13. [b]BON, je vais enfin avoir la réponse à une question :

    Poussonrouge, pouvez vou me dire quels sont les effets immédiats de la consommation de Cannabis!
    Je n’en ai jamais consommé, pas par peur de la dépendance, mais parce que l’occasion ne s’est jamais présentée, alors allons y raconter moi ce qu vous ressentez après avoir fumé du canabis

    Je serai curieuse d’avoir ICI, le témoignage de quelqu’un qui a fumé cette herbe!!
    J’ai fumé du tabac (cigarettes pendant 25 ans, à raison sur la fin de deux paquets par jours), et j’ai mis 10 ans à me désaccoutumer définitivement de la NICOTINE, en machant des substituts, encore plus dangereux car la dépendance aux substituts, si la volonté n’est pas là, est aussi importante que la dépendance au tabac
    En fait c’est à la nicotine que j’étais dépendante,

    Allez Poissonrouge, racontez moi ce qu’apporte comme « bien-être » la cigarette de canabis!

    Mais promis, je ne remplacerai pas la nicotine par le cannabis..[/b]

  14. Sophy,
    Je ne suis pas un grand fumeur de ce truc.
    Cependant, j’en ai déjà fumé en Hollande (pas en France, bien sûr, c’est illégal. Je prends mais précautions, avec la veille sur internet, on ne sait jamais). Il faut savoir qu’il existe plusieurs qualités, mais je ne suis pas un expert…
    Si le goût me plaît (quand c’est de la bonne), je dois dire que, la seule fois où j’ai été un peu « défoncé », les effets m’ont déçu.
    J’aime bien les effets de l’alcool (quand je bois, je rigole tout le temps), et je trouve que le cannabis endort plutôt qu’autre chose.
    Après, comme l’a dit Siempre, ça dépend des gens. Tout comme certains, quand ils boivent trop, deviennent violents, dépressifs, ou à l’inverse, comme moi, joyeux.
    Si le cannabis était légalisé, je pense que j’en ferais pousser un pied sur le balcon, histoire de fumer un pet avec des copains à l’apéro de temps à autre, pour le goût, mais pas pour ses effets.

  15. [b]Merci, poissonrouge, mais il n’est pas dit que je mourrai idiote, si la consommation de cannabis est légalisée, je me ferai mon propre « trip » au moins une fois
    Je suppose qu’il vaut mieux, être tranquille chez soi et pas au volant de son véhicule automobile conduite dangereuse, je pense..

    Si un autre consommateur occasionnel passe sur cet article et a envie de me raconter son ou ses voyages (j’ai un peu de vocabulaire, mêm si je ne pratique pas), je reviendrai le lire avec plaisir, en attendant, allez je vous offre ce pied de cannabis que vous pourrez cultiver sur votre balcon
    la plante est élégante :

    [img]http://www.blocpot.qc.ca/files/images/beauplantmere.preview.jpg[/img][/b]

  16. Sophy,
    En effet, dans le doute, c’est préférable.
    Sinon, il y a toujours le voyage à Amsterdam, c’est pas si loin de chez vous en plus.
    Ou alors, si vous avez des enfants, demandez-leur !

  17. Bonjour a tous,
    Je suis étudiant, j’ai 19 ans et je consomme régulierement du canabis.
    cette article ma interpelé et en lisant le comentaire de sophie je me suis dit qu’il fallait que j’y réponde.
    Car je fume non pas par dependance mais par plaisir, lorsque l’on aprend a fumée réelement (et oui car un pétard nece fume pas de la meme fasson qu’une cigarete), que l’on aprend a aprécier , a diférencié les gout, les arome, le plaisir n’est plus seulement dans l’effet de ce psychotrope mais réelement dans le plaisir de fumé un plante ( avec une centaine de sous espece diferente les une des autre.
    Maintenant je vais te decrire les effet que me procure le canabis:
    le canabis pose le fumeur, il le detend, c’est vraiment une sensations de bien etre, de communion avec ce qui nous entoure. J’ai aussi remarquer qu’il ameliore la perception et la créatvité. Vous aprecierez plus la musique ou l’art , ou le cinema apres avoir fumé un joint. Il peut parfois démotivé le consomateur, mais personelement c’est une questions de volonté, meme apres avoir fumé je peut marcher plus d’une heure pour ateindre une destinations quelconque sans etre demotivé ni avoir la « fleme ». Sa depend des individue et de la personalité de chacun , mais la plupart de amis de ce sente pas demotiv apres avoir fumé.
    Parfois , lorsque l’on ne fume que tres rarement, on ne sait pas lorsque qu’il faut arrété de fumer, comment il faut fumé et les effet sont exagéré. On de vient mou, envie de rien etc..
    Mais la fumette est vraiment un état d’esprit.
    Il faut savoir qu’un joint ne ce fume pas en 5mn comme une cigarette mais il peut duré de 30mn a 1h30. Il peut ce posé pour le ralumer plus tard, tirer 2 ou 3 taf puis le reposer.

    Je vous ets donné mon point de vue, j’espere avoir réussie a te decrire la chose sophie.

  18. Un petit reportage sur France 2 relance le débat. Un politique a en effet finalement compris que la prohibition et la diabolisation étaient inefficaces.
    Au bout de 30 ans, il était temps.

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