Faute d’avoir le cran de dévoiler son réel programme, soit l’abolition d’un salaire minimum, le licenciement immédiat (y compris dans la fonction publique), l’exonération la plus large des charges pesant sur les (surtout grandes) entreprises (et banques) et les hauts revenus (dont on constate chaque jour ô combien ils créent des richesses… ailleurs), la droite se rabat sur des symboles : mariage pour tous ou mur des cons. Voilà que l’avocat du Sentier, Me Goldnadel, veut que le Syndicat de la magistrature soit poursuivi pour destructions de preuves, à savoir celui du fameux mur des cons. Singulière démarche.

Un injurié ou une diffamée peut poursuivre qui bon lui semble. En l’occurrence, dans le cas du mur des cons du siège du Syndicat de la magistrature, ce qui semblerait normal, c’est qu’un « con » ou une « conne » poursuivre le directeur de publication du site Atlantico.

Après tout, il s’agit d’une injure publique du moment qu’elle est répercutée, et ce n’est absolument pas les magistrats syndiqués (les poursuites devraient être contre X, avec le syndicat désigné tel un complice, pour injure privée) qui ont divulgué les noms et visages des personnes qu’ils considèrent être des couillonnes ou des couillons.

Le parallèle peut être établi pour une remarque en « off » qu’un micro ou une caméra surprendrait. On pense à l’histoire du croc de boucher de Sarkozy visant de Villepin, qui vaut incitation au meurtre (en d’autres temps, l’évêque Beckett eut ainsi son sort scellé), que l’intéressé n’a jamais infirmée. Mais de Villepin aurait fort bien pu ester à l’encontre de quiconque en ayant fait état.

Là, avec ce mur des cons, Me Gilles-Villiam Goldnadel estime qu’une preuve matérielle largement diffusée par le site Atlantico a été détruite par ses présumés auteur·e·s ou complices, qui ne peuvent en aucun cas être une personne morale (même si la complicité des instances dirigeantes syndicales peut être présumée : mais dans ce cas, qui exactement au juste ?).

Le corps du délit d’injure à caractère privé a certes disparu, mais celui d’injure publique reste en bonne place sur le site d’Atlantico… où Me Goldnadel s’exprime si fréquemment qu’il peut être considéré collaborateur régulier (voire rétribué en nature, qu’il resterait à cerner). Il cumule déjà 115 tribunes ou articles sur le site.

Me Goldnadel lui-même a largement, non en sa qualité d’avocat, mais de chroniqueur, fait état de cette injure publique. Et là, toute personne figurant sur ce mur peut obtenir réparation… Il suffit de se trouver un avocat en quête de publicité.

Atlantico se défend de s’être livré à une « opération politique », ne demandant qu’un droit de réponse au Monde qui l’avait suggéré. Mais, enfin, il faut poursuivre Le Monde ! C’est quand même beaucoup plus grave que de se défouler dans un local syndical !

Bientôt, s’en prendre à « Taubiracaille » ?

Par ailleurs, Serge Federbusch considère, à juste titre, aussi dans Atlantico, que puisque le local syndical est loué par la chancellerie, et que « si la ministre veut se dédouaner, la pourvoyeuse des locaux ne le peut assurément pas ». Admettons. La Cour de justice de la République existe toujours, qu’attendent donc Federbusch et Atlantico ? On n’est pas loin des sites extrémistes pour lesquels Taubira est noir sur blanc « Taubiracaille ». Y viendra-t-on ?

Une recherche sur Atlantico avec la requête « mur des cons » renvoie pas moins de 120 articles à ce jour. Tous les articles, depuis le 24 avril, ne traitent pas directement du sujet, mais bientôt le site y consacrera autant de copie que Mediapart à l’affaire Cahuzac.

On connaît déjà l’argumentation de Me Goldnadel, qui la dévoile largement sur le site Atlantico ce jour même : des personnes extérieures au syndicat pouvaient visualiser ce mur. C’est un peu comme si Dominique Strauss-Kahn et des magistrates et magistrats se livraient à des orgies romaines au vu et su de passants : « si plusieurs amoureux (…) se livrent à des actes de grande débauche dans une salle à manger en présence de tiers… », soutient-il.

Il faut aller plus loin : il s’agit de meurtres symboliques rituels, « dignes » de ce qu’on imputait aux présumés auteurs du Protocole des sages de Sion

Me Goldnadel défend aussi le journaliste Clément Weill-Raynal, auteur de la vidéo, qui, au lieu d’en faire profiter sa chaîne, France 3, qui aurait fort bien pu lui laisser le loisir d’aller piger ailleurs pour l’occasion (ou lui suggérer de partager les revenus avec la chaîne, ce qui se concevrait, tout comme dans le cas de reprises d’articles), a été convoqué à entretien préalable à licenciement. Me Goldnadel est aussi l’avocat du même journaliste (avec Aude Weill-Raynal) et de l’hebdomadaire Actualité Juive dans une autre affaire de diffamation, cette fois. Clément Weill-Raynal est le frère jumeau de Me Guillaume Weill-Raynal, avec lequel il est en froid depuis 1999 (notamment, selon Rue89, parce que l’ancien avocat aurait épousé « une goy plus Groseille que Le Quesnoy »)

On pourrait se demander si, outre l’affaire familiale, et des « conflits anciens », la motivation de Clément Weill-Raynal n’aurait pas été de dénoncer des magistrats qui, par deux fois, lui ont donné tort dans cette autre affaire complexe…

Une stratégie estimée payante 

Voilà, peut-être, à quoi tient le fameux « Printemps des cons » de Jean-François Copé, qui tel l’ex-grand rabbin qui, selon Atlantico « aurait » plagié divers auteurs (le conditionnel figure y compris dans la relation par Atlantico du dernier plagiat soulevé par Marianne), a repris l’expression à Jean-Sébastien Ferjou, d’Atlantico, acquéreur de diverses adresses réticulaires (URL) comportant l’expression et diverses extensions. « L’idée n’était pas de faire quelque chose de politique », indique sans sourire Jean-Sébastien Ferjou à Rue89.

Mais tant bien même en aurait-il été ainsi ? Après tout, la page de la droite « coincée » et même acnéique et « complexée » est tournée. « Que François Hollande et sa République des camarades prennent bien garde », a lancé Copé.

On voit : Me Goldnadel veut faire poursuivre pour destruction matérielle de preuves. Histoire de faire aussi en sorte que l’affaire ne puisse être prescrite, possiblement.

On attendrait de la droite autre chose. Par exemple, pour ce qui est de la réduction des dépenses publiques, quels hôpitaux ou cliniques veut-elle faire fermer ou transférer, par le biais de contrats publics-privés qui pourraient aboutir, faute de pouvoir les assumer, à la privatisation de ces équipements, ou, comme au Royaume-Uni, à des multinationales (notamment nord-américaines, ou des fonds de pension). Se prononce-t-elle sur la sanctuarisation de la dissuasion nucléaire, aux dépens d’autres missions des armées ? Bref, où et comment tailler dans les dépenses ?

Tout ce que la droite a reproché au mariage pour tous (manœuvre de diversion alors que la flexibilité, la réduction, voire la suppression des charges sur les entreprises sont les mesures préconisées par la droite pour sortir du chômage et affronter la nouvelle concurrence italienne, portugaise et espagnole, selon les ténors de l’UMP), elle le reproduit avec cette ridicule affaire.

Mais, à ses yeux, elle n’est pas si ridicule. Car pour elle, les « cons » du syndicat sont les seuls véritables et légitimes employeurs des magistrats. Or, effectivement, si l’on considère que le patron des magistrats n’est pas eux-mêmes (en vertu de la séparation des pouvoirs), on pourrait imaginer matière à poursuites. Un panneau syndical ne doit pas servir à injurier le patronat.

Mais, au-delà, il faut décrypter autrement. Pour Guillaume Weill-Raynal, auteur d’Une haine imaginaire – contre-enquête sur le nouvel antisémitisme (terme qui se restreint ici à désigner l’une des composantes du monde sémite, malheureusement), il serait constamment avancé « un laxisme judiciaire généralisé à l’égard de l’antisémitisme ». Hypothèse qu’il réfute…
Mais cette vision renforce le communautarisme, soude ses éléments. C’est ce que veut, au travers de cette affaire, faire valoir la droite : la France est assiégée par des bolchéviks le couteau entre les dents, ou le dissimulant sous les robes de magistrats ou magistrates. Le danger est partout, la citadelle France de toujours (soit celle des valeurs de droite) est menacée, serrons les rangs.

En gros, ce qui semble avoir réussi pour la majorité (en dépit de tous les Juifs se souciant fort peu de leur judéité, de toutes et tous les « renégats » qui considèrent de loin et sans trop de sympathie la montée de l’intégrisme religieux et des mafias dans la droite israélienne) de la communauté juive s’exprimant en tant que telle et s’estimant légitime à représenter tout l’ensemble, la droite le reprend à son compte. Il ne s’agit plus de tenter de promouvoir un humanisme (présent aussi dans les traditions religieuses diverses), mais de se défendre, de traquer le moindre signe amplifiant la paranoïa.

Crier à l’« anti-France »

Le mur du syndicat est sans doute d’assez mauvais goût (inciter les cons à se « casser » n’est pas faire preuve d’élégant raffinement) mais, de par sa nature quand même confidentielle avant qu’Atlantico en fasse un symbole fort, il n’incite pas vraiment à la guerre civile.

Tout le battage consiste à faire monter le ton. Non plus au marges, quand par exemple, un Jacob Cohen targue Manuel Valls de « larbin du CRIF », de « matamore au rictus mussolinien », ce qui lui vaut pourtant d’être agressé par la Ligue de défense juive, car il s’affirme plus proche du sionisme des kibouttz laïques que religieux des origines et opposé à la politique de la droite israélienne, mais au cœur. Françaises et Français sont trahis et assiégés, d’ailleurs, les magistrats traîtres à la patrie ont été débusqués. Bref, il faut faire en sorte de transformer tout magistrat adhérent au SM en Jacob Cohen, « Juif renégat ».

Et surtout de faire durer, de monter la mayonnaise. Nous serions à présent, à notre corps défendant, du fait de matamores occupant Matignon et l’Élysée, en « guerre » contre l’Allemagne… Ah bon ? Tout comme, selon Me Goldnadel, il y aurait « une guerre idéologique menée par la CGT » contre son client, Clément Weill-Raynal.

Pour la revue Causeur, qui a lancé une pétition, relayée par le Crif, ce dernier serait la victime d’une « chasse à l’homme ».

Cela devient grotesque. Sur le site Boulevard Voltaire, le commentaire de Robert Ménard sur la fameuse destruction de preuves, cohabite en bonne place avec un billet de Christine Tasin intitulé « Traite des blanches : les musulmans doivent payer ! » Oh là, si toutes les congaïes et mousmés des bordels militaires en campagne français se mettaient à réclamer des indemnités (ou leurs descendantes et descendants), la dette française va copieusement s’alourdir… Sans parler des entreprises françaises réalisant des chantiers un peu partout dans le monde et qui savent trouver de la main d’œuvre féminine pour « décharger » des contremaîtres français de certaines tâches… Au passage, la page s’orne d’une publicité pour des implants dentaires en Hongrie… Mauvais Français, va… À moins que la Hongrie soit vue comme l’un des derniers remparts contre l’invasion bolchéviko-islamiste, évidemment… La Hongrie, un pays tellement pro-Israël et philosémite, comme chacun peut le constater.

De plus, chez Dreuz.info, cela donne, sous la plume d’Albert Bertold, que Patrick Klugman a « décidé de prêter son concours aux syndicats staliniens et pro-palestiniens de France Télévisions ». Pour un peu, il serait écrit que « les juges voyous », implicitement présumés d’être trop cléments à l’endroit des banlieusards qui organisent « des tournantes dans les cités », condamneraient lors des « audiences du jour » les bonnes Françaises et bon Français. Au passage, on dénonce l’Huffington Post, d’Anne Sinclair, sans doute elle-même trop pro-palestinienne… puisqu’elle tolère un Klugman.  

Pour le député UMP Olivier Marleix, le journaliste est aussi l’objet d’une « chasse à l’homme ». Il réclame donc l’amnistie, tout comme le Front de Gauche la réclame pour des syndicalistes (fâcheux précédent pour les casseurs et incendiaires de la FNSEA, soit dit en passant…) ayant manifesté, mettons, vigoureusement. Nicolas Dupont-Aignan voit dans la moindre mansuétude qui pourrait être accordée au SM l’éventualité que « certains Français excédés risquent de se faire justice eux-mêmes » (et que la chasse aux staliniens et bolchéviques soit ouverte en permanence ? ou que l’on abatte les locataires en retards de loyers ? et moi-même qui tire à balles réelles sur les partisans du PSG qui font du tapage sous mes fenêtres ? Ah, non, quand même, pas cela, l’équipe du Qatar, c’est sacré !).

Ce battage prouve au moins que certains « cons » ne sont pas si stupides : ils savent parfaitement ce qu’ils font.

Où c’est farce, c’est quand à présent un Robert Debré (UMP), plus fervent soutien de Jérôme Cahuzac et pourfendeur implacable de Mediapart considérer à présent que le SM a décrédibilisé la magistrature tout comme Jérôme Cahuzac a « jeté un manteau d’opprobre sur la politique » (qu’il se rassure, cela fait fort longtemps qu’elle est ainsi habillée pour l’hiver, et il sait ainsi fort bien lui aussi s’en charger en tournant sa veste). Tous les affiliés au SM doivent démissionner de leurs fonctions (de magistrats, partant, aussi, de syndicalistes de la magistrature). « Qu’ils deviennent avocats », leur enjoint-il. Pourquoi pas médecins, histoire de bousculer un peu un numérus clausus qui porte à importer des internes et des médecins de campagne de l’étranger ? Les barreaux feraient grise mine si une telle concurrence massive (et qualifiée) débarquait sur leurs marchés.

En fait, la ligne d’attaque est fort bien résumée par Christian Vanneste, ex-UMP. Le pays légal, du fait de ce mur des cons, est illégitime, le pays réel qui laboure, « vit et travaille », trop longtemps stigmatisé (par celles et ceux faisant preuve d’une « hostilité pavlovienne » à l’encontre du Front national), va se révolter, enfin ! « On a oublié de mettre la race des cons honnis des gauchistes parmi les communautés à protéger », consigne-t-il. Eh oui, la communauté des Français de longue date (tu parles…) est mise au pilori par ce fameux mur.

Deux fers au feu

Cette anecdote dévoile en fait une stratégie. Celles et ceux ne l’estimant pas payante s’en démarquent, ainsi de Nathalie Kociusko-Morizet. Bien sûr, NKM est « choquée » par le mur, mais pas au point de se joindre à la moitié du groupe UMP qui soutient Guaino contre le juge Gentil. Gérald Darmanin (UMP, Nord), veut obtenir « le droit de révocation d’un magistrat, lorsqu’on sait qu’il fait partie du Syndicat de la magistrature ». NKM voit peut-être ce que cela implique : un système des dépouilles de la magistrature, après chaque législative. Aussi, lors des procès, la récusation systématique des magistrats ayant une affiliation syndicale déplaisant à la défense ou à la partie civile. Pas très futé, futé, Gérald Darmanin…

En retard d’un train, Bruno Gollnish, du FN, demande à Taubira si elle va « faire descendre la photo de M. Valls du “mur des cons” où le syndicat de la magistrature l’a apposée ? ». Un syndicat suspect de persécuter « les honnêtes gens » et de se livrer à « la police de la pensée ». C’est d’ailleurs l’antienne de la Droite forte des UMP Guillaume Peltier et Geoffroy Didier qui dénoncent « police de la pensée partout, justice indépendante nulle part ».  

Pour Alain Minc, plutôt content d’avoir été épinglé au fameux mur, « de toutes les manières, beaucoup de magistrats sont bêtes ». Eh oui, pour en avoir fréquenté un certain nombre, j’en témoigne aussi (tout comme moi-même, certaines, d’autres le sont ponctuellement), encore qu’il ne me soit pas possible de quantifier ce « beaucoup » me paraissant, d’expérience, plutôt minoritaire, tous syndicats de magistrats confondus (non, ce n’est ni flagornerie ni précaution, juste un constat d’expérience des cours et tribunaux, et de quelques dîners ou raouts, rencontres, débats).

Minoritaire

Le but de la polémique est de faire passer que seule une magistrature imprégnée des valeurs de la droite serait légitime. Accessoirement, d’occulter que nombre de magistrats ne sont pas syndiqués, qu’il existe au moins un syndicat purement catégoriel (apolitique donc… de droite), que des syndicats marqués à droite et s’en revendiquant existent, sans compter diverses associations, soit qu’en fait le SM est numériquement minoritaire. Il n’atteint plus que moins du tiers des suffrages. L’USM frôle les 60 %, FO-magistrats s’érode un peu (moins de 10 %). Il représente moins d’un quart de la magistrature debout (le parquet). N’oublions pas l’Association professionnelle des magistrats, plus ou moins dissoute dans l’USM. Le SM n’a remonté un peu la pente que du fait des attaques de Nicolas Sarkozy et de l’UMP contre la magistrature… Mais toutes celles, tous ceux ayant de ce fait voté pour le SM ne se situent pas vraiment à gauche, voire loin de là…

Par ailleurs, où est le débat sur une justice qui reste, notamment du fait que l’accès à la cassation est beaucoup trop coûteux ou fort long et aléatoire pour les moins fortunés, teintée de considérations – de facto, dans son fonctionnement –de classe ?

Toute l’opération consiste à fédérer y compris ceux qui se plaignent des contraventions contre des juges forcément « rouges » et dominants partout, ce qui est une flagrante contrevérité.

D’un le fameux mur n’accueillait pas visiteurs et journalistes ; c’est du fait d’une affluence que la salle a été ouverte à des visiteurs. De deux, pour Le Parisien, Françoise Martre, du SM, pose la bonne question : « Faut-il exiger que tous les juges révèlent leurs convictions politiques? Un ex-député UMP, Jean-Paul Garraud, est aujourd’hui magistrat à la cour d’appel de Poitiers. Nous ne remettons pas en cause son impartialité. Qu’on ne remette pas en cause la nôtre. ». J.-P. Garraud est l’actuel président de l’APM. Il a été invité trois fois à fournir du contenu à Atlantico, notamment pour estimer que les jurés populaires dans les tribunaux correctionnels, réforme bidonnée et ostentatoire, mais coûteuse, voulue par Sarkozy, « ne sont pas une priorité ».
Il est vrai que Jean-Paul Garraud voulait, en première instance des assises, supprimer les jurés populaires qui n’auraient plus siégé qu’en appel (fort rare).

En tant que député de Libourne, J.-P. Garraud s’en était pris à une inspectrice du travail, Claudine Baudry, qu’il accusait d’acharnement contre le patron d’une imprimerie. Le procureur Paul Laplaud, actuellement à Bordeaux, et blanchissant de Maistre et Éric Woerth par avance (mais il est vrai qu’il considère les faits – têtus – prescrits), avait alors, selon des observateurs, usé de tous les moyens accessibles, qualifiés d’acrobaties par Mediapart, pour faire valoir les arguments de son ex-collègue, qui accuse l’inspectrice de travail d’avoir bénéficié de « faux en écritures publiques » (n’étant pas de son fait). Au final, J.-P. Garraud sera condamné à 3 000 euros d’amendes. C’était en 2008, je ne sais si une décision est intervenue en appel. Avantage à l’époque, cela allait dans le sens des mesures d’économie préconisées par Michelle Alliot-Marie.

Oh couillong !

J.-P. Garraud s’était distingué en demandant à ce que le portrait officiel de François Hollande soit refait en raison d’une confusion entre le drapeau français à l’arrière-plan… et celui du royaume des Pays-Bas. « C’est offensant pour tous ceux qui ont défendu ce drapeau », estimait-il. Pourquoi pas pour les Bataves aussi ? Et pourquoi oublier les Luxembourgeois ? Voire les ex-Yougoslaves ?
Et pourtant, pourtant, Jean-Paul Garraud ne figure pas sur le mur des cons du SM (sur celui de mes couillons, té, fi de garce, il serait en bonne place, peuchère).
« C’est normal quand on s’appelle François Hollande », observait-il finement. 

Cette histoire vise en fait à faire croire, en dépit des évidences, que l’actuel gouvernement ne serait pas social-démocrate (voire de centre-droit), mais un repère d’ultra-gauchistes et qu’une justice plus clémente à l’égard des uns et plus répressive à l’encontre des autres est la seule envisageable. Soit d’un côté les bons Français, si possible ayant de la surface (financière ou autre), et de l’autre, tous les autres, si possible pas trop proches de M’sieu-Dam’ Toulemonde. Ce n’est pas si con. Crédible, c’est autre chose…