A l’annonce du meurtre par les forces spéciales américaines de Oussama Ben Laden, des milliers d’américains sont descendus dans la rue pour célébrer cette « baleine » qui venait de chuter dans leur nasse. Aussi, pour donner à l’événement toute sa dimension historique, c’est le président américain qui s’est chargé lui-même d’annoncer cette « heureuse nouvelle » à la télévision.

L’homme qui vient ainsi d’être abattu aurait été cette dernière décennie,  l’incarnation et surtout le symbole même du mouvement terroriste international. Lui, qui en septembre 2001 avait plongé l’Amérique dans la désolation en causant la mort de plus 3000 personnes, au cours d’une attaque terroriste perpétrée contre les tours jumelles du World Trade Center. 

Aujourd’hui, même après son décès, difficile de croire que la fin de Ben Laden entraînera aussi la fin du terroriste international ; d’ailleurs, plusieurs indicateurs sérieux nous invitent à ne pas trop l’espérer. D’abord, au regard du radicalisme qui caractérise régulièrement les terroristes, nul doute que les partisans de Ben Laden trouveront en son assassinat, toute  la force psychologique et émotionnelle pour continuer leur lutte ; aussi, l’on sait l’homme « islamiste » très rancunier, toutes choses qui crédibilisent  la crainte de voir ces derniers venger très criminellement leur ex – leader. 

L’on sait également que la renaissance et la poussée de l’impérialisme américano – européen, exacerbent  à ce jour très considérablement l’hostilité de nombreux jeunes d’Afrique du nord et du proche orient vis – à – vis de ces derniers. En effet, la prise en otage régulière des occidentaux dans le sahel nigérien, malien et algérien en est la parfaite illustration.

Il est vrai que monsieur Barack Obama sur le plan politique vient d’opérer un grand coup ; mais,  il aurait dû  ne pas s’investir dans la loi du talion en faisant tuer  Oussama Ben Laden. Surtout quand on sait qu’ils sont avec son ami Nicolas Sarkozy de bons donneurs de leçons de droit de l’homme et de démocratie ; cela nous paraît très paradoxal. Aussi, loin de plonger dans un triomphalisme fanatique,  les américains et les occidentaux en général gagneraient à redoubler de vigilance ; car il nous semble que c’est maintenant que le plus dur devrait commencer pour eux !