Montpellier a surpris par sa régularité tout au long de la saison 2009-2010. Mais le plus dur en football n’est pas de surprendre, mais de confirmer.

 

 

 

 

Personne ne s’attendait à ce que le petit promu Montpellier finisse à la cinquième position du classement devant le champion de France en titre, auquel il ravira une place qualificative pour l’Europa League en s’imposant lors de la dernière journée contre une équipe Parisienne qui n’a pas joué le jeu. Mais ce dernier résultat faussé ne remet pas en cause l’intégralité de la saison réalisée par les hommes de René Girard, une saison extraordinaire de régularité. Souvent, un promu ou une petite équipe réussit à surprendre mais s’écroule dans la deuxième partie du championnat, au printemps. Longtemps, beaucoup de spécialistes ont attendu ce moment. Mais il n’est jamais arrivé. 

 

Jusqu’à la mi-mars, Montpellier sera d’ailleurs le seul club à pouvoir titiller l’ogre bordelais en tête du classement. Peu à peu, l’équipe bordelaise s’écroulait tandis que les Montpelliérains calaient, mais sans plus, en gardant un niveau de performance assez convenable pour rester sur le podium. La fin de saison gigantesque de Marseille, Lyon et Lille, poussera les Montpelliérains hors de celui-ci, mais viser une cinquième place était tout de même un objectif incroyable. 

 

Quelles sont les clés de cette réussite ? Certainement d’abord un très grand entraîneur, René Girard, qui a profité, ne l’oublions pas, de l’excellent travail réalisé par Rolland Courbis qui a su relever cette équipe qui avait failli descendre en National en 2007-2008. René Girard a insuflé à cette équipe un vent de fraîcheur et a su trouver le parfait mélange pour réussir. Un mélange composé d’expérience avec les arrivées de Pitau et Dernis, combiné à la jeunesse de garçons comme Aït-Fana ou Yangambiwa sans oublier l’arme fatale Costa, très précieux sur les coups de pied arrêtés. 

 

En finissant cinquièmes, les Montpellierains se sont qualifiés pour le tour préliminaire de l’Europa League. Autant dire que ce n’est pas acquis d’avance d’autant plus que les deux matches (aller, retour) auront lieu dans une période où la préparation physique se fait encore ressentir (fin juillet et août). Ce cadeau pourrait se révéler empoisonné pour une équipe qui a subi une ascension peut-être un peu trop brutale. Montpellier ne possède en effet pas l’effectif pour pouvoir réaliser des bonnes prestations en coupe européenne et en championnat. C’est impossible. Alors, comme c’est souvent le cas en France, la coupe d’Europe sera baffouée, gâchée et on privilégiera le championnat. D’autant plus que Montpellier a perdu sa principale source offensive en la personne de Montano, parti à Rennes. Le club de Loulou Nicollin a également du céder Costa séduit par les louanges du club espagnol de Valence. Même s’ils ont réussi à garder quelques joueurs clés (Aït Fana, Dzodic, Belhanda, Pitau, Marveaux), les Montpelliérains auront toutes les peines du monde à confirmer. Et il ne serait pas étonnant de les voir terriblement souffrir. L’an dernier, personne ne les attendait à ce niveau. Cette fois-ci, ils seront attendus de pied ferme.