Mourir sans indifférence

La canne à la main, qui tombe par terre, cet être aux cheveux blancs essaye avec la force qui lui reste de se baisser pour la ramasser, elle hésite encore à se baisser car la peur de tomber, de glisser est grande, mais  personne ne viendra lui ramasser cet objet …si familier !

 

  Tous les jours, il attend que la porte s’ouvre, sa seule visite de la journée, celle de sa femme de ménage qui vient apporter un peu de réconfort dans son foyer mais aussi dans son cœur…

Lundi, Mardi, Mercredi, Vendredi, Samedi, Dimanche, chaque jour passe … même les jours fériés ne ressemblent à rien car les enfants ne viendront pas, ils travaillent…ou sont trop loin !

Les larmes coulent sur le visage, seul le tic tac de la pendule se fait entendre, aujourd’hui le téléphone ne sonnera pas pour demander des nouvelles…comme d’habitude …

 

 Le frigidaire est à moitié vide, il manque du pain, le voisin n’est pas là…C’est Noël ou dimanche, pas de pain, ni de bûche, des pâtes au beurre suffiront…  

La seule compagnie est la télé, des séries ou des émissions de jeux à regarder …C’est au fond de son fauteuil que la personne aux rides si prononcées  attend, mais attend qui …

 

Le sourire de ses petits-enfants, le coup de téléphone de sa fille aînée qui travaille dans la capitale loin de sa ville natale, non c’est la mort qu’elle attend dans le silence et la souffrance…

 

Pas de place en maison de retraite, pas d’aide financière

Ce texte vous choque, moi non, je travaille dans ce secteur et tous les jours, je vois ces petites scènes…

  

Vieillir me fait peur car je me dis : plus tard à plus de 80 ans, comment serai-je  ou irai-je ?

 

Les retraites baissent et les aides aussi, les places en retraites sont si peu nombreuses que certains meurent avant de pouvoir y rentrer !!!

 

Comment sera la situation dans les années à venir …car aujourd’hui elle est déjà sombre !

  

17 réflexions sur « Mourir sans indifférence »

  1. chère rédactrice, je suis vraiment heureuse d’être la première à saluer ici votre très beau texte… Des petites sccènes du quotidien des personnes agées, observées et restituées avec justesse et compassion…On sent votre profonde empathie et votre angoisse de voir nos anciens et demain peut-ëtre nous-mêmes, abandonnés à leur solitude,à leurs angoisses,sans que grand monde sans préoccupe !
    Est-ce cela une civilisation humaine ? oh que non, cà c’est le règne de l’égoisme de l’individualisme, et du consumérisme à tout crin … Pas très beau ,non …
    Allons nous nous réveillez et un peu grâce à vous prendre conscience de ce que nous devrions faire ?
    EN TOUT CAS MERCI ET UN GRAND BRAVO POUR VOTRE BEL ARTICLE .

  2. [b]Comme Mum, je suis particulièrement touchée, par ce billet écrit avec le coeur, et l’expérience de celle qui cotoie, la vieillesse, et la pauvreté!

    Le sort de votre personnage, c’est celui qui attend malheureusment les générations, 50, 60 ans, avec mêm pas l’espoir de pouvoir mourrir là où ils sont nés, ou là où ils ont vécu la plus grande partie de leur vie!

    Quand vous retirez une personne âgée du lieu ou elle a l’habitude de vivre, ou elle a ses repères, pour la mettre dans un établissement réservé à ceux qui n’ont pas le moyen de s’offrir une maison de retraite!
    Ce genre d’établissement que j’appellerai des mouroirs, il arrive souvent que mêm sans être malades, ces personnes se laissent mourir tout doucement!

    C’est pourquoi, j’ai promis à ma maman de 96 ans de ne jamais la mettre dans un mouroir, elle finira ses jours chez elle, et je continuerai d’aller la visiter une fois par semaine, mais surtout la faire parler, et l’écouter, car la solitude des personnes qui ont perdues leurs « copines », qui s’en sont allées ,est la plus grande inquiétude de nos personnes âgées..

    Merci, d’avoir su laisser transparaitre dans votre article toute la détresse qu’entraine la « vieillesse »
    SOPHY [/b]

  3. [b]Vaba,

    Ce que vous racontez est très émouvant… C’est bien triste d’en arriver à délaisser complètement la personne…

    Cordialement,
    Benjamin[/b]

  4. Bonsoir Vaba,
    Votre article m’a beaucoup ému. Je vis ce que vous décrivez puisque j’arrive sur 80 ans.
    Je n’ai pas une santé à toute épreuve mais je peux encore conduire pour faire mes courses
    et aller voir des personnes plus handicapées que moi. Et surtout rebondir devant ceux
    plus jeunes qui me manquent de respect ou me font des entourloupettes.
    Merci d’avoir fait ce billet qui touchera bien des coeurs sur C4N
    Bien amicalement

  5. Emouvant! Cela ne donne certainement pas envie de vieillir, et pourtant il est fort probabel que nous dépassions les 90 ans ; un livre sur les maisons de retraites « profitables » est à paru récemment qui fait froid dans le dos.

    [url]http://www.leblogtvnews.com/article-edifiant-temoignage-sur-des-maisons-de-retraite-par-william-rejault–37730259.html[/url]

    la video fait peur.

    cordialement

  6. Et que dire de toute l’ expérience et la sagesse de nos grands-parents que l’ on a relégué au rang de l’ inutile ?….triste destiné que notre monde qui ne pense qu’ a avancer sans jamais plus regarder derrière…
    Joli texte …
    ;D

  7. Moi j’aime bien parler avec les personnes agées parce qu’elles ont plein de choses à m’apprendre, elles sont blindées d’expériences et de connaissances. Mes meilleurs amis ont tous plus de 50 ans avec une moyenne se situant entre 70 et 80 ans. Mais ils ont la chance d’être bien valide et de pouvoir marcher et se promener dans le monde…
    Si je devais devenir dans un état où je ne peux plus rien faire d’autres que d’attendre… Je crois que je ferais cesser les battements de mon coeur… J’ai décidé de mourir le 14 février 2076, pour aller jusqu’au bout de ma centième année… si j’ai toute ma tête…

  8. [b]Je me demandais qui pouvait bien écrire cela,
    Nathalie, si nous connaissions le jour de notre mort, ce serait un calvaire…
    Qui nous dit que l’on ne se fera pas écraser juste en sortant de chez nous pour aller faire une « course » ??
    Quand je pense à yous ces jeunes qui se font tuer en moto, ou au sortir d’une boite de nuit,
    Je me dis qu’ils ne deviendront peut-être jamis vieux et dépendants, mais quel gachis qu’une existence trop courte
    Bisous[/b]

  9. Je sais Sophie… Je peux mourir demain et j’ai échappé une paire de fois à la mort in-extremis alors quand je dis que j’ai décidé de mourir quand j’aurai 100 ans, c’est une manière de dire que je suis encore là et c’est une façon de m’empêcher de ne pas décider de partir avant parce que dans ce monde si dépravé, c’est à se demander où se situe vraiment le gachis…au départ ou à l’arrivée ?
    Bisous

  10. [b]L’indifférence, cela tue, cela mine, cela pue l’égoïsme, l’égocentrisme…
    Nos aînés sont laissés à la traine dans cette société, qui ne vit que pour l’argent, qui ne court qu’après l’argent… Nos aînés n’ont plus de place, puisqu’ils sont considérés comme des poids morts dans cette société-là !

    Mais, l’espérance de vie allant en augmentant, que vont devenir nos aînés ?

    Pourquoi nos élites, nos concitoyens, ne regardent-ils pas vers l’Afrique, cette Afrique où l’aîné est, arrivé au terme de sa vie active, choyé par les enfants, les petits enfants, toute la famille ? Là bas, dans ce Continent des vieux conteurs, on ne sait pas ce qu’est une maison de retraite ! Alors, au lieu de ne raconter que tout ce qui mine ce Continent des vieux sages, pourquoi ne pas prendre également en exemple tout ce qui y est positif ?[/b]

  11. Texte très émouvant qui me fait penser à la chanson de Brel!

    Dominique, c’est bien un proverbe africain qui dit; »un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît », non ?

  12. [b]Allez, et parce que le Grand Jacques, est inimitable pour parler des « VIEUX »

    Ecoutez :

    {dailymotion}x167k9{/dailymotion}[/b]

  13. [quote][b][u]Siempre a dit[/u] :
    [i]« Texte très émouvant qui me fait penser à la chanson de Brel!
    Dominique, c’est bien un proverbe africain qui dit; »un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît », non ? »[/i][/b][/quote]…
    C’est en partie exact, [b]Siempre[/b],
    [i]- sauf qu’il ne s’agit pas d’un proverbe africain, ce, même si, actuellement, si cette phrase est considéré comme tellement elle est vrai,
    – sauf que cette phrase n’est pas tout à fait complète ![/i]
    En effet, c’est [b]Amadou Hampâté Bâ[/b], [i]écrivain et ethnologue malien[/i] [ [url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Ampaté_Ba[/url] ], qui a écrit cette phrase, que je restitue dans son entièreté: [i][b]« En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »[/b][/i]…

    Cordialement,

    [b]Dominique[/b]

  14. [quote][b][u]Siempre a dit[/u] :
    [i]« Texte très émouvant qui me fait penser à la chanson de Brel!
    Dominique, c’est bien un proverbe africain qui dit; »un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît », non ? »[/i][/b][/quote]
    C’est en partie exact, [b]Siempre[/b],
    [i]- sauf qu’il ne s’agit pas d’un proverbe africain, ce, même si, actuellement, si cette phrase est considérée ainsi, tellement elle est vraie et authentique dans sa formulation, même incomplète,
    – sauf que cette phrase n’est pas tout à fait complète ![/i]
    En effet, c’est [b]Amadou Hampâté Bâ[/b], [i]écrivain et ethnologue malien[/i] [ [url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Ampaté_Ba[/url] ], qui a écrit cette phrase, que je restitue dans son entièreté: «[i][b] En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »[/b][/i]…

    Cordialement,

    [b]Dominique[/b]

Les commentaires sont fermés.